L’Illustrateur Michel Thomas : Poulbots et Titis parisiens de notre jeunesse !

 

Les nombreuses illustrations de Michel Thomas, identifiables au premier coup de mirette sont indissociables et totalement cultes des années 70/80 ! Tout le monde a déjà croisé le regard de ces p’tits bambins aux grands yeux, tantôt urinant sur un arbre, tantôt en ballade en plein cœur de Paris ou encore se bécotant sur un banc public de la capitale…

Que ce soit en carte postale, en tableau ou en canevas, l’illustrateur Michel Thomas a enluminé notre enfance en lui a apportant couleurs et naïveté ! … Et pourtant… Ce dessinateur talentueux, dont tout le monde connait les espiègles « Titis Parisiens », est mort en 2014 dans l’indifférence générale.

Je ne comprends absolument pas comment il est possible qu’un dessinateur considéré comme le meilleur illustrateur de scènes de Paris au monde soit resté autant méconnu… Ce créateur d’art éminemment populaire n’a même pas sa page Wikipédia ! Comment est-ce diable possible … Il est temps qu’eighties lui rende enfin l’hommage qu’il mérite !

Bien évidemment, c’est plus que coton de trouver des informations à son sujet sur la toile… L’illustrateur Michel Thomas, de son vrai nom Stanislas Pozar est né en 1937 à Zagreb, en Croatie. Réfugié politique, il a été formé aux beaux-Arts de Paris.

Eternel grand enfant et amoureux inconditionnel de la capitale française, son inspiration créative s’est tout naturellement tournée vers le monde de l’enfance, embellit par les lieux phares de Paris. Largement influencé par les œuvres de l’illustratrice américaine Margaret Keane, (qui elle, a sa page Wiki !), Stanislas reprendra l’idée de concevoir des enfants aux très grands yeux évoluant dans le cadre du Paris des années 60/70, il optera ainsi pour un pseudonyme on-ne-peut-plus français !

Œuvres de Margaret Keane, surnommées « Big Eyes » réalisées au début des années 60. C’est certain… Faut aimer !

Ce savoureux mélange donne naissance, en 1967, aux « Titis Parisiens » qu’on surnomme également « Gamins », « Gavroches » ou encore « Petits ». Mais bien plus généralement on les appelle les « Poulbots », en mémoire des illustrations bougrement terrifiques de Francisque Poulbot. Un petit mot à son sujet d’ailleurs, connaissant pas mal les dessins de M’sieur Poulbot tout droit sortis de l’épouvante.

Francisque Poulbot, Ligue nationale contre le taudis, 1937. L’épouvante version papier…… :-/

Des punaises plein les lits, des p’tites sœurs au cimetière piquées par des « mouchams », des rats crevés dans le sommier, la pauvreté, la maladie et la famine… Tel était l’univers créatif de Francisque Poulbot (1879-1946). Outre ses nombreuses affiches réalisées à partir de 1940, sa série de dessins la plus célèbre est celle de 1937 qui visait à lutter contre les taudis qui inondaient Paris à cette époque. Représentant essentiellement des enfants de Montmartre, les « Titis Parisiens » de Michel Thomas sont couramment appelés « Poulbots » pour les similitudes Montmartroises et enfantines qui se dégagent des 2 œuvres. La seule différence étant le côté très sombre de Francisque et le coté super joyeux et coloré de Michel ! Y’a pas à dire, ça saute aux yeux !

Voici les toutes premières créations de Michel Thomas :

A gauche, première illustration datant de fin 67, puis dessins n°1 et n°2 de début 68.

Michel Thomas réalisera des tonnes de dessins entre 1968 et 1985 connaissant l’apogée de son art entre 1972 et 1975. Nul ne sait combien de dessins existent exactement mais d’après mes recherches, il y en aurait pas loin de 500 ?!!

Faisons vite un petit tour d’horizon des belles images de Michel Thomas, commençons par une petite ballade touristique en plein cœur de la capitale ! 

La Tour Eiffel :

Montmartre et sa basilique du Sacré-Cœur :

Les Champs Elysées et l’Arc de Triomphe :

Les commerces du centre parisien des années 70 :

Et tellement d’autres lieux mythiques tels que Notre Dame, les ponts de la Seine ou encore le Moulin Rouge…

Comme on peut le voir sur ces quelques exemples, tous les personnages de Michel Thomas ont les yeux bleus, excepté la petite Tahitienne de la série « régions de France », jolie bambine vahiné entourée de palmiers !

De gauche à droite : Tahiti, la Corse, l’Alsace.

