Bruno GRIMALDI – Une carrière dans l’ombre du « Retour de manivelle »

Le nom de Bruno GRIMALDI évoque pour la plupart d’entre nous un tube de 1985, le classique « Retour de manivelle ». Les plus attentifs se souviendront certainement aussi de « T’es pas tout seul » et  « Ne plus rien dire » qui ont suivi, avec un succès un peu moindre. Au final bien peu de choses pour un artiste dont la carrière s’étale de 1975 jusqu’à sa disparition le 17/12/2009. Une carrière ponctuée de nombreuses collaborations que ce soit sur ses propres titres mais aussi en faveur d’autres artistes pour qui il a écrit ou composé.

 Sa discographie ne compte pas moins de 5 albums (3 LP et 2 CD), 17 45 Tours (dont 3 sortiront également en Maxi 45 Tours), 3 Maxi 45 Tours promo club, 2 CD single promo.

 De son vrai nom Moumar Tedjin, il était chanteur, parolier, musicien, directeur artistique, arrangeur, choriste et acteur. Un petit flash back s’impose pour redécouvrir tout le parcours de cet artiste dont le succès, bien qu’éphémère, éclata en plein coeur de notre décennie favorite !

 Les débuts :

 Tout commence en 1975 avec un premier single chez Polydor, suivi de deux autres qui auront du mal à trouver leur public. Malgré ces débuts difficiles, un premier album De vous à moi sortira en 1977. On remarquera la pochette signée Jean-Michel Gascuel (à l’origine du titre « Le chien aux yeux jaunes » en 1984, un très bon souvenir 80’s). Dès le départ il a su s’entourer de grands noms tels que Jean Schultheis, Didier Lockwood, Michel Elmosnino.

 Nouvel album chez Pathé-Marconi en 1979 La super bringue dont seront extraits deux 45T. Suivront deux autres 45T hors album. De cette période, seul « Le cœur en marmelade » a connu un succès d’estime chez nous. On retrouve également ce 45T en pressage Allemand chez Strand l’année suivante (1980). Puis vient le 3e album La vie marathon en 1982 dont aucun titre ne sera extrait et qui marquera la fin de la période Pathé Marconi/EMI.

 

 En 1983, il réalise un passage éclair pour un titre chez Carrère, « Je danse musique ». La version Maxi 45T (son premier titre qui bénéficie de ce format) lui vaudra un certain succès en club, grâce au son très funk.

 Le succès :

 En 1985, la collaboration avec Thierry Durbet (synthétiseur), Manu Katché, Jannick Top, Jean Fredenucci et Dominique Blanc-Francard au mixage s’avère fructueuse et son « Retour de manivelle » connaît un franc succès qui lui ouvrira les portes des télés et des radios. Au Maxi 45T commercial, le label Big Bang ajoutera en 1986 un Maxi 45T promo club avec deux versions longues inédites : Remix (1) et Re-Remix.

 Son titre suivant « T’es pas tout seul » en 1986, réalisé avec quasiment la même équipe et dans le même style est bien accueilli, mais les ventes sont peut-être jugées insuffisantes par la maison de disques. Ce sera le dernier chez Big Bang. Ce label étant aussi celui avec lequel François Feldman enchaînera tous ses tubes à partir de 1986.

La suite sortira chez Clever en 1987, avec le single « Ne plus rien dire ». Il sera encore largement diffusé en radio, mais on constate que le succès s’essouffle. On remarquera un CD single promo de ce titre, format rare pour l’époque, avec le même contenu que le 45T (l’appellation Poème symphonique correspondant simplement à la version instrumentale).

 Les années difficiles :

 Le 45T « Vive l’amour » en 1988 est complètement ignoré des radios. C’est un titre court et rythmé, avec la participation de choristes comme Debbie Davis, Yvonne Jones, Gérard Berliner, Marc Ricci, qui avait tous les atouts pour convaincre le public mais ce fut un échec.

 Le single suivant « 5 ans » sorti en 1989, sera le dernier chez Clever. Pour la petite histoire, ce titre n’est qu’une remise au goût du jour d’un titre figurant sur son album La super bringue : « Toute une vie ». On y trouve également une allusion au titre « Imagine moi » de son premier album. Il lui vaudra malgré tout quelques passages télé mais on l’entend assez peu sur les ondes et les ventes ne décollent pas. Encore une fois le titre aurait pu fonctionner mais le public en décida autrement.

 La suite de sa carrière sera nettement plus confidentielle et se passera dans un premier temps chez Facto music/RCA à partir de 1991. Son album Ipso facto qui suivra en 1992 nous offre un son résolument rock avec un peu de pop et même un blues, dont des tubes potentiels. Malgré les efforts de RCA pour la promo, le succès ne sera pas au rendez-vous. Les singles extraits de cet album sont sortis comme habituellement en 45T mais désormais aussi en Maxi CD (généralement 3 titres, avec simplement les versions single).

 Seul « On peut rien contre l’amour » bénéficiera d’un remix signé Robert Levy Provençal, sacrifiant à la mode house/techno alors en vogue (uniquement disponible sur le Maxi 45T promo club). Ce titre semblait un des plus prometteurs de l’album, mais il n’a pas eu le succès attendu.

 Ipso facto est vraiment un bon album que je vous conseille si vous avez l’occasion de le trouver sur le marché de l’occasion. On trouve encore quelques exemplaires à un prix correct, parfois neufs et scellés.

 Il faudra attendre 1997 pour voir apparaître l’album Pas concerné sorti chez Disques Meys (Gérard Meys, producteur de Jean Ferrat et mari d’Isabelle Aubret). Un CD qui surprend par son ambiance très sombre, à l’image du titre « Pas concerné » qu’on retrouve en CD single promo (digipack monotitre). La voix du chanteur a également changé, elle est devenue beaucoup plus rauque.

 Le reste de sa carrière sera essentiellement tourné vers les collaborations pour d’autres artistes. Parmi celles-ci on peut citer pour la période 1986/1987 Pierre VASSILIU « Toucouleur », Pascal ZUGER « Vous » et Caroline Verdi « Les yeux délavés (t’en va pas) », et en 1990 pour Christophe ANXEL « Loin d’ici ».

 En 1996, Caroline VERDI sort son dernier album dont toutes les musiques sont signées Bruno GRIMALDI. Ils interprètent même en duo le titre « Cruelle comédie ».

 Le dernier succès parmi ses collaborations et un des plus marquants reste le tube « On n’oublie jamais rien, on vit avec » interprété par Lara Fabian/Laura Pausini pour lequel il a co-signé les paroles.

 Comme bon nombre d’entre-vous, je ne connaissais que ses 3 succès et « 5 ans ». Le reste est réellement passé inaperçu, aussi bien sur les ondes que dans les bacs des disquaires. « Retour de manivelle » avait été l’un de mes coups de coeur musicaux de l’année 1985. Je me souviens très bien du clip en noir et blanc. 

Au hasard de mes recherches de disques 80’s j’ai eu l’occasion de découvrir l’un de ses premiers 45T, puis un autre… Même si à cette période le style est bien éloigné de ce qu’on a connu par la suite, j’y ai trouvé des choses intéressantes et originales. C’est également le cas pour la suite après le succès, dans les années 90. Après avoir fait le tour de son univers musical, il m’a paru intéressant de vous le faire découvrir.

 J’espère que cette présentation de sa carrière vous aura permis de retrouver de bons souvenirs de la période 1985-1987 et, pourquoi pas, que ça vous aura donné envie de découvrir ses titres méconnus.

 Les albums :

 1977 : LP De vous à moi (Polydor)

1979 : LP La super bringue (Pathé Marconi)

1982 : LP La vie marathon (Pathé Marconi)

1992 : CD Ipso Facto (Facto communication/RCA)

1997 : CD Pas concerné (Disques Meys)

 Les singles :

 La liste complète des singles de Bruno Grimaldi est disponible ICI !

 Le cinéma :

 Pour être complet sur sa carrière, il faut mentionner son rôle dans Tapage nocturne en 1979.

 (1) : Ce Remix est disponible en version remastérisée dans le coffret 100 Tubes Maxi 80’s sorti en 2009 chez Wagram (CD N°8 titre 12).

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