LA RENCONTRE
Je vous ai traduit vite fait un passage clé du roman. Quelqu´un se souvient des noms qu´ils avaient inventés ?
Elle fit un pas en arrière, mit la main dans sa poche, d´où elle sortit une pierre blanche.
« Reste là, cria le garçon, viens ! »
Il tendit les bras à travers le portail et essaya de la tirer à lui, mais n´y parvint pas.
« Avance un peu, je veux juste te toucher ! »
Elle fit un pas vers lui, en prenant garde de ne pas se faire attraper.
« Encore un pas, juste un petit pas ! »
Florence fit un pas de poupée.
« Encore quelques pas ! Je ne suis pas près de t´attraper. »
Elle fit encore un tout petit pas. C´est alors qu´il se jeta soudain si brusquement en avant que son visage se cogna contre le portail. Il attrapa sa robe.
Il la tira à lui et lui saisit la main, cette même main qui tenait la pierre blanche. Il lui desserra les doigts et s´empara de la pierre.
« Tu n´as pas le droit de faire ça, cria-t-elle.
- Je fais ce que je veux, dit le garçon.
- Mais elle est à moi !
- N´importe quoi ! C´est juste une pierre.
- Mais cette pierre est mon plus grand réconfort ! C´est la pierre la plus lisse et la plus belle qui existe. Et en plus elle est toute blanche. Donne-la-moi ! »
Il la regarda alors comme tout à l´heure et soudain, Florence qu´il se passait quelque chose de particulier en elle aujourd´hui. Elle aurait aimé se transformer en fauve, en pleurnicharde ou en princesse féérique, tout cela à la fois. Elle secoua le portail et mordit le garçon à la main, cacha son visage du bras et pleura à chaudes larmes, tout en souriant à travers ses cheveux.
Il ouvrit alors la main et lui donna la pierre. Ils la contemplèrent ensemble.
« Tu t´appelles comment ? demanda-t-il.
- Je m´appelle… Fideli, répondit Florence, mais je n´ai le droit de dire à personne comment mes parents s´appellent. C´est un secret. Et toi ? Quel est ton nom ? »
Il se tourna vers la maison du cordonnier, comme s´il ne voulait pas répondre ; en fait, il voulait juste savoir d´où venait le bruit derrière lui. Sur le chemin passaient quatre caravanes de cirque, en route vers la Grand-Place près du marché. Sur l´une des voitures était collée une affiche représentant un homme vêtu d´une peau de léopard, portant l´inscription « Le Roi de tous les dangers ».
« C´est mon nom, dit Jean-Paul, je m´appelle ainsi. »
Puis ils contemplèrent à nouveau la pierre dans la main de Fideli.
« Si je peins des yeux, un nez et une bouche sur le clocher de l´église, tu me donneras la pierre blanche ? demanda le Roi de tous les dangers.
- Oui, tu l´auras, cria Fidela en s´éloignant du portail à cloche pieds.
