
Vous souvenez-vous des petits films sur les éruptions volcaniques que l'on nous passait en classe de 4e, en sciences?
Il y a de fortes chances pour qu'ils aient été tournés par Maurice Krafft, vulcanologue français mondialement connu. Quant aux photos des livres de sciences de l'époque elles étaient pour la plupart signées Katia Krafft, son épouse.
Tous les collégiens des années 80/90 ont vu au moins une de leurs œuvres sans forcément prêter attention aux noms des auteurs.

Ce couple de spécialistes passionnés a arpenté le globe pendant 25 ans au rendez-vous des plus belles éruptions volcaniques desquelles ils s'approchaient si prêt que cela leur a valu le surnom de «diables des volcans» car aucun de leurs confrères de par le monde n'égalait leur audace. Ils se sont d'ailleurs rencontrés sur les pentes de l'Etna lors d'un voyage d'étude puis mariés en 1970. Eux se nommaient eux-mêmes avec humour «homo vulcanicus errants».

Malheureusement leur passion pour le feu de la Terre leur a été fatale car ils ont péri ensemble en 1991, emportés par une nuée ardente sur les pentes du mont Uzen au Japon, à l'age de 45 et 49 ans.

Ils ont laissé derrière eux des milliers d'échantillons, de relevés et d'images et ont grandement contribué à l'évolution des connaissances sur les risques volcaniques et leur prévention et sont notamment à l'origine du projet Vulcania en Auvergne dont ils n'ont pas pu voir l'aboutissement. Il sont aujourd'hui considérés comme des figures emblématiques de la volcanologie française avec Haroun Tazieff.

J'ai longtemps utilisé leurs films et photos pour illustrer mes cours (aujourd'hui, des documents numériques de différents auteurs les ont remplacés). Je dois avouer qu'il y avait une certaine émotion à manipuler ces œuvres et toujours avec une pensée reconnaissante pour ces pionniers de l'extrême.
