Message : # 259562Message
Philou62
12 août 2012, 18:11
Pas trop fait gaffe au topic, encore une fois, j'arrive après la bataille. Il est vrai que le modèle Dacia fait tuning de mauvais goût, essayer de moderniser une voiture vieille d'une quarantaine d'années n'a jamais vraiment été une très bonne idée.
La Renault 12 n'avait pas si mauvaise réputation à son époque, en tous cas, elle était bien meilleure que celle de la 14 (mais si, vous savez, la poire !). D'ailleurs, ça reste un modèle phare de Renault à l'époque, dont le succès commercial était assez évident tous comptes faits. Cette voiture a même pas mal de qualités, à commencer par une assez bonne habitabilité, un confort certain, un coffre digne de ce nom, assortis à un comportement routier sûr (les trains sont certes plutôt faibles, mais les motorisations le sont aussi !). Et surtout, elle était capable de répondre à la plupart des besoins, puisqu'elle se déclinait en berline et en break (alors très apprécié pour son volume de chargement et sa capacité à emmener famille et bagages sans sourciller). Sa mauvaise réputation est arrivée plus tard, tant il est clair que de nombreux exemplaires ont été maltraités, soit par un entretien très négligé soit par la mode encore naissante du tuning. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi la 12 a été le plus touchée par cette vague, car on ne peut pas dire que c'est une bonne base pour faire du tuning.
Niveau mécanique, la 12 n'avait rien de très enthousiasmant d'ailleurs, en tous cas pour la gamme normale. Un moteur unique quatre cylindres de 1.3 litre, décliné en deux niveaux de puissance, 54 (pour les 12 L et TL) et 60 chevaux (pour la TS). A noter que sur la phase 2, le moteur d'entrée de gamme descend à 50 chevaux. C'est tout, vraiment pas de quoi casser trois pattes à un canard ! Ah non, il y a aussi la 12 Gordini (commercialisée de 1970 à 1974), qui elle, utilise le moteur de la Renault 16 TS (le 1.6 litre alors bien connu que l'on retrouve dans de nombreux modèles de la marque), porté ici de 83 à 113 chevaux, avec deux carburateurs double corps Weber. Avec des trains totalement revus (et il le fallait !) et quatre freins à disque, le comportement certes sûr mais pataud de la 12 d'origine se voit métamorphosé. Cette 12 Gordini a été fort décriée par les afficionados de son ancêtre, la 8 du même nom. Parce que la 12 n'a déjà pas du tout la même architecture, puisqu'elle passe du moteur central à la traction avant en porte à faux déjà. Et puis aussi... parce que c'est une 12 : plus grande, donc plus lourde, et moins agile, dit-on. Elle a donc été boudée par les fans de la 8 Gordini, assez injustement d'ailleurs, car finalement, on tient là une sportive au final assez performante pour son époque (mais pas vraiment plus que la 8 Gordini, moins puissante, mais plus légère !), dont le tempérament est entier, et qui peut même se révéler très amusante au pilotage. Il existe néanmoins un kit moteur portant la puissance à 160 chevaux SAE (ce qui doit faire environ 140-145 chevaux DIN).
Quand on parle de sa mauvaise réputation, il faut aussi savoir que cela appartient désormais de plus en plus au passé. La 12 (en général, pas seulement la Gordini) sort désormais peu à peu de sa période de léthargie. Toujours considérée comme une youngtimer, type de voitures pour lesquelles l'engouement est de plus en plus croissant, on trouve de plus en plus d'amateurs qui en restaurent. Et logiquement, pour les raisons que l'on connait, les beaux modèles strictement en état d'origine se font aujourd'hui bien rares. La 12 est en effet très sujette à la rouille, et si c'est le cas, le coût de remise en état peut se révéler assez dissuasif, très supérieur à la valeur réelle (mais ça ne fait pas peur à certains grand passionnés). C'est particulièrement le cas pour la Gordini, dont certaines pièces spécifiques au modèles dont désormais très dures à dénicher et chères. Concernant cette dernière, vous pouvez être sûr que ce sera un collector très recherché et très cher dans les années qui viennent !