Le dessin animé Mathieu l’Astucieux (1977)

“Il était une fois un pays où le seigneur, cruel et injuste, faisait donner la bastonnade à ses sujets pour la moindre des peccadilles et les pauvres diables courbaient le dos sans oser se plaindre.”

 Ainsi commence la narration de Mathieu l’Astucieux, dessin animé Hongrois de 1977, réalisé par Attila Dargay, arrivé en France sur Antenne 2 pendant les vacances de Noël 1981. Ce dessin animé est une version hongroise de la fameuse légende de David contre Goliath, avec pour cette fois, la victoire de l’intelligence sur la bêtise que l’on croit cacher par le pouvoir et la crainte.

 L’histoire:

 Mathieu est un jeune garçon qui parcourt joyeusement la campagne avec son oie avec qui il joue, rigole dans l’insouciance de l’enfance, les joies de l’amitié et la complicité avec son animal de compagnie.

Chasse au papillons et cueillette de fleurs sont au programme jusqu’au moment où ils entrent dans la forêt qui appartient au Seigneur Dobrögui, incarnation de la méchanceté et de la bêtise humaine poussée à son apogée: il est énorme, cruel, aime tuer des tas d’animaux pour le plaisir de voir un monceau de cadavres devant lui. Il est entouré d’une armée de niais qui obéissent sans poser de questions, sous la coupe d’un préfet dont la rampante soumission et l’obéissance zélée en font un personnage horripilant !!!

 

 

Ainsi donc alors qu’elle est en pleine cueillette de fleurs, l’oie de Mathieu se retrouve face à cette armée qui se met aussitôt  à sa poursuite, elle court alors se réfugier dans les bras de son maître. Osant défendre son oie, Mathieu se trouve emmené devant le despote et refusant toujours de lui céder, il se voit puni de 25 coups de bâton.

N’étant qu’un enfant, Mathieu n’a pas le choix et se voit administrer cette injuste sentence, mais il jure devant tous que quand il sera grand et fort, il se vengera et rendra cette bastonnade par trois fois au Seigneur Dobrögui, qui, sûr que cette menace n’arrivera jamais, ne prend pas cet avertissement au sérieux et c’est dans l’hilarité générale qu’ils abandonnent Mathieu, meurtri, au milieu de la forêt.

 Mais il a de la suite dans les idées, Mathieu et à partir de maintenant, le dessin animé s’articule autour de ces trois vengeances.

 Quelques années plus tard, nous retrouvons notre armée de niais qui se sont improvisés maçons parce que comme tout despote qui se respecte, le Seigneur Dobrögui veut un palais. Donc nous assistons à l’élaboration branlante d’un amas de choses cimentées à qui mieux mieux qui se prétendent des tours …

La situation est catastrophique lorsqu’un extravagant personnage arrive sur les lieux de la construction. Il s’agit d’un artiste et architecte Italien qui vient “admirer” le chantier avant de repartir en Italie construire un somptueux palais pour un seigneur.

 Mordant à l’hameçon, Dobrögui lui impose de rester pour SON palais. N’ayant pas d’autre choix que d’accepter, l’architecte se met au travail, mais constate qu’il lui faut beaucoup plus de bois que ce qu’il y a sur le chantier. Et titillant leur vanité, il arrive à faire venir tout le monde en forêt pour choisir les plus énormes arbres pour que les poutres soient à l’image de leur seigneur !!!

 Ainsi donc tous les soldats se voient attribuer un arbre à débiter et tout le monde est occupé à trancher, scier, tout en chantant en rythme parce qu’il faut travailler en rythme pour bien couper un arbre, selon le Maestro.

Pendant que toute son armée est ainsi occupée, l’architecte et le Seigneur partent à la recherche du plus gros arbre de la forêt afin de satisfaire son ego démesuré. Ils le trouvent, mais il faut vérifier et compter les brassées du tronc pour être certain de la taille de l’arbre, et c’est comme cela que bêtement, Dobrögui se retrouve attaché au tronc, permettant au Maestro, qui n’est autre que Mathieu de lui infliger sa première bastonnade.

 Une fois rentré au palais, une loi décrète que toute personne s’appelant Mathieu est obligée de changer de nom et tous les palmipèdes du pays sont réquisitionnés, surtout les oies blanches et tous les architectes Italiens sont recherchés. Dans le même temps, afin de faire soigner sa douillette peau meurtrie, Dobrögui fait convoquer tous les médecins, sorciers et autres rebouteux de la région.

Plusieurs se succèdent  jusqu’à l’arrivée d’un médecin de guerre Allemand, qui insiste sur la gravité de la blessure de ce bon seigneur et pour lui sauver la vie, il faut qu’absolument toute son armée parte immédiatement chercher tout un assortiment d’herbes rares pour lui faire un cataplasme. Dans leur empressement à obéir, ils ne se rendent pas compte que du coup, le médecin et leur seigneur sont restés seuls tous les deux … Sous prétexte de le soulager de ses douleurs, le médecin saucissonne Dobrögui dans ses draps et alors qu’il ne peut plus bouger … Mathieu enlève son déguisement, lui inflige sa deuxième bastonnade et en profite pour libérer tous les oiseaux “confisqués”.

 

 

Quelque temps se passe et le jour du prélèvement de la dîme arrive, comme c’est un jour très important et festif pour lui, notre cher despote tient à y aller lui-même, mais il demande à son armée de passer avant pour vérifier que Mathieu n’y sera pas. Ainsi il est donné l’ordre d’arrêter toute personne dont le physique pourrait faire suspecter un déguisement : tous les messieurs avec des barbes se font tirer dessus, les gros nez se font triturer, les jupes soulevées … tout le monde est suspecté, même un ours qui fera bien comprendre à cette bande de niais qu’il n’est pas un homme déguisé.

 Sauf que Mathieu est là sous leur nez et sans déguisement, donc il n’intéresse personne … sauf un riche seigneur qui lui propose son aide pour sa troisième et dernière prestation. Comme ils n’ont pas trouvé Mathieu, les soldats assurent à Dobrögui qu’il peut venir en ville et c’est là que sous leur nez arrive un jeune homme à cheval avec une oie blanche en croupe et leur annonce haut et fort qu’il est Mathieu est vient pour assener sa dernière bastonnade.

 Devant un tel affront, ni une, ni deux, toute l’armée se met à la poursuite de ce jeune prétentieux qui ose les provoquer … fou de rage devant cette effronterie, Dobrögui ordonne à tous, même sa garde rapprochée de prendre part à cette chasse à l’homme … le laissant ainsi seul à côté de son carrosse. Et c’est quand Mathieu arrive devant lui qu’il se rend compte qu’il est pris et tentant de fuir en passant par la fenêtre de son carrosse, il se coince de telle manière qu’il présente comme il faut son dodu fessier pour recevoir sa dernière bastonnade.

 

Le dessin animé se termine donc sur les vivats des villageois qui reprennent enfin espoir alors que Dobrögui et son armée rentrent humiliés à leur domaine et Mathieu conclut sur cette phrase: “Aux seigneurs injustes et cruels, que notre histoire serve de leçon et qu’ils sachent qu’il faut aimer son prochain si on veut qu’il nous aime”

 Je peux vous dire que la cassette V2000 sur laquelle était enregistré ce dessin animé a été bien usée et que le jour où je l’ai retrouvé en dvd dans une simple solderie, j’ai été vraiment heureuse !!! J’espère avoir fait remonter des souvenirs dans vos mémoires ou au moins vous avoir donné envie de découvrir ce dessin animé !

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