Les magasins Codec : Retour au supermarché des Années 80 !

 

On va parler aujourd’hui d’une ancienne enseigne de grande distribution, qui nous renvoie à une époque qui semble loin, très loin …

Une époque où les magasins s’appelaient encore supermarchés, et pas “Centres Commerciaux”.


Une époque où on remplissait un caddie pour 200 francs. Et où on n’avait pas besoin de mettre une pièce de 10 francs pour libérer ledit caddie.
Une époque où l’ouverture automatique des portes à l’entrée était une belle avancée technologique, et où le tapis roulant des caisses était une prouesse révolutionnaire.Une époque où les “hôtesses de caisse” s’appelaient sobrement “caissières”, sans que personne ne trouve cela péjoratif. Une époque où les produits ne faisaient pas “Biiip” en passant devant un lecteur de code-barres, mais où les caissières tapaient manuellement le prix des articles sur leur caisse, comme sur une calculatrice.
 

La même époque où on pouvait trouver le prix sur chaque article, grâce à ces petites étiquettes orange, sans avoir à chercher une borne de vérification des prix, qui de toute façon ne fonctionne jamais.

Une époque où les linéaires ne regorgeaient pas de produits lights, bios, durables ou équitables. L’époque où on ne trouvait pas de rayon “Produits régionaux”, “Epicerie du monde”, “Minceur et diététique”. Déjà que le Coca américain était limite considéré comme une boisson exotique …
 Une époque où un dessin de femme enceinte barrée n’apparaissait pas sur les bouteilles d’alcool, où on ne lisait pas qu’il faut manger ni trop gras, ni trop salé, ni trop sucré sur les emballages des bonbecs. Une époque où l’hôtesse de caisse ne demandait pas au micro “Un responsable Electroménager Produits Bruns est demandé caisse 48 pour un code 052 s’il vous plait” …

Plutôt l’époque où la caissière beuglait “Micheliiiiiiiine !! Ils sont à combien les sachets de Tang orange par 3, Ginette a oublié de les étiqueter !” pour avoir ce renseignement.

Une époque où les sorties n’étaient pas blindés de détecteurs en tout genre et d’antivols cachés, tous ces gadgets qui vous attirent une cinquantaine de regards méfiants et moqueurs dès que vous passez le portique, et qui vous font passer pour un délinquant juste parce que la caissière a oublié de désactiver l’antivol.
 
 
Une époque où on vous fournissait gratos les sachets pour mettre vos courses, le prétexte (justifié ceci dit) du réflexe écologique n’ayant pas encore été inventé pour rendre payant le moindre sac plastique.
 Une époque où les grandes surfaces ne s’appelaient pas systématiquement Auchan, Carrefour, Intermarché ou Leclerc, mais aussi Coop, Mammouth, Rallye, Major, Unico, Suma. Et Codec. Surtout Codec en ce qui me concerne.
 
Le Codec, c’est le magasin de mon enfance. Il se trouvait quasiment au pied de mon immeuble, celui où j’ai vécu jusqu’à mes 6 ans. Dans le quartier, y avait la Coop pour les petits dépannages, et le Codec 500 mètres plus loin, pour les grosses courses. On y trouvait de tout : même des livres, des disques et des vêtements, une vraie caverne d’Ali Baba. C’est là que je m’étais acheté mon 1er 45 tours, et où on se procurait les quelques fournitures scolaires de mes années de maternelle.
Codec, ce sont des souvenirs de bonnes friandises, bien plus nombreuses qu’à la boulangerie,  et des rayons livres, disques et jouets qui me faisaient envie. Rien de bien original pour un supermarché … Mais que voulez-vous, j’étais très attaché à ce joli logo multicolore, à ces deux compagnons main dans la main qui tiennent un panier rempli de victuailles. Et aux promenades à pied avec ma mère pour faire le ravitaillement bi-hebdomadaire du frigo, et, avec un peu de bol, un p’tit bouquin ou un paquet de gâteaux pour bibi.
 
 
Cela faisait une bonne vingtaine d’années que les super et hypermarchés rivalisaient de méthodes pour dégommer les petits commerces, pourtant si charmants et si ancrés dans nos mémoires … mais du haut de mes 5 ans, je ne me rendais pas compte des ravages des grandes surfaces sur la vie des quartiers et des villages. Ces grands endroits plein de produits, de lumières étaient synonymes de fêtes, c’est tout.

L’enseigne CODEC est née à Limoges dans les années 20. Il s’agit du COnsortium Des Epiciers du Centre (vas-y que j’t’envoie du rêve, avec ce  nom !). Une coopérative de petits détaillants qui s’est mise en place pour peser plus lourd face aux industriels, en groupant les achats et les négociations. Petit à petit, petite coopérative est devenue grande, implantant des supérettes, puis des supermarchés, et enfin des hypers sur le territoire français.
 

L’âge d’or de l’enseigne se situe dans les années 70 et 80, avec plus de 400 supermarchés en France, et autant de supérettes. Mais à partir de 1990, le groupe se trouve confronté à de lourdes difficultés financières, qui conduisent au rachat de l’enseigne par le groupe PROMODES (Continent, Champion et cie …). Le nouveau propriétaire eut beau s’engager à conserver l’enseigne CODEC, peu à peu, les magasins changent de noms, sont cédés à la concurrence (le groupe U, Intermarché, etc …), et finalement basculent tous. Le dernier magasin CODEC survécut jusqu’en 2003. C’était à Lège Cap Ferret (33), et il est depuis devenu un Carrefour Contact.
 

Le CODEC de mon enfance est devenu un Super U au début des années 90. Puis un Champion à la fin des 90’s. Aujourd’hui, c’est un Carrefour Market, situé au même endroit. Inutile de vous dire que j’ai un beau pincement quand je passe devant … Il est loin mon premier 45 tours …

Mais depuis plusieurs années maintenant, je me suis imposé pour mission de reconquérir le patrimoine Codec ! Non mais ! Armé de mes souvenirs d’enfance, et de toute l’affection possible pour cette enseigne, j’ai pu conserver ou retrouver plusieurs témoignages du supermarché de mon enfance.
 
Adhésifs, publicités, mais aussi vaisselle et objets de la cuisine, tout est bon pour me faire revivre ces ballades au grand magasin. Tel le plateau en argent ascendant ferraille, ou cette superbe pomme rouge très 70’s estampillée Codec, qui ornent cet article. Mais ma préférence va vers les objets témoignant une réelle utilité en magasin, comme l’emballage Codec (en bas de l’article) qui a du envelopper quelques fruits et légumes engloutis et digérés depuis belle lurette !! :p
 
 
J’adore revoir ces vestiges d’une époque qu’on ne reverra plus, à l’heure où les grandes enseignes rachètent à tour de bras les petits groupes indépendants pour uniformiser la communication et les enseignes du territoire.

Je suis bien sûr très attaché à préserver les vieux jouets et les objets de mon enfance, mais j’aime par-dessus tout retrouver des vieux produits alimentaires, des emballages trentenaires, des packagings qui racontent une histoire. Sacs Mammouth, vieilles canettes, étiquettes de fromage, boîtes de Nesquik … ces attrappe poussière insignifiants font partie des plus beaux trésors de notre association.

Alors, chiche, je reviens bientôt avec un article sur le Mammouth de mon enfance ??? 😉 Un grand merci à l’excellent site http://marquesdisparues.voila.net/ pour le gros travail de mémoire effectué depuis plusieurs années.

 
 

7 Commentaires

  1. Bonjour, j’avais une assiette “Codec” marron et blanche des année 1970(obtenue avec des points ou offerte, je ne sais plus), mais je l’ai cassée, il y a très longtemps !!! Le “Codec” était situé à Millau(12), c’était plutôt une supérette. Plus tard, j’ai connu un autre “Codec”, beaucoup plus grand, au début des années 1990, à côté de la fac Paul Valéry, à Montpellier(34) mais j’y allais très peu, car trop cher pour l’étudiant que j’étais; au sous-sol, il y avait tout le bricolage et je me souviens y avoir acheté un étendoir à linge à accrocher à la rampe du balcon. Depuis, c’est un Carrefour City.
    Savez-vous qu’on voit une femme porter des grands sacs “Codec” dans le clip de J.J.Goldman “Elle a fait un bébé toute seule” ?
    Merci pour votre belle compilation de souvenirs et bonne continuation.

  2. C’est Bossard mais pour moi c’est l’inverse,je suis né sur Paris,et mes parents on déménager dans le sud ,pour moi qui connaissait les hyper Auchan sur Paris aller à codec c’était la totale régression (il n’y vendaient que la N’es alors que la super NES été déjà sorti depuis des lustres),à chaque fois que je commandais un coca on m’amener un pepsi en disant c’est pareil(non c’est pas pareil) les boulangers qui me répondais non on fait pas de tartine de Nutella quand je demandais un pain au chocolat ( ça s’appelle pas chocolatine !!!!!!)à cette époque le sud avait 10ans de retard!!!!!donc pour moi codec c’est un magasin genre de URSS arriéré,pour faire nos courses comme avant on devait faire 30km pour trouver les produits que nous avions l’habitude de prendre…..

  3. En Corse l’enseigne CODEC était très présente dans les années 1970/80.
    Sur Ajaccio pas moins de 5 magasins dont un “HYPER CODEC” à l’entrée de la ville.
    Il y avait un CODEC en bas de ma rue.Il était situé au bas d’un immeuble récent dnas un galerie commerciale. A dominante alimentaire , j’y allait souvent avec mes parents pour des courses de “dépannage”.cependant on y a acquis grâce aux points (+ quelques francs) un saladier , 2 coupes à glace et un plateau.Je possède toujours ces objets que j’utilise régulièrement. Il y avait aussi des animations ( anniversaire du magasin) avec une radio locale et la présence de voitures de rallyes sponsorisées par CODEC et participant notamment au tour de Corse. C magasin existe toujours mais sous l’enseigne SPAR (groupe Casino).Il s’est étendu avec le rachat des boutiques mitoyennes.Je m’y rends rarementd’autant que j’ai déménagé.

    • Nous aussi nous avons eu le saladier… que j’ai détruit.
      Le gamin de 8 ans que j’étais ne savait pas que lorsqu’on retire un saladier du frigo, qu’on réchauffe son contenu dans une casserole et qu’on reverse ledit contenu bouillant dans le saladier encore gelé, bin, celui-ci explose!
      En tout cas chapeau à Codec: il y avait des débris partout mais aucun coupant.

  4. Ah … Le magasin CODEC 2000 à Courcelles sur Yvette. Que de souvenirs dans un magasin un peu minable, surtout lorsque le centre co Ulis 2 a ouvert en 1973 avec son gigantesque Carrefour. De là, ce fut une lente descente aux oubliettes. La faute, un peu, à un certain isolement au beau milieu de la Vallée de Chevreuse, au bord de l’Yvette. En revanche, on pouvait y amener nos bouteilles en verre consignées :P. Depuis, le petit centre s’est agrandi et Intermarché s’est bien implanté et fonctionne plutôt bien.

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