Bonjour,
Je viens de craquer et j'ai acheté le DVD.
Ce qui m'éclate prodigieusement, c'est la tronche de Gérard Depardieu d'abord purement cartésien, qui petit à petit, se met à croire à la malchance de Pierre Richard (à ces moments, ce n'est pas de la compassion qu'il éprouve pour Perrin - ce dont parle MissTitiyo - mais au contraire la trouille de le fréquenter !) La façon qu'a Campana de regarder Perrin par moments, c'est quelque chose qui n'est pas racontable et qui ne se voit même pas en photo, il faut regarder le film pour apprécier.

Pour moi, ça ne commence pas vraiment avec le coup de la porte de l'aéroport qui ne s'ouvre pas et que Perrin se paye, mais plutôt dans l'avion, quand Perrin et Campana décollent pour Rio :
Perrin : "Vous aimez l'avion, vous ? Moi, j'aime bien prendre l'avion. Remarquez, la dernière fois, on a eu un problème. On a bien failli y rester. C'est arrivé au décollage, les volets sont restés coincés. On n'a pas pu monter. (Campana regarde Perrin d'un drôle d'air.) On a quitté la piste, on s'est plantés dans un champ. Ça arrive plus souvent qu'on ne croit, il paraît. (Là, Campana boucle sa ceinture, il n'est pas rassuré du tout.) Ça y est, on décolle. Enfin, j'espère !"
Campana , un peu énervé, regarde Perrin : "Bon, ben, ça va !"
Un petit moment passe. Puis Perrin dit : "Il roule bien longtemps, je trouve. On arrive en bout de piste, non ?"
Campana, franchement énervé/inquiet, crie à Perrin : "Merde !"
Perrin sursaute : "Ça va pas de crier comme ça ? Vous m'avez fait peur !"
C'est vrai qu'il y a plein de scènes cultes... Le coup de la porte avec les doigts dans le nez, la guêpe dans l'avion... LA scène la plus représentative à mes yeux c'est celle des sables mouvants.
Et les dialogues, l'air de ne pas y toucher :
Perrin, en train d'écrire des cartes postales à ses collègues de bureau : "Elle est gentille, Mademoiselle Martin. C'est elle qui m'a ramassé quand je me suis électrocuté."
Campana : "Vous vous êtes électrocuté ?"
Perrin : "Oui, au bureau, en branchant la machine à café. (Il rigole.) J'voulais du jus, j'en ai eu."
Je l'ai montré à ma petite femme, qui n'est pas fan des films français, et qui l'a trouvé sympa sans plus - mais elle l'a vu jusqu'au bout, et elle a bien rigolé à certains moments. Ma pépette, elle, comme MissTitito, a éclaté de rire devant la scène ou l'Indien dans son lit hurle quand on lui met la photo de la fille Bens sous le nez...
Les autres films (les Compères, les Fugitifs) m'ont moins marqué que la Chèvre. Celui-là, oui, je le place en haut du pavé !
