Tipoune a écrit :
C'était à l'époque où voter à gauche ou à droite, çà voulait dire quelque chose,
Justement, c'est à partir de Rocard que les choses ont commencé à prendre un contour flou. Rompant avec l'engagement d'Epinay de 71, par lequel le P.S. s'engageait à être un parti défendant prioritairement la cause ouvrière, Michel Rocard a été l'un des premiers à incarner cette "deuxième gauche" pour qui l'avis du patronat comptait davantage que celui des syndicats, qui a rompu avec les politiques keynésiennes pour mieux aborder le virage libéral d'une Europe dominée par la Bourse et les banques centrales. Une gauche incarnée par Tony Blair, Gerhard Schröder, Lionel Jospin, Manuel Valls...
De la même manière, à droite, Chirac a été l'une des premières personnalités à renier son admiration pour les politiques thatchéro reaganiennes de l'offre, pour incarner une tendance plus sociale. A partir de là, la gauche et la droite antagonistes telles qu'on les connaissaient jusque-là ont cessé d'exister pour devenir un vaste centre mou, consensuel et opportuniste, laissant le champ libre aux populistes.
Mais je ne veux pas aborder la politique, qui est avec la religion, est l'un des deux sujets qui fâchent.
Je préfère parler de l'homme Rocard, qui m'avait l'air sympa et doté d'un bon sens de l'humour, une des rares personnalités politiques que j'appréciais.
"La Papamobile, c'est "l'immatriculée Conception": un pape au-dessus, seize soupapes en dessous."
-Coluche (1944-1986)