La vengeance aux deux visages, mini-série des 80’s !

Chères amies de la gent féminine, c’est votre jour de chance !! Aujourd’hui, votre rédacteur préféré va délaisser ses trucs de mecs ! Vous vous fichez de son sport, de ses ordinateurs et de ses groupes de rock ? Eh ben ça tombe bien, il va vous parler soap-opera ! Au programme, une des premières saga diffusée par la télé française : La vengeance aux deux visages !!

 

Y a pas longtemps, une chaîne de la TNT s’est décidée à rediffuser ce feuilleton en 3 parties qui date de 1983 … C’est d’ailleurs bien le seul avantage de la TNT, cette quinzaine de chaînes aussi inintéressantes dans leurs contenu que désespérantes dans leur programmation : au milieu de centaines d’heures de programmes inutiles, parfois on trouve une vieillerie toute aussi peu utile, mais qui a le bon goût de nous replonger 30 ans en arrière, et de nous filer un bon coup de vieux comme on les aime.

 

Pour que je me décide à vous en faire un article, il a fallu que je sois captivé à l’époque par cette mini-saga. Comme si le marathon Santa Barbara ne m’avait pas suffi. Mais pour être sûr d’être dans le sujet, prenons notre Larousse édition 1985, et cherchons la définition de “Soap opera” : feuilleton, mélodrame où sexe, argent et arrivisme sont les maîtres mots. OK, pas de doute, on est bien dedans. Et à fond, croyez-moi !

 

“La vengeance aux deux visages” est un feuilleton australien tourné et diffusé en 1983 chez les kangourous sous le nom original “Return to Eden”. En France, il faudra attendre le printemps 1986, pour que La Cinq s’y colle. Il s’agit à l’origine d’une mini-série de 3 épisodes d’une heure et demi chacun, qui engendrera 3 ans plus tard une série plus longue de 22 épisodes de 45 minutes.

 

Pour vous décrire l’ambiance, je serais tenté de vous dire que “La vengeance aux deux visages” est un peu “Les Oiseaux se cachent pour mourir” du riche. Devant le carton déclenché quelques mois plus tôt par Richard Chamberlain et ses coquineries illégitimes de grenouille de bénitier, les australiens ont certainement voulu faire leur saga, en version infiniment plus glamour, avec tous les stéréotypes poussés à fond : la nunuche pleine aux as, le meurtrier machiavélique, la maîtresse alcoolo, le sauveur très gentil, etc … Avec en toile de fond du pognon comme s’il en pleuvait, du cul éhonté, des trahisons, des divorces, des remariages … je vous avais bien dit qu’on était en plein soap opera !

 

Mais plutôt que de vous agacer avec cette description incomplète, je m’en vais vous raconter l’histoire et vous camper les personnages. ça vous apprendra à louper les rediff sur laTNT !

 

Stephanie Harper est une riche héritière. C’est autour d’elle que tourne l’intrigue. Pleine aux as et baignant dans le fric de manière assez ordurière, elle a un défaut assez gênant : elle est aussi cruche qu’elle est riche. A l’approche de la quarantaine, elle s’est déjà mariée deux fois, deux noces parties en quenouille, la miss n’étant pas super douée pour choisir ses prétendants. Au moins, elle a eu deux mômes de ses mariages, c’est toujours ça de pris.

Mais là, boudiou de nom de nom, elle sent que c’est la bonne. Son nouveau troisième mari, c’est du top, du concentré d’homme idéal, sportif, beau, attentionné … en la personne de Greg Madsen, un champion international de tennis.

 

Elle est la seule à ne pas s’apercevoir que le chenapan n’est qu’un vil profiteur, trompeur et calculateur, c’est pas faute d’être alertée par tous ses proches, d’ailleurs … mais qu’importe, elle vit le parfait amour, et convole en justes noces sans se rendre compte que son nouvel époux est un gredin bien plus amoureux de sa fortune que de ses attributs féminins.

 

Niveau attributs féminin, d’ailleurs, ce sacripan sait y faire, et a toujours collectionné les maîtresses. La dernière en date n’est autre que Jill … la meilleure amie de Stéphanie, qui n’a rien contre une partie de Tagada tsoin tsoin avec le beau mari pendant que sa copine ne s’aperçoit de rien. Cruelle nature humaine, hein ? Et encore, vous n’avez rien vu …

 

Passons au voyage de noces. Pas besoin d’être une lumière pour deviner que la lune de miel va vite tourner au vinaigre. ça peut être pas mal pour une sauce aigre-douce, mais pour un couple tout juste formé, ça fait désordre. La super copine de Stephanie, Jill, qui est aussi la maîtresse du jeune marié, est comme de par hasard invitée à la fête, et bien sûr l’ingénue ne tilte même pas.

 

Le résultat ne se fait pas attendre. Les 2 jeunes mariés et l’amante organisent une ballade en barque dans les marécages. Infestés de crocodiles, tant qu’à faire. Et là, je vous le donne Émile, qu’est-ce qui peut se passer sur un petit bateau, avec une mariée naïve et cocue, un mari trompeur et avide de pognon, et une amie sans scrupule ? Bah oui, faut bien nourrir les crocos ! Imaginons la scène :

 

– Greg : “Tiens, on va donner à manger aux crocodiles. Passe moi les Frolic spécial reptiles

– Jill : Bah y a pas de Frolic dans le bateau

– Greg : Merdouille, bah y a quoi alors ?

– Jill : Bah y a ta femme …

– Greg : Ah ouais, pas con …”

 Et v’la-t-y pas que le vilain playboy pousse sa femme au milieu des crocos, et comme si ça suffisait pas, canarde dans le tas à coup de fusil histoire de la tuer mortellement de plus belle. Fin de la lune de miel, retour à Sydney avec un champion de tennis à peine marié qu’il est déjà tout veuf, mais héritier d’une méga fortune que même gagner Wimbledon à côté, ça fait pourliche de dame pipi.

Mais ce que Jean-Coquin n’avait pas prévu, c’est que sa femme a du répondant, et bien qu’elle soit nunuche sur les bords, elle se laisse pas bouffer par les crocos comme ça. Elle arrive tant bien que mal à s’en sortir, elle erre dans les marécages, et à bout de forces, se fait recueillir par un vieil ermite du coin, qui lui prodigue les premiers soins et la soulage de ses souffrances.

Bon, y a quand même du boulot, hein, elle ressort pas nickel comme un sou neuf, la petite. Elle est complètement défigurée, balafrée, méconnaissable, bref, y a la façade qu’a bien morflé, va falloir taper dans le gros oeuvre, c’est pas un coup de Nivea qui va lui redonner un visage tip-top.

Stéphanie se retrouve donc sur une île paradisiaque, dans une clinique tenue par un chirurgien-plus-philanthrope-tu-peux-pas. Spécialiste des traumatismes et blessures irrécupérables, ce bienfaiteur utilise tout son talent pour redonner vie, confiance et aspect correct aux rudes accidentés de la vie. Il pourrait faire fortune à la capitale, et être un immense toubib renommé, mais non, il préfère se consacrer à ses modestes patients sur son île.

 

Dan Marshall s’occupe donc de Stéphanie, et en tombe amoureux sinon on serait à court de rebondissements au bout du premier épisode. Mais Stéphanie a une demande un peu spéciale. Elle souhaite que Dan lui façonne un autre visage, qu’elle devienne méconnaissable. Elle veut devenir une toute autre femme avec un nouveau visage … qui lui permettra de se venger. Vous commencez à piger le titre de cette saga ? 😉

 

Marshall s’exécute et la naïve et fadasse Stéphanie Harper devient alors la sublime Tara Wells, pleine de force et de confiance en soi. Elle revient à Sydney, et élabore un plan machiavélique que son ex n’aurait pas renié, pour prendre sa revanche sur le destin. Elle commence par se faire embaucher comme mannequin. Et elle n’a aucun mal, tant elle en jette avec son allure de gazelle, son maquillage époustouflant et ses tenues ressemblant à des cosplays de Miami Vice …

De fil en aiguille, de séances photos en couvertures de magazines, de défilés en soirées de gala, elle rencontre celui qu’elle voudra séduire, qui craque immédiatement sur elle, et qui ne la reconnaît pas : Greg Madsen, alias le beau mec champion de tennis, alias son ex mari, alias celui qui l’avait confondu avec de la bouffe pour alligators.

 

S’ensuit une drague effrontée du beau tennisman, au grand désespoir de Jill, la maîtresse alcoolique qui espérait un remariage de Greg avec elle. Tara laisse Greg lui faire la cour, poursuit son petit jeu du chat et de la souris … et accepte enfin les avances du beau mec, en passant avec lui un week end à Eden, la luxueuse propriété où elle avait failli trépasser. Elle passe alors à la suite de son plan, l’étape finale de sa vengeance …

 

Je m’arrête là, car au cas où vous n’auriez pas vu le feuilleton, et que vous auriez envie de le voir, ce serait con de vous gâcher la fin. Même si on n’a pas trop de mal à la deviner. Sinon, pour illustrer tout ça, je peux vous mettre la bande annonce :

 

 

Même si elle ne marqua pas les esprits de manière indélébile, cette série a tout de même connu un joli carton international. Si bien que 3 ans plus tard, en 1986, une suite fut tournée sous la forme d’une série à part entière, de 22 épisodes de 45 minutes chacun. Stéphanie y reprend son visage d’origine (adieu donc Tara Wells le sulfureux mannequin), et dirige les affaires familiales de main de maître. Jusqu’à ce que les ennuis arrivent de nouveau, mais ça aussi, je vous laisserai le découvrir vous-même.

 

Pas grand chose à dire au niveau des acteurs, on a affaire ici à tout sauf des pointures, habitués aux rôles de télévision (séries, téléfilms), ou des pièces de théâtre modestes. Seul James Smillie (qui joue le rôle de Dan Marshall) tire son épingle du jeu, et jouit d’une petite renommée, mais sa notoriété s’arrête aux frontières de l’Océanie. ça veut pas dire que les acteurs sont mauvais, hein … la série se laisse regarder (et Dieu sait si pourtant ce type de programme me saoule 😉 ).

 

Rebecca Gilling (Stephanie Harper / Tara Wells) s’en sort pas mal et supporte très bien le fait d’être le personnage central, et les autres acteurs ne sombrent pas dans le cliché mélodramatique, savent donner le relief nécessaire au personnage sans surjouer. En résumé : c’est du soap opera, aucun doute sur la marchandise, mais du soap raisonnable, et suffisamment court pour ne pas écœurer le public comme un vulgaire Feux de l’Amour.

 

Bon, si vous êtes totalement hermétique à ce genre de feuilleton, passez votre chemin, ce n’est pas La Vengeance aux deux visages qui va vous convertir. Mais si vous aussi, dans votre jeunesse, vous vous êtes laissé prendre par Dallas, Santa Barbara ou Côte Ouest, même un tout p’tit peu, vous risquez de passer un bon moment. Si le coeur vous dit d’essayer, vous n’aurez pas trop de mal puisque cette saga est de temps en temps diffusée sur la TNT, et est même sortie en DVD, et se trouve assez facilement. A pas cher du tout qui plus est !

 

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