Interview de Richard Gotainer !

Suite à notre article, Richard Gotainer a eu la gentillesse de nous accorder une interview, où il nous a longuement parlé de sa carrière, des années 80, de sa musique, de ses projets passés, actuels et à venir, mais aussi de bien d’autres choses … un entretien avec Monsieur Gotainer est un moment vraiment agréable, chaque question est prