Réalisé par Stanley Kubrick, il se base essentiellement sur les mémoires d'un photographe de guerre lors de la guerre du Vietnam : Michael Herr. L'histoire raconte le parcours de jeunes soldats du corps des Marines Corps des Etats-Unis de leur entrainement en Caroline du Sud à la découverte des combats urbains et à la lutte pour la survie contre un ennemi vietnamien bien souvent invisible.

Le film nous présente, au travers des yeux de l'un d'entre eux J.T Davis dit "Guignol", plusieurs jeunes hommes qui, chacun avec leur caractère et chacun avec leurs forces et leurs faiblesses, vont être plongés dans l'enfer de la guerre. Les plus faibles ne survivront même pas au camp d'entrainement et au sadisme ravageur et brutal de leur sergent instructeur. Pratiquant une méthode d'entraînement basée sur l'injure et l'humiliation, le sergent Hartman car c'est de lui qu'il s'agit va notamment trouver en un soldat particulier son souffre-douleur. Ce soldat, Leonard Lawrence, surnommé « Grosse Baleine » deviendra à ses dépens la bête noire de la chambrée et terminera son entraînement en se suicidant après avoir abattu le sergent Hartman.
L'histoire se poursuit ensuite au Vietnam, où J.T Davis a été affecté à une unité de journalistes de guerre. Accompagnant les combattants, il va se retrouver en plein combat et sera confronté à ses propres limites morales, ainsi qu'à la violence sans concession de la guerre et à son effet psychologiquement néfastes sur les hommes.
Le casting du film est de grande qualité avec une super composition de Matthew Modine dans le rôle de Guignol, de Vincent d'Onofrio dans le rôle de Grosse Baleine (il a pris 30 kilos pour le rôle) et de Lee Ermey dans celui du sergent Hartman. On y retrouve également Adam Baldwin, Arliss Howard et John Terry.
La bande son est exceptionnelle et repose exclusivement sur des hits des années 60.
Jugé trop critique envers les militaires, l'armée américaine ne soutiendra pas le film. C'est cependant pour moi l'un des meilleurs films sur la guerre du Vietnam d'autant plus qu'il a le mérite de montrer clairement et sans censure le conditionnement infernal dont furent victimes les jeunes recrues dans les camps d'entrainement avant de partir se faire tuer dans une guerre qui n'était pas la leur. Le génie de Kubrick s'exprime dans toute sa grandeur dans ce film où le spectateur a l'impression d'être vraiment au coté de ces hommes meurtris. L’ambiance de la guerre, de ses massacres et de ses stratégies militaires prend totalement a la gorge.
Un film dur et réaliste à voir absolument pour comprendre l'absurdité et l'inutilité de cette guerre qui marquera à jamais toute une génération de jeunes américains. Du Grand Kubrick

Je vous propose deux extraits : le premier nous montre la rencontre entre le sergent instructeur Hartman et ses nouvelles recrues et le deuxième est une fantastique scène, prenante et tragique, montrant la mort du sergent Hartman et le suicide du soldat "Grosse Baleine" (attention âmes sensibles s'abstenir pour cette scène)