Le dessin animé “Belle et Sebastien” (FR3/1982) !


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De tous les dessins animés qui ont bercé notre enfance, les plus émouvants sont sans doute ceux dont les héros sont des enfants … Clémentine, Rémi (Tiens, passe moi un Kleenex s’te plait !), Heidi, Princesse Sarah (Il te resterait pas des Kleenex, s’te plait ?) ou  Nils Holgerson … La plupart ont un point commun très récurrent dans les mangas : ils sont orphelins, si possible pas épargnés par le destin, et ont une fâcheuse tendance à attirer la poisse.
Dans la catégorie, on tient un beau spécimen avec Belle et Sébastien, dont nous vous proposons aujourd’hui de suivre les aventures.Belle et Sebastien (de son titre original Meiken Jolie) fut diffusé pour la première fois en 1982 sur FR3. Pour ceux qui ne captaient pas FR3 Pays de Loire à l’époque, plaçons le décor :Belle est un berger des Pyrénées qui vit seule dans la montagne. Elle est adorable,  tendre et affectueuse. Ses bonnes manières et sa parfaite éducation feraient passer un Lord britannique pour un punk anarchiste. En fait, son seul tort est d’avoir une taille impressionnante. Et quand je dis impressionnante, je me fous pas de vous. Bebelle n’est pas simplement « un grand chien ». C’est un toutou immense, qui peut faire penser à une énorme peluche qui ne tiendrait pas dans un J9, mais aussi malheureusement à un Yéti à 4 pattes, avec des crocs grands comme le coutelas de Rahan.belle et sebastien poochie montagne dessin animé années 80Elle fait de rares apparitions dans le village, mais à chaque fois, c’est le même scénario, elle est pourchassée par les villageois qui la surnomment “le Démon Blanc”.

Bien qu’elle cherche souvent à aider, voire à sauver la veuve et l’orphelin, les gens du village l’accusent systématiquement de tous les maux : les vols de cochonnaille à la boucherie, les pseudo-attaques contre les chasseurs, les enfants en pleurs, les piquages de sacs des mamies, etc … Pas cool tout ça !

La police est ainsi aux trousses de Belle et la considère comme un animal dangereux, suite aux nombreuses méprises et rumeurs des villageois. La vie du gros chien blanc n’est donc faite que de solitude, d’incompréhension et de cavale face aux humains. Sa tête est mise à prix, et le policier qui lui mettra la main dessus est promis à une belle carrière.

De son côté, Sébastien est un petit garçon orphelin de 8 ans qui vit également dans la montagne. Il fut recueilli à sa naissance par César, le vieux berger du village, chez lequel il vit en compagnie de sa “grande cousine d’adoption”, Angelina. Celle-ci veille tant bien que mal a son éducation, et éprouve les plus grandes peines à discipliner ce p’tit gars intrépide et téméraire.  

 
1 belle et sebastien ANNEES 80s
Préférant de loin la compagnie de la montagne à ses camarades d’école, Sebastien rencontre Belle alors qu’elle était à nouveau assaillie par les villageois. Il la sauvera d’une mort certaine et la cachera auprès de sa famille adoptive.
Très vite, Belle et Sebastien vont devenir des amis inséparables (heureusement, parce qu’il y a quand même 52 épisodes à tenir, imaginez l’ambiance des épisodes s’ils n’avaient pas pu s’encadrer 😀 !).années 80 belle et sebastien dessin animé grand pere montagnesC’est à ce moment là que Sébastien apprend par son grand-père que sa mère, qu’il croyait morte, est en fait toujours de ce monde et mène une vie de bohème dans une troupe de cirque nomade sur les routes Espagnoles.La réaction de Sébastien ne se fait pas attendre : « Dis moi pas qu’c’est pas vrai ? J’ai une mère ? Allez, hop ! Belle, mets ton manteau et tes bottes, j’ai 8 ans d’arriéré d’argent de poche à récupérer ! Avec les intérêts, y’a moyen de me payer le dernier 103 SP spécial Montagne, avec les pneus à neige et la selle en marmotte !» (Ceci est une libre adaptation des dialogues, faut dire que je n’ai pu voir que la version slovène sous-titrée en chilien)Décidé ainsi à retrouver Môman, Sébastien plaque son grand-père, sa cousine et leur douillet chalet pour se lancer à sa recherche en Espagne. Il franchit la frontière avec Belle et Poochie, un petit chien gaffeur et amusant, aussi minuscule que Belle est grande (en faisant un croisement périlleux entre les deux, on devrait avoir un chien de taille à peu près normale, j’imagine).

Direction plein sud, vamos en España, à nous Paëlla et Sangria !! (Intervention du scénariste).

2 Belle et sebastien da 80Le long voyage des 3 compères ne fait alors que commencer, et sera parsemé de danger et de poursuites, tantôt avec la police espagnole à leurs trousses, tantôt avec de dangereux malfrats attirés par l’argent … Car la vraie star de la série n’est pas le petit garçon en culotte courte, mais Belle, le gros chien blanc, dont la réputation traverse les frontières. Si bien que même en Espagne, elle est appelée le Démon Blanc, et fait l’objet d’un acharnement incessant de la part des forces de l’ordre. Quant aux malfaiteurs, ils seront attirés par la beauté et la docilité de la Belle, et imaginent facilement le beau pactole qu’un tel animal peut leur rapporter …

L’amitié entre Belle et Sébastien n’en sera que plus renforcée par toutes ces épreuves, Belle servant tour à tour de protectrice, de monture et de couverture d’appoint pour les nuits fraîches, et Sébastien, lui, n’hésitera pas à plusieurs reprises à faire écran de son corps pour empêcher les hommes armés de tirer sur le son amie. Et Poochie ? Bon lui, il sert clairement à rien, mais il a le mérite de nous faire marrer avec ses aboiements pénibles et ses gaffes à répétitions.

