
Le tout premier yoyo aurait été inventé par les chinois, il y a + de 4000 ans ! A cette époque il était utilisé pour exercer la dextérité des plus jeunes tandis que les tribus des îles Philippines l’utilisait comme arme dans les combats rapprochés.
Totalement en vogue dans les années 60, le yoyo disparut peu à peu… Alors qu’il aurait dû définitivement succomber aux assauts des jouets électroniques et des “action figures” des années 80, le yoyo est redevenu à la mode pendant un an et demi environ, et ce par la grâce du « Roll’In Russell ».
La dénomination “Russell” est tirée du nom de famille de Jack Russell, virtuose du Yo-Yo dans les années 40 qui créé sa propre fabrique en 1947.
Le roll’in est donc un yoyo revu et corrigé, sponsorisé par Coca-Cola dans le but de se démarquer de son éternel concurrent : Pepsi. Les différents modèles portent donc l’estampille de Sprite, Coca-Cola ou encore Fanta précédés de la mention “Buvez”. Bah oui… Autant en profiter !
La renaissance du yoyo fut une véritable réussite car les kiosques à journaux et autres dépositaires de presse, ont été véritablement dévalisés de leurs roll’in au printemps 1985. Les bambins n’hésitaient pas à casser leur tirelire pour s’offrir ce dernier jouet à la mode alors qu’outre-Atlantique, le Yo-Yo de la compagnie “Coca Cola” était, semble t-il, un objet publicitaire offert gratuitement … Mais chez nous, il ne fallait pas hésiter à casser le nourrain ! Des ficelles de rechange étaient même disponibles chez les revendeurs.
A l’achat de notre yoyo (Qui coûtait aux alentours de 15 francs), on se voyait remettre un petit fascicule détaillant les différentes figures homologuées (Je me souviens surtout de « la promenade du chien », qui consistait à faire rouler le yoyo par terre).
Le roll’in est doté d’une petite nouveauté : la roue libre d’où sa dénomination “Roll’in”.
Alors que sur un yoyo classique, la ficelle est fixée à l’axe central, le roll’in proposait une ficelle dédoublée (torsadée, évidemment) se terminant par deux boucles, dont l’une encerclait l’axe du yoyo. Cela permettait, si on se débrouillait bien, de faire tourner le yoyo sur lui-même au bout du fil et d’exécuter des figures relativement complexes.
Il existait deux versions du roll’in : un modèle standard cerclé de blanc, et un avatar « pro » plus large et plus lourd, muni d’une bordure translucide aux couleurs de la boisson représentée (rouge pour Coca, vert pour Sprite, orange pour Fanta).
La folie roll’in fut telle que les ersatz se multiplièrent à une vitesse quasi-épidémique. Cela allait de l’imitation chinoise cheap (une seule figure possible : éborgner son chien ou son petit frère) à des concurrents plus inspirés, certains adoptant la forme d’un diabolo (c’est à dire, deux demi-sphères réunies par leur partie bombée, et non leur section plane).
Ces derniers autorisaient autant de libertés que les roll’in, mais avaient le défaut d’être trois fois plus épais : dur de les ranger dans la poche !
A noter que pour promouvoir le roll’in, on alla jusqu’à sortir des disques pour leur rendre hommage ! En dehors du 45 tours sorti par Coca-Cola himself, notons celui d’une certaine Kaki (sorte d’Alizée en vert et rose) intitulé « La fille au Roll’in » mais aussi celui de France Toutou, alias France Cartigny, qui, fatiguée de son yoyo, dira « Merde aux dealers » deux années plus tard….
Bref, 1985 est incontestablement l’année du yoyo !
A cette époque, Jean-Loup Chaumet est le plus grand collectionneur de yoyo en France, il déclare dans le « Télé 7 jours » du 13 juillet 1985 : « – Depuis 10 ans, j’ai toujours un yoyo sur moi, ça m’empêche de m’énerver… C’est le meilleur calmant du monde ! ».
Agé de 35 ans à l’époque, cet informaticien a rassemblé dans son appartement parisien plus de 170 pièces… Des “yoyo” classiques mais également des pièces rares comme des yoyo en ivoire, en bois de rose, en porcelaine et même un mini yoyo en or joliment rangé dans un étui de cuir rouge.
La folie du yoyo s’empare de la planète ! Tout le monde s’y met pour tenter de détrôner le champion américain de l’époque : Daniel Vost ! Dorothée, notre fée de Récré A2, mais également Billy le p’tit chanteur qui a toujours la banane, ainsi qu’Yves Mourousi et Marie-Laure Augry, notre inoubliable duo du journal de 13 heures sur TF1 ! Mon Dieu ! Quelle belle résurrection ! Le yoyo reste un jouet à la fois culte et très cher au coeur des enfants non pas “branchés” mais “câblés” des années 80 !
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Super article !!
Qui me rappelle plein de bonnes choses !!
Merci
Romain
Notre libraire ( qui nous vendait ces Rollin ) avait organisé une démonstration avec un champion ( sponsorisé par Coca Cola ) : toutes les figures du dépliant y étaient passées ainsi qu’une Tour Eiffel que je n’ai jamais su reproduire !
Petite anecdote : les Coca Cola a bande rouge étaient les plus courants et les Sprite à bande verte les plus rares : je l’ai compris lorsque mon libraire a ouvert une boîte neuve reçue de son fournisseur exprès pour moi pour me donner ( vendre ) le Russel tant convoité. Dans une boîte de 10 Russell, il y avait 7 Russel Coca Cola, 2 Russel Fanta ( orange ) et un seul Sprite.
J’avais 9 ans et je ne savais pas que ces trois marques faisaient parties de la même compagnie !
Ouaaah! Souvenirs souvenirs..! J’ai fait partie de ceux qui ont cassé leur tirelire pour faire de la pub à Coca. Enfin Fanta, moi j’aimais bien celui avec le bord translucide orange ! Du coup ça me rappelle une autre mode de quand j’étais à l’école dans les années 80, le “pneumatir”… Qu’est-ce qu’on s’est courus après avec ces pistolets!
Enormes souvenirs, merci pour cet article.
C’est ce soir en discutant avec mes enfants de mon époque yoyo que j’ai fait un bond de 35 ans en arrière…J’avais 10 ans en 1985, que de souvenirs…La roue tourne comme le yoyo.
Bien à vous.