Certains thèmes sont assez récurrents dans l’univers de Michel Thomas, notamment les gros pipis, souvent mis en scène… En voici quelques-uns, mais sachez qu’ils sont nombreux ! :p

Les amoureux qui se bécotent :

Et enfin les petits chiens ! Il y en a très souvent dans les créations de Michel ! Ce qu’ils sont choukinous ! Mention toute particulière au p’tit chien du centre, qui est en train de se faire faire le portrait sagement installé sur sa poubelle !! 🙂

Dans les années 80, Michel Thomas diversifiera son œuvre en dessinant pas mal de bambins sportifs : foot, tennis, rugby seront principalement mis en scène même si tous les sports seront largement représentés ! Peu à peu, les paysages parisiens disparaissent pour laisser place aux bords de mer…

Certains personnages sont assez récurrents, notamment une jolie blondinette accompagnée d’un petit chien noir… D’après mes souvenirs, il me semble que cette fillette s’appelait « Lily », mais rien n’est bien moins certain ! On peut la voir en compagnie de son fidèle toutou sur les illustrations plus haut ! Notamment au rayon « amoureux » où le vilain polisson tente de déchirer le pantalon du bien-aimé en question ! 😀

Dans tous les foyers subsistent des souvenirs de l’œuvre de Michel Thomas, que ce soit un cadre accroché sur un papier peint à fleurs criardes, que ce soit un canevas posé en vrac dans le grenier réalisé par une mémé bienveillante ou encore une carte postale reçue à l’occasion d’un anniversaire qu’on retrouve enfouie au fin fond d’un tiroir… Les belles illustrations empruntes d’insouciance de Michel Thomas nous ont suivies tout au long de notre jeunesse ! Jugées comme kitschs, voire ringardes ou encore « moches » pour certains, nos Titis parisiens sont indissociables de notre bonne vieille culture française des années 70/80 !

Souvent imité, mais jamais égalé, de nombreux artistes se sont inspirés de l’œuvre de Michel, preuve de son talent ! En voici quelques exemples frappants :

W. Krantz, les bambins de Michel Thomas, le sourire en moins… :

G. Denis :

L’illustratrice Vanessa, pas facile d’apprécier le style… :

Et encore tellement d’autres que vous découvrirez au fil de vos promenades “brocantesques” !

Quoiqu’il en soit, j’aime beaucoup l’univers de Michel Thomas ! Ceci-dit, excepté quelques cartes postales reçues, je n’ai pas trop été entourée par son œuvre personnellement ! Je voyais pas mal de tableaux et de canevas chez les personnes âgées de mon environnement amical… J’ai aussi connu ces dessins par le biais de produits dérivés, tels des mugs, des autocollants ou des sujets en porcelaine !

Aujourd’hui, il m’est encore habituel de croiser ces fameux dessins dans les brocantes et les Emmaüs de Touraine ! Souvent je m’en empare car je n’aime pas les laisser derrière moi ! Même si je ne suis pas collectionneuse de Michel Thomas, c’est plus fort que moi ! Ma petite manière à moi de rendre hommage à son joli travail et de lui adresser tous mes remerciements ! Chapeau bas l’artiste ! Et bon repos à toi tout là haut ! Et sache que même si tu n’as pas ta page Wikipedia, on s’en fout : on ne t’oublie pas ! 😉

Fan Club de Michel Thomas : http://fanclubmthomas.blogspot.fr

Galerie photos sur Eighties : https://www.eighties.fr/max/733-michel-thomas

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7 Commentaires

  1. Bravo, j’ai habité la butte Monmartre et croisé souvent ce peintre dans mes promenades étant jeune en famille ,les gens se retournaient souvent sur ma petite soeur avec ses superbes yeux bleus ils la prennaient pour le model du peintre !

  2. Les “Poulbots” ne sont des œuvres que de l’excellent Francisque Poulbot qui contrairement à ce qui est dit ici, a dessiné la joie la bonne humeur des enfants malgré les dures épreuves de l’époque. Décédé en 1946, les droits sont dans le domaine publique depuis 2016, mais l’obligation de mettre son nom reste.
    En revanche pour Stanislas Pozar et ses titis parisiens, décédé en 2014, il faudra attendre 2084. Cela serait bien de nous présenter un vrai illustrateur d’aujourd’hui qui aime, et pourquoi, ce genre de “peinture”, parce que dans l’association “la charte des auteurs et illustrateurs” ou dans les divers syndicats d’artistes/d’illustrateurs personne n’est adepte….

  3. Le terme talentueux est forcement subjectif, le fait que ce dessinateur n ai pas sa page wikipedia personnellement ca ne me choque pas. C est une question de gouts mais faire pire c est compliqué. De mon point de vue il n y a aucune sensibilité, des couleurs criardes sans nuances , le theme des grands yeux qu il a sur exploité, une serie a la limite de la pedophilie, c est pas plus un artiste que n importe quel dessinateur de dessin animé qui resteront eux aussi anonymes et heureusement.

  4. Comme vous, j’étais pas une fane mais oui, comme beaucoup d’enfant de l’époque, j’avais ses dessins sur des cartes postales notamment reçues à la St Catherine ou à la Saint Valentin :o) Ces dessins font partis de mon enfance. Merci pour ce rappel nostalgique !

  5. J’étais une grande admiratrice des Poulbots de Michel Thomas, puisqu’à l’adolescence j’achetais des cartes, que je reproduisais pour mes copines de Collège. J’habitais le sud de la France, mais j’étais née à Paris. Je les trouvais tellement mignons, ces petits Poulbots, et si touchants ; la misère “poulbotesque” me touchait beaucoup

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