Après la récente rétrospective des zolies (et moins zolies) mascottes des Coupes du Monde de Football, retour aux terrains de foot ! Je vous propose de vous immerger dans un nouveau Mundial, celui de Mexico 1986. Le Mexique ? Mais ils ne l’ont pas déjà organisé en 1970 ? Y’a pas assez de pays dans le monde, il faut redonner l’organisation à ceux qui l’a organisée il y a seulement 16 ans ? Du calme, il y a une explication … Effectivement, le Mexique a déjà organisé le Mondial en 1970. Mais à l’origine, c’est la Colombie qui devait s’en charger ! Seulement voilà … Les colombiens, peut-être sous l’influence de substance issues de plantations dont eux-seuls ont le secret, ont voulu jouer les beaux, et se sont portés candidats pour l’organisation. Organisation qui leur a été confiée par la FIFA en 1980 …Mais préparer une Coupe du Monde, ce n’est pas “seulement” construire deux ou trois stades et coudre des mascottes en peluche ! C’est aussi rénover les infrastructures (axes routiers, gares, aéroports), revoir les transports le en commun, prévoir les hôtels et hébergement, faciliter l’accueil et le travail des journalistes et photographes … Et malgré la meilleure volonté du monde, nos amis colombiens ont vite déchanté et ont du déclarer forfait en 1983, en raison de difficultés économiques majeures.
Le Mexique, le Brésil, le Canada et les USA ont alors postulé “en urgence” … la FIFA a opté pour la solution de sécurité, le Mexique disposant des ressources nécessaires (que le Brésil n’était pas assuré d’avoir) et surtout de l’engouement populaire (que le Canada et les USA n’avaient pas).
Le Mondial s’est préparé dans la crainte de ne pouvoir être prêt à temps, en raison du terrible tremblement de terre qui a ravagé Mexico en septembre 1985, et ses malheureuses 10000 victimes. C’est donc dans un mélange de deuil et d’engouement, de tristesse et de liesse populaire que la cérémonie d’ouverture prend place au stade Azteca 2000 de Mexico le 31 mai 1986.
Pour représenter la compèt’ et son pays organisateur, on fait appel à un sympathique petit piment moustachu, Pique (pour en savoir plus sur lui, cliquez sur l’article des mascottes que le monde entier nous envie).
On retrouve alors les habituels favoris : le Brésil, encore et toujours, qui fait peur avec ses virtuoses Socrates, Zico et Falcao, mais aussi l’Argentine, qui a vu devenir “El Pibe de Oro” Diego Maradona le joueur providentiel attendu par la Planète Foot, la RFA, malgré l’échec de l’Euro 84, l’Angleterre et son prodigieux Gary Lineker … et la France. La France grande favorite, qui a survolé l’Euro 84 de toute sa classe, emmenée par Michel Platini, le meilleur joueur du monde, le meneur de jeu qui manquait au football depuis Johann Cruyff.
Platini a alors tout remporté : un championnat de France, un championnat d’Italie, une Coupe de France, une Coupe d’Italie, la Coupe d’Europe des Clubs Champions, une Coupe des Vainqueurs de Coupe, la Supercoupe de l’UEFA, la Coupe intercontinentale, un titre de meilleur buteur du championnat italien, ainsi que 3 ballons d’Or consécutifs. Du jamais vu. J’arrête là ? Il ne lui manque qu’un seul trophée, le plus beau, le plus prestigieux : la Coupe du Monde. Et comme il vient d’annoncer qu’il s’agirait de sa dernière compétition en bleu, c’est le moment … ou ce sera jamais. Parmi ses coéquipiers, la plupart des protagonistes de l’Euro sont là : Giresse, Tigana, Fernandez, Battiston, Bats, Bossis … et un petit nouveau qui joue chez nos amis Belges : Jean-Pierre Papin.
