Je pense aussi que ce sujet aurait plus eu sa place dans la salle d'arcade, mais ce n'est pas grâve (car après tout, on peut aussi parler d'ordinateurs dans la rubrique technologie).
L'Amiga était il est vrai une machine assez révolutionnaire à sa sortie. Pensez donc, pour un prix relativement abordable, il écrasait purement et simplement les gros PC de bureau qui valaient parfois... 100 000 francs et plus !! Les seuls micros capables de rivaliser voire de surpasser un Amiga étaient les Macintosh de haut de gamme, ou certains Archimedes de haut de gamme (qui coutaient aussi le prix d'une bagnole, soit dit en passant. Inutile de dire que son talent, notamment pour les graphismes et les jeux se sont révélés très rapidement. Le premier Amiga était l'Amiga 1000 (avec unité centrale dissociée du clavier), mais le plus populaire de la gamme reste l'Amiga 500, sorti en 1987... Par rapport à l'Atari ST, l'écart en performances était réel. C'est vrai que les deux machines avaient pas mal de points communs, avec un puissant processeur 68000 (mais un peu plus rapide sur l'Atari ST), la même taille mémoire, un lecteur de disquettes 3.5 pouces sur le côté de la machine, une interface graphique avec souris... Ceci dit, l'Amiga creusait l'écart en termes de performances par la présence de co-processeurs graphiques et sonores que n'avait pas son éternel rival. Ce qui n'empêche pas l'Atari ST d'être une excellente machine aussi, avec déjà un très bon niveau de performances. A ce propos d'ailleurs, il est vrai que la concurrence entre ces deux machines a fait rage et que les possesseurs de l'un ou de l'autre se détestaient cordialement ! En fait chacune des machines avaient leurs avantages et leurs inconvénients, et le plus souvent, les deux camps avaient raison sur pas mal de points. Et puis, il serait injuste de ne pas signaler que l'Atari ST, grâce à sa prise MIDI intégrée, était la machine des professionnels de la musique, certains d'entre eux s'en servent encore aujourd'hui d'ailleurs !
Concernant les jeux, il faut savoir qu'ils étaient d'abord développés sur Atari ST, puis convertis immédiatement sur Amiga (il arrivait fréquemment que les jeux sortaient en même temps sur les deux machines, mais souvent ça se passait ainsi). La raison est très simple en vérité... Du fait que l'Atari ST n'est pas équipé de co-processeurs, son architecture est plus simple, ce qui le rend du même coup plus facile à programmer. Il était ensuite aisé de faire la conversion sur Amiga, en ajoutant quelques améliorations ici et là (l'inverse aurait été bien plus compliqué pour les programmeurs !). Il en résultait une qualité meilleure sur Amiga, certes, mais ce n'était pas non plus transcendant. Le plus souvent, on constatait une meilleure ambiance sonore sur Amiga, et des graphismes parfois un peu plus fins ou colorés, voire identiques à la version Atari ST. La différence se voyait surtout lorsqu'un développeur faisait l'effort de créer un jeu spécifiquement pour l'Amiga. C'était le cas de Shadow of the Beast, par exemple, qui a été ensuite converti sur ST (avec pas mal de difficultés), la différence de qualité entre les deux versions était très marquée. On le voit aussi sur sa durée de vie. Il sortait encore régulièrement des jeux pour Amiga jusqu'en 1995, alors que l'Atari ST se sentait de plus en plus abandonné. Et ces jeux n'auraient jamais pu sortir tels quels sur Atari ST d'ailleurs. En réalité, l'Amiga était suffisamment performant pour rivaliser avec des consoles seize bits dernier cri comme la Megadrive par exemple (et encore, sur le plan sonore, l'Amiga était largement capable de les surpasser, mais aussi de rivaliser avec pas mal de cartes sonores sur PC type AdLib ou SoundBlaster !). Il fallait juste que les développeurs s'en donnent la peine.
Encore quelques petites choses, notamment lorsque Tommy espérait un renouveau d'Amstrad dans l'univers de l'informatique... Croire cela en 1992 relevait de l'utopie, car Amstrad se fourvoyait dans une technologie huit bits désormais totalement dépassée (on l'a vu avec la sortie des Amstrad CPC "plus" et de la console GX-4000 qui certes proposaient des améliorations fort bienvenues par rapport aux machines de base, mais qui ne rivalisaient même pas avec une Master System elle-même déjà dépassée techniquement). Certes, ils ont ensuite sorti quelques PC, notamment le Mega PC (un ensemble qui combinait un PC à base de processeur 80286 à 80486 et une Megadrive dans une seule et même machine), mais ça restait assez anecdotique.
La chute d'Atari et Commodore a été provoquée pour des raisons assez similaires. Certes, on l'a vu, les Atari ST et Amiga étaient au top de la technologie et écrasaient les PC à leur sortie. Mais de son côté, l'univers PC bougeait aussi avec des composants de moins en moins chers, mais aussi de plus en plus performants. Déjà en 1987, les PC à base de 80386 à 20 ou 25 MHz, avec cartes graphiques VGA 256 couleurs et carte sonore stéréo (soit des configurations plus performantes qu'un Amiga) existaient déjà. Bien-sûr, un tel ordi coûtait le prix d'une bagnole, mais il était plus qu'évident que tôt ou tard, les prix allaient baisser significativement. Et c'est bien arrivé. Mais pendant ce temps là Atari comme Commodore n'ont pas fait évolué suffisamment leurs gammes. Atari aurait très bien pu proposer le puissant TT 030 en tant que successeur du ST en 1989, mais Atari l'a positionné en tant que machine professionnelle coûteuse dédiée à la gestion de réseaux, ce qui était une erreur... Et Commodore avait les Amiga 2500 et 3000 qui, elles aussi étaient positionnées comme des machines professionnelles trop coûteuses également. Lorsque l'Amiga 1200 et surtout le Falcon d'Atari sont sortis en 1992, il était déjà trop tard, le PC avait déjà gagné les faveurs du public depuis un moment déjà, sachant qu'un PC est facilement évolutif, et surtout beaucoup plus pratique, parce que tous les modèles étaient compatibles entre eux, quelle que soit la marque !