Réal: Steven Paul
USA
Dans les bacs de DVD soldés, on tombe 1) la plupart du temps sur des grosses bouses, 2) de temps en temps sur des films moyens mais bon ça va, 3) très rarement sur de bons films.
J'en ai encore fais l'expérience lors de ces dernières soldes avec 1) Demon Spirit (tellement nul que je ne veux même pas ouvrir de sujet dessus), 2) Dakota Harris, 3) Ce très joli Falling in love again dont je m'en vais vous entretenir.
L'histoire entremêle deux époques, deux périodes de la vie du personnage principal, Harry (Elliott Gould), sa vie actuelle en 1980, et son enfance dans le New-York de la fin des années 40. Ce New-York ancien est parfaitement reconstitué, on s'y croirait, on a vraiment l'impression de voir le New-York de cette époque (passionnant pour un fondu de l'histoire des Etats-Unis comme moi) tel qu'il était et d'ailleurs, pour être plus précis, le principal de l'action se situe dans le quartier juif du Bronx. C'est là que l'on fait la connaissance de Harry, jeune, qui rêve d'être plus tard un grand architecte, et de sa bande de joyeux loustics, sorte de "Petites Canailles" version grands ados. On suit avec plaisir leur pitreries, et on se régale de leurs premiers émois amoureux (qui nous rappelleront à tous de très bons souvenirs...) et de leur défi insensé de mettre en place "le plus haut tas de ferraille du Bronx". Par un hasard pas tout à fait fortuit, Harry fait la connaissance de la magnifique Sue (Michelle Pfeiffer, son premier rôle au cinéma) et leur amour commun des muffins va les faire éperdument tomber amoureux l'un de l'autre. Le film prend alors des allures de Roméo et Juliette, la famille de Harry étant bien pauvre, et celle de Sue bien riche...
Cette principale trame narrative est entrecoupée par des scènes de la vie actuelle de Harry, désormais installé avec Sue à Los Angeles, et qui décident de traverser les Etats-Unis avec leurs deux enfants pour un séjour à New-York. Ces passages là du film sont, il faut bien le dire, nettement moins intéressants. Au lieu d'un road-movie qui aurait pu nous donner l'occasion de voir de beaux paysages, on a surtout droit à du bla-bla du genre "que sont devenus nos rêves d'antan?" et autre joyeusetés. Arrivés à New-York, Harry en profite pour faire un tour dans son ancien quartier du Bronx, mais ce Bronx des années 80 qu'on a pu voir dans beaucoup de films et qui était à l'époque plus un grand ghetto qu'autre chose et ne donnait pas envie d'y aller traîner ses guêtres, n'a plus rien à voir avec ses souvenirs d'enfance; puis il retrouve son ancienne bande de copains autour d'une bonne tablée. Là encore, on a droit à du bla-bla pas bien intéressant. Le film se termine quasiment ainsi (encore que Steven Paul, le réalisateur, essaye vainement de nous faire croire à une happy-end dans le dernier plan mais le moins que l'on puisse dire c'est que c'est raté). On ne comprend pas bien où tout ça veut en venir puisqu'au final les séquences "actuelles" de la vie d'Harry n'apportent rien au film et alourdissent le rythme, tout au plus peut on y voir un joli plan de la skyline du Manhattan "d'avant". Mais, au final, on se serait tout de même contenté d'un film se passant uniquement dans la jeunesse d'Harry, surtout que l'acteur l'incarnant jeune (Stuart Paul) est très bon et que le couple qu'il forme avec Michelle Pfeiffer est très sympathique.
En conclusion je dirais que ce film vaut vraiment le coup d'être vu malgré les petits défauts signalés. On a en plus droit à une B.O. de Michel Legrand très "symphonique 80's" (nominé au Golden Globes pour ce film tout de même), avec chansons mielleuses à souhait. A noter aussi, un figurant qu'on peut voir dans différent plans d'une scène du film, et qui n'est autre que David Caruso, le Horatio Caine des Experts: Miami, alors âgé d'une vingtaine d'années.