Mais il n’y a pas que Giresse et Tigana pour aider Platini : une inimitable brochette de supra-mega-stars vient encourager la France de bien belle manière. Ils ont pour nom Sim, Marcel Amont, Enrico Macias, Patrick Sébastien, Philippe Lavil, Sacha Distel, Carlos et nous chantent “VIVA LES BLEUS !!!”. Du bien beau monde, hein !!??!! Ça a quand même une autre gueule que USA for Africa et tous ses has-been inconnus qui nous chantent “We are the World” ! 😀
Mine de rien, cette hymne est resté 5 semaines au Top 50, et chacun a pu découper sa photo pour placer sa p’tite bouille à côté de Boujenah (les personnes qui auront le cran de scanner la pochette du disque avec leur photo d’époque gagneront mon respect à tout jamais). Même si vous n’aimez pas le foot, interdiction de vous priver de ce grand moment. Si vous ne devez retenir qu’une chose de cet article, c’est ça :
Le déroulement de la compétition règle deux gros soucis constatés lors du Mundial 1982 : d’une part, les derniers matchs de chaque poule se joueront simultanément, ce qui permet au maximum d’éviter les matchs arrangés en fonction des résultats des autres équipes. L’organisation, quant à elle, est simplifiée : 6 poules de 4 équipes au départ, qui s’affrontent dans un mini-championnat. Les deux premiers de chaque poule, ainsi que les 4 meilleurs troisièmes (donc en tout 16 équipes) se rencontreront en huitièmes de finale, pour des matchs à élimination directe : les deux équipes restantes se retrouveront alors en finale.
La France tombe sur un groupe à priori à sa portée, composé de l’URSS, de la Hongrie et du Canada. Les choses ne se passent pas si facilement. Les bleus battent péniblement le Canada 1-0 malgré une nette domination (but au passage de notre JPP qui commence à se faire remarquer), et surtout font un match nul contre une URSS impressionnante. Ce but encaissé contre les russes va tout changer, car la France termine second de son groupe, et devra affronter par la suite les adversaires les plus costauds. Alors qu’en finissant 1ère, ils auraient été bien plus abordables.
Ce premier tour poussif a pour responsable une saloperie de pubalgie que Platoche traînera tout au long du Mondial, et qui le fera jouer quasiment sur une jambe pendant toute la compétition. Platini sera loin d’être aussi éblouissant qu’à l’Euro 84, et même si elle a de très bons joueurs, quand Michel Platini a mal à la jambe, c’est toute la France qui boîte.
La faute aussi à une petite forme d’Alain Giresse, qui commence à se faire vieux (il a déjà 34 ans lors de ce Mondial). Et enfin, avis très subjectif qui n’engage que moi, la faute surtout à un coaching plus que douteux de Henri Michel, le successeur de Michel Hidalgo, qui a bâti son équipe autour de Platini sans assurer de plan B en cas de défaillance du maestro. Selon moi, Henri Michel n’a pas été capable de magnifier la somme des individualités qui composaient cette équipe de France (comme il a été incapable d’assurer la relève après le départ des cadres de 86, mais c’est un autre débat).
Dans les autres groupes, le Brésil fait honneur à sa réputation et fait le plein de points avec 3 victoires, et deux sympathiques équipes se détachent de leur groupe : le Danemark et le Maroc, que l’on n’a pas l’habitude de voir si à l’aise en compétition internationale. La RFA, l’Italie, l’Angleterre et l’Espagne, au même titre que la France, assurent sans trop forcer leur qualification.
Enfin, un fait tout aussi amusant que pathétique : les joueurs portugais, après avoir bien débuté par une victoire face à l’Angleterre, ont ensuite décidé de se mettre en grève. Pourquoi ? Parce qu’ils ont jugé que leurs primes de match n’étaient pas assez élevées ! Comme si ce “détail” ne pouvait pas se régler avant la compétition ! Jouer en Coupe du Monde ne se présente souvent qu’une seule fois dans sa carrière, et ces messieurs ont décidé de sacrifier ce privilège, pour empocher quelques escudos de plus ! Résultat : le Portugal fut éliminé de la compétition au premier tour, les remplaçants ne pouvant faire de miracles … Ah la la, le foot et le pognon, ça ne date pas d’hier !!
Petit cours d’argentin :
Place aux huitièmes de finale. Comme je vous l’avais dit, le parcours du combattant commence pour la France. Elle doit affronter l’Italie, championne du monde en titre. Mais une Italie qui ne compte plus dans ses rangs les vieux briscards Rossi et Dino Zoff, et qui n’a même pas su se qualifier pour l’Euro deux ans plus tôt. Une Italie méconnaissable donc, qui n’est pas favorite pour deux sous … sauf pour une personne : Diego Maradona.
