Eux aussi se mettaient à la blagounette
"Un train décapotable pour profiter du soleil. Dans les années 1980, Yves Mourousi et Michel Chevalet sont les présentateurs vedettes du journal de 13 heures de TF1. Les deux journalistes, connus pour être de joyeux drilles, n'hésitent pas à proposer de drôles d'« exclusivités » au public.
Le 1er avril 1980, les Français découvrent en direct de la station Bir-Hakeim un train d'un nouveau type sur la ligne 6 du métro. Particularité : son toit est complètement ouvert, pour profiter des beaux jours ! « Il s'agissait en fait d'un train de maintenance où des vieilles banquettes en bois avaient été installées, se souvient Michel Chevalet. J'étais copain avec le responsable presse de la RATP. Il nous fallait quelque chose de visuel. Je connaissais un peu la technologie ferroviaire et j'ai pensé à ça. Le patron de la RATP a dit OK. Ce n'était pourtant pas évident au niveau de la sécurité. Il a fallu nous insérer entre deux métros, avec du personnel de la RATP qui jouait les figurants ».
Le (faux) retour du tramway. Le 1er avril 1982, en direct de la station Cambronne, Michel Chevalet récidive. Il interviewe le patron de la RATP de l'époque, Philippe Essig. Le plus sérieusement du monde, les deux hommes annoncent que le tramway, disparu depuis les années 1930 à Paris, fait son grand retour.
« À l'époque, seuls Marseille et Saint-Etienne avaient encore un tramway. On a fait sortir une vieille voiture d'un entrepôt de Saint-Mandé, qu'on a tractée sur 10 mètres avec un camion pour donner l'impression qu'elle roulait… », se marre Michel Chevalet.
Ce canular a aujourd'hui des airs de prophétie. Dans sa fausse interview, Philippe Essig donne des détails qui décrivent l'avenir : à terme, le futur tramway fera le tour de Paris. Un premier tronçon reliera Bobigny à Saint-Denis. Bingo : dix ans plus tard, en 1992, le tram T1 reliera les deux villes de Seine-Saint-Denis.
En 1983, la RATP poursuit sur sa lancée. Sur la ligne de bus 91, les voyageurs prennent connaissance d'un nouveau service de plateaux-repas à bord, baptisé « Restobus ». Une belle initiative… restée sans lendemain.
Un wagon-lit dans le RER… « On avait répété la nuit mais on n'a jamais pu tourner cette séquence, regrette aujourd'hui Michel Chevalet. On avait pensé à accueillir des usagers du RER le matin avec des hôtesses leur proposant de se rendre dans un wagon-lit. Histoire de pouvoir dormir une heure de plus avant d'aller au travail ! Il fallait négocier avec la SNCF et la RATP pour faire passer un vrai wagon-lit sur les rails du RER. Mais finalement c'était trop compliqué». Qui sait, un jour, peut-être ?"