Mais rassurez-vous ! Tout n’est pas pourri en ce monde ! Lors de leur périple, notre trio rencontrera à plusieurs reprises des amis sincères, dont la mignonne petite Lena, une jolie rousse qui ne laisse pas notre Sébastien insensible (la série ayant 30 ans, je pense qu’aujourd’hui, ils sont mariés, ont 3 gosses, une Citroën Break !).

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J’imagine que chacun d’entre vous garde un souvenir ému de ce dessin animé, qui a tout d’un road-movie pour enfants. Cette belle histoire d’amitié entre un enfant et son chien, c’est banal, c’est presque rien. C’est pas moi qui le dit, c’est le générique, qui au passage a marqué un paquet de gosses.

Belle, Sebastien, dessin animé, années 80, eighties, 80's, Belle et sebastien, souvenirs, nostalgie, Espagne, cécile AubryMais à partir de cette simple idée, les scénaristes ont réussi à nous pondre un petit chef d’œuvre d’émotion et d’innocence. Pleine d’humour et de fraîcheur (normal, ça se passe à la montagne !), la série nous conte les aventures de 3 complices qui en voient de toutes les couleurs, et qui ne sont pas épargnés par le sort et la bêtise humaine. Mais elle ne verse jamais dans le mélodramatique ou dans la surenchère de catastrophisme.

Un petit garçon autonome qui parcours les routes d’Europe avec ses chiens, à la recherche de sa mère … la ressemblance est évidente : Belle et Sébastien n’est pas sans rappeler “Rémi sans famille”, les caisses de Prozac en moins. Il est tout de même bien plus gai, plus optimiste, et chaque épisode se termine en général sur une note joyeuse qui incite plus à festoyer entre camarades qu’à noyer son désespoir dans un tonneau d’alcool …

Belle et Sebastien se rapproche également du dessin animé “Heidi” par le biais de cet univers montagnard, enfantin et innocent.

Enfin, ce dessin animé est une adaptation libre des romans et du feuilleton français du même nom, écrit et réalisé par Cécile Aubry (qui a également écrit toute la série des Poly), le feuilleton étant diffusé dès 1965 sur l’ORTF. Une des principales différences étant que l’histoire se déroule dans les Alpes pour le feuilleton, et dans les Pyrénées pour le dessin animé.

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Quelle joie de voir ses épisodes quand on est enfant ! Qu’est-ce qu’on a pu rêver de vivre de telles aventures avec son animal de compagnie ! Et dire que dans la vraie vie, on avait du mal à apprendre à Médor à simplement donner la papatte ou aller chercher la baballe ! Quel dommage de ne pas avoir un complice aussi intelligent, nous accompagnant lors de nos virées et notre découverte de la vie …

Belle, Sebastien, dessin animé, années 80, eighties, 80's, Belle et sebastien, souvenirs, nostalgie, Espagne, cécile AubryPour finir par un bémol, il est hautement préférable de se souvenir du dessin animé avec ses émotions d’enfants, car même avec l’esprit jeune (si, si, je vous assure, j’ai l’esprit jeune …), visionner les épisodes en étant adulte entraîne immanquablement quelques critiques acerbes sur des incohérences de scénario, voire des énormités assez flagrantes.

Je pense notamment au fait qu’arrivé au bout du parcours, au sud de l’Espagne, Sébastien apprend que sa mère est repartie en France pour le retrouver … Allez zou ! Demi-tour tout le monde, on repart en France.

Résultat : Seb retrouve Môman à quelques encablures du chalet du grand-père ! Ah bah c’est malin, ça ! Ça vaut le coup d’avoir traversé l’Espagne, les Pyrénées, de s’être frotté aux truands, au danger, aux ravins, à la flicaille, d’avoir affronté la faim, le froid, la bêtise humaine, tout ça pour organiser les retrouvailles pile au point de départ de la série !!!

Mais ne boudons pas notre plaisir, on va pas en faire une montagne (!) et gardons en souvenir cette belle histoire d’amitié entre un petit bonhomme et son gros toutou. Ce dessin animé, mine de rien, donne une image très critique du monde adulte, coutumier des ragots, de la peur et des clichés véhiculés systématiquement par un groupe conditionné par des “on-dits”. Il met l’accent sur la fidélité des animaux envers leur maître, et l’innocence de l’enfance au cœur pur. En petit bonus, il se paye très régulièrement la tête des forces de l’ordre, qu’il fait passer pour une belle bande d’ignorants balourds et limités intellectuellement.

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Mes souvenirs sont encore frais, puisque nous avons en effet effectué récemment un marathon « Belle et Sébastien », et nous avons englouti l’intégrale des 52 épisodes en quelques semaines. La dernière fois que nous nous étions lancé dans une telle entreprise, c’était pour « Rémi sans Famille », mais franchement … j’ai pas la force d’écrire un article sur le sujet. Pas maintenant, trop douloureux. La plaie est encore ouverte …

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