Le film “La folle journée de Ferris Bueller” !

ferris buellerLes années 80, c’était les années « battantes », celles d’une nouvelle race de winners bien dans leurs baskets à qui tout réussissait, aussi doués pour le saut à l’élastique que pour le business (et c’est à dessein que je ne dis pas « les affaires » : le « business », c’est pas pareil !).

En France, c’est sans doute Bernard Tapie, le lapin Duracell des rachats d’usines en faillite, qui illustrait le mieux cette tendance.

A l’écran, cette décontraction s’incarnait dans quelques figures emblématiques. On pense bien entendu à Michael J. Fox, qui usa et abusa de son charisme juvénile (jusqu’à oblitérer une partie plus intéressante de son talent), mais les vrais fans des eighties, eux, ne peuvent s’empêcher de penser à un autre jeunot crève-l’écran : Matthew Broderick, ou plutôt son avatar Ferris Bueller.

années 80 ferris bueller film movie broderickLa Folle journée de Ferris Bueller (Ferris Bueller Day’s Off), sorti en 1986 et dirigé par le très inégal John Hughes, est un manifeste de l’esprit eighties ; il est traversé par une insouciance un peu artificielle (par opposition à celle du baby-boom), et cultive en même temps le culte du gagnant et de l’accomplissement personnel. L’histoire, on ne la présente plus.

Ferris Bueller est un lycéen, professionnel de la glande organisée, qui décide, pour son ultime journée de sèche, de frapper un grand coup. Il débauche son malheureux copain Cameron (qui est à Ferris ce qu’Hercule est à Pif) et sa petite amie Sloane, et le trio s’en va faire la foire à Chicago, traqué par le conseiller d’éducation du lycée, Ed Rooney. A aucun moment le brave Ferris n’est réellement mis en danger par ses actes : il apparaît davantage comme une sorte de Bugs Bunny en chair et en os, toujours sûr de lui, se sortant des épreuves avec le sourire et sans perdre une plume. L’une des scènes-clés du film est un concert en plein air où Ferris dérobe un micro et se livre à un playback mémorable sur le Twist And Shout des Beatles.

années 80 ferris bueller film movie broderickOsons une théorie totalement foiredingue : La Folle journée de Ferris Bueller est le pendant positif du After Hours de Martin Scorsese, sorti un an avant. S’il n’est pas question de comparer les films sur un plan artistique (After Hours est un chef-doeuvre, Ferris Bueller un petit divertissement), ils reposent pourtant sur le même principe, à savoir une série d’épreuves qui retardent le retour du héros à son domicile et se constituent en quête initiatique. La nuit de After Hours est remplacée par une belle journée ensoleillée, le héros-victime par un gagnant… L’inquiétude, le malaise et la paranoïa laissent la place à la désinvolture et la fraîcheur de vivre façon Hollywood chewing-gum.

Si Matthew Broderick n’a pas franchement connu la carrière que l’on attendait, enfermé dans son image d’éternel adolescent, il a son actif quelques films honorables comme Glory ou The Cable Guy. Pour ceux qui ne lisent pas Télé 7 Jours, il est marié à Sarah Jessica Parker depuis 1997.

années 80 ferris bueller film movie broderickAlan Ruck, l’interprète de Cameron, avait déjà 30 ans quand Ferris Bueller est sorti ; depuis, il s’est surtout fait remarquer pour son rôle de Stuart dans Spin City. Quant à Mia Sara, ex-Lily de Legend, rien à dire de spécial. Depuis, John Hughes a très peu tourné : son dernier film date de 1991. Il a en revanche signé le scénario de nombreux navets, dont ceux de la série des Beethoven et – ce qui lui vaudra de se prendre un coup de latte où je pense si j’ai un jour le plaisir de le croiser – celui des Visiteurs en Amérique. Avec Breakfast Club et peut-être She’s Having A Baby, La Folle journée de Ferris Bueller reste sa contribution la plus estimable au cinéma.

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