L’argentin (qui joue à Naples), se la joue pronostiqueur sportif à deux balles, et déclare sans sourire devant les caméras “Les Italiens vont battre la France 5-0”. Cette intervention pleine de mauvaise foi m’avait beaucoup marqué, car on pouvait presque lire les sous-titre en français, qui à peu de chose près, disaient “Euuuhhh, mes amis italiens, j’ai les miquettes de la bande à Platini, si vous pouviez les écarter de mon chemin, ça m’arrangerait bien !” (depuis, je suis bilingue argentin :D). Ça avait bien fait rire à l’époque … d’autant plus que la France sort assez facilement vainqueur en battant les transalpins sur le score de 2-0 sans jamais avoir été réellement inquiétée. Bizarrement, je n’ai pas de souvenirs de ce match, je pense pourtant l’avoir regardé, mais la rencontre ne m’a pas spécialement marquée.
Dans les autres huitièmes de finale, la RFA élimine le Maroc, l’Espagne bouffe les danois 5-1 au cours d’un superbe match, l’Angleterre se débarrasse du Paraguay 3-0, l’URSS se fait battre par les Belges à la surprise générale dans les prolongations, et le Brésil lamine la Pologne 4-0.
Le Brésil et la France font une impression phénoménale, ce sont incontestablement les deux meilleures équipes du moment. Tout le monde rêvait d’assister à une finale entre ces deux équipes. Le destin voudra pourtant qu’ils se rencontrent en quart de finale. Un match qui tiendra toutes ses promesses, et bien plus que cela. Il n’est pas exagéré de dire que dans l’Histoire des Coupes du Monde, il y a un Avant et un Après “France-Brésil 86”. Prenez place, le spectacle va commencer.
France – Brésil 1986 : Le match légendaire
Nous sommes le 21 juin 1986, le soleil tape dur à Guadalajara. Michel Platini fête aujourd’hui ses 31 ans, et notre petit doigt nous dit qu’il aimerait bien une qualif en demi-finale pour son anniversaire. Quand deux équipes brillantes se rencontrent, régulièrement, la montagne accouche d’une souris : le spectacle n’est pas à la hauteur. Ce ne sera absolument pas le cas aujourd’hui. Le match qui va se dérouler va marquer les esprits, peut-être plus encore que le fameux France-Brésil de 1998.
Le match démarre à 100 à l’heure, pour ne plus jamais baisser d’intensité jusqu’à la dernière seconde. Les brésiliens ont la chance de marquer le premier but par Careca, avant que l’inévitable Platini, pourtant à 50 % de ses moyens (saleté de pubalgie …) égalise. Ainsi se déroule la première mi-temps, faite d’actions lumineuses et de beau jeu de part et d’autres.
En seconde mi-temps, les équipes puisent dans leurs réserves et nous offrent un spectacle encore plus époustouflant. Le genre de match qui fait oublier tous les travers du football, et qui nous rappelle pourquoi on aime le foot, ce sport qui rend souvent idiot, responsable de tellement d’excès et de drames, mais tellement beau quand il est pratiqué par 22 artistes.
Mais outre un spectacle hors du commun, la rencontre va également avoir son lot de rebondissements, en particulier à 12 minutes de la fin du match. Le brésilien Branco file seul au but, et provoque en duel Joël Bats. Qui malheureusement fait trébucher le joueur brésilien dans la surface de réparation. L’arbitre n’hésite pas : PENALTY pour le Brésil !!! Et là, image surréaliste qui me reste gravé, et qui ressurgit à chaque fois que je pense à ce match : les brésiliens se tombent dans les bras, s’enlacent et s’embrassent en riant !! Comme s’ils avaient déjà leur qualification en poche !! Je me souviens parfaitement de mes pensées à ce moment là : des joueurs si sûrs d’eux, vendant la peau de la charrue avant d’avoir tué les boeufs (et vice-versa) si arrogants, ne PEUVENT PAS marquer ce penalty. Il faut une justice ! Les brésiliens, en effet, au moment où le penalty a été sifflé, étaient loin de se douter que le Dieu du Football était dans le camp français …… et qu’il s’appelait Joël Bats.
Zico s’élance, plein de confiance. Tire. Et la balle se heurte au gardien français, qui repoussent brillamment la balle. OUF ! 10 minutes avant le coup de sifflet final, Bats vient de sauver son équipe d’une élimination certaine, et mérite amplement les félicitations de ses coéquipiers.
Le match reprend donc avec des français reboostés par cet exploit, et logiquement, le match se termine sur le score de 1-1, donnant droit à des prolongations. Où le rythme ne baissera pas, loin de là. Mais le score ne bougera pas, et c’est la cruelle épreuve des penalties qui distribuera le droit d’aller en demi-finales.
Et c’est parti pour la séance. Côté brésilien, Socrates s’élance … et voit sa frappe détournée par un nouvel arrêt éblouissant de Joël Bats ! ça commence fort pour les français ! Yannick Stopyra ne laisse pas passer sa chance et donne tout de suite l’avantage aux bleus. Alemao, Amoros et Zico ne tremblent pas non plus. Bellone s’approche … et là, une réflexion de mon père avant son tir : “Bellone, je le sens pas. Je sais pas pourquoi, il va foirer”. Et il avait quasiment raison le vieux ! Le penalty de Bellone a été le plus cocasse qu’il m’ait été donné de voir : Son tir est repoussé par le poteau … puis vient heurter le gardien, et par cet effet de ricochet, la balle rentre dans le but. Incroyable ! Le penalty est validé malgré les protestations brésiliennes. Après ça, plus rien ne peut nous arriver. Branco marque à son tour.
Au tour de Platini de faire face au gardien brésilien. Et là, gros silence dans le stade, Platoche loupe complètement sa frappe, et le ballon s’envole dans les tribunes. Aïe ! Les compteurs sont remis à zéro, et l’avance des français est évaporée. Platini s’en veut, c’est terrible. Mais la joie des brésiliens est de courte durée, car Julio Cesar fait à nouveau les frais de la maestria de Bats … ou plutôt de son poteau. Ce qui fait que si Luis Fernandez marque, la France a son billet pour le tour suivant.
Tout le monde retient son souffle, le dénouement de cet extraordinaire match est proche. Fernandez fixe le but, s’élance … frappe la balle … qui se dirige vers le but. Le gardien part du mauvais côté, ce qui fait … qu’il y a BUUUUUTTTT !!! La France est qualifiée ! Magnifique victoire, dont on se souviendra encore dans 30 ans. La voix de mon père, que j’ai rarement entendu aussi enthousiaste, raisonne encore à mes oreilles : « C’est bon ! On est Champion du Monde ! On a fait le plus dur ! ». Les voisins nous diront amusés le lendemain, que nous avions mis de l’ambiance dans le quartier. Apparemment, on avait vécu la partie de manière intensive ! 🙂
Mention particulière à Joël Bats, qui gagne le match à lui seul. Sans faire de vilaine polémique 30 ans plus tard, on voit que la France a gagné au change, en remplaçant Ettori par Bats. Quand on voit la honteuse passivité du gardien de 1982 lors des tirs aux buts de la demi-finale contre la RFA, on se dit que ces deux gardiens ne jouent pas au même jeu.
Dans les autres quarts de finale, la RFA élimine le Mexique, et la Belgique bat l’Espagne.Mais c’est dans le dernier quart de finale que va se produire le fait marquant de ce Mondial : le phénoménal Diego Maradona dévoile en 4 minutes ses deux facettes à la face du Monde : l’une géniale, l’autre truqueuse. Lors de ce match, l’Argentine affronte en effet l’Angleterre de Gary Lineker. La rivalité entre les deux nations est terrible en raison du passif sportif, et de la guerre des Malouines qui s’est achevée juste 4 ans plus tôt. Maradona va mettre tout le monde d’accord grâce à deux buts restés célèbres, le “But de la Main de Dieu”, puis le “But du Siècle”.Après une première mi-temps anodine, à la 51ème minute, Diego Maradona profite d’une balle aérienne pour fausser compagnie aux défenseurs britanniques, et court vers Shilton, le gardien anglais, en fixant cette balle dans les airs. Le gardien s’élance, et chacun pense que cette balle sera facile à attraper face au petit Diego.C’est alors que l’argentin lève le poing, et vient frapper la balle de la main avant que Shilton ne puisse la capter. Le ballon, à la surprise générale, va se perdre au fond des filets. Seul Maradona exulte, car tout le monde, joueurs, spectateurs, commentateurs, a vu la tricherie. Tout le monde sauf l’arbitre, qui valide le but, laissant tout le monde médusé, les anglais incrédules et les argentins qui n’en espéraient pas tant. Le fait que l’argentin mesure 1m65 et le gardien anglais 1m85, et qu’il était donc physiquement impossible pour Maradona de remporter ce duel à la loyale, n’a même pas intrigué l’arbitre. C’est plus tard que le prodige argentin a reconnu que ce but avait été marqué “un peu avec la tête de Maradona, et un peu avec la main de Dieu”.
Petit détail amusant : après cette main évidente, les Argentins, certains que le but allait être refusé, sont restés immobiles, sans manifestation de joie. Maradona courut alors vers eux et leur dit “Venez me féliciter bon sang, sinon, l’arbitre n’accordera pas le but !” Malin, le p’tit !
On aurait pu en rester là, la réputation de Maradona aurait été ternie pour longtemps. Mais comme pour rectifier le tir, 3 minutes plus tard, Diego le truqueur se change en Diego le virtuose. Parti de son propre camp, il débute une course folle vers le but anglais. Après 60 mètres où il déborde, slalome et dribble pas moins de 6 adversaires, il élimine le gardien et marque le deuxième but argentin. Ce but-ci, en revanche, reste un modèle du genre. Du grand art. Si beau qu’il en sera élu “But du Siècle” en 2002.
Le reste sera presque anecdotique. L’Argentine se qualifiera en gagnant 2-1. Diego Maradona aura marqué le match en l’espace de seulement 4 minutes. Il aura fait la décision à lui seul. Quelle que soit la manière, c’est la marque des grands joueurs.Les demi-finales prennent place. France-RFA d’un côté, Argentine-Belgique de l’autre. Si l’Argentine passe facilement l’obstacle belge (2-0), malheureusement, l’autre demi-finale, que chacun attendait comme la revanche de Séville de 1982, marquera la fin du parcours français. Les bleus ont en effet laissé trop de force dans leur confrontation face au Brésil, et Platini souffre plus que jamais de sa pubalgie. Jamais dans le match les Bleus n’auront l’occasion d’inquiéter les allemands, qui l’emporteront somme toute logiquement sur le score de 2-0.
Fin de la belle aventure des Bleus. Platini, Giresse, Tigana, Bossis, Rocheteau rendent leur tablier tricolore. Les brésiliens de l’Europe ne seront jamais champions du Monde, et le match Platini-Maradona n’aura pas lieu. La France a le coeur gros, et le gosse que j’étais versa quelques larmes dans son lit ce soir là. S’il avait su le désert footballistique qu’allait traverser l’Equipe de France par la suite, il en aurait versé encore plus …
La finale oppose ainsi l’Argentine à la RFA. Seconde finale consécutive pour les allemands, qui ont brillamment profité de leur médiocre Euro 84 pour lancer des joueurs talentueux comme Voller, Matthaus et Brehme. Sans rejoindre l’intensité d’un France-Brésil ou d’un Espagne-Danemark, le match fut tout de même extrêmement plaisant, et nous offrit un dernier quart d’heure de folie. L’Argentine menait 2-0 à la 74ème minute, s’acheminant tranquillement vers un second titre de champion. Les allemands refirent leur retard en 6 minutes, avant de s’incliner dans les derniers instants.
3-2, l’Argentine de Diego Maradona est de nouveau Championne du Monde, après son premier sacre 8 ans plus tôt.
La France bat la Belgique dans le match pour la 3ème place, offrant une bien maigre consolation à Platini et aux siens.
Clap de fin sur ce Mondial qui, 4 ans après une coupe du monde espagnole de bonne qualité mais émaillée de scandales, aura marqué par la qualité de ses matchs et le bon esprit régnant sur le terrain et les tribunes. Pour ma part, il s’agit de la première Coupe du Monde que j’ai suivi. J’avais 9 ans. A chaque match, l’album Panini Mexico 86 était bien en vue pour reconnaître les joueurs.
Les produits dérivés ont été produits à de nombreux exemplaires, si bien qu’il a été très difficile de passer à côté de notre ami Pique. Les stars du merchandising Mexico 86 dont les figurines et les peluches à son effigie. Pour les jusqu’au-boutistes, sachez qu’il se produira même un flipper Mexico 86 (bon courage pour le dénicher en brocante, celui-là !! 😉 On trouve aussi différents porte-clés, de la vaisselle, adhésifs et bien sûr quantité de livres édités pour célébrer (ou déplorer) la dernière apparition de Platoche dans une compétition internationale.
Car une grande page s’est ensuite tournée. La Génération Platini a plié bagages à l’issue de ce Mundial. L’équipe de France sera largement modifiée par la suite. Le Mundial 1986 marquera la fin de beaucoup de choses, mais c’est une autre histoire. Un dernier petit article bouclera la boucle et parlera des prémices de cette génération dorée au Mondial 1978, et de sa conclusion au Mondial 1990 (sans les français). Et après, promis, j’arrête de vous gaver avec le foot … jusqu’à ce qu’une nouvelle vague nostalgique me reprenne !! 😀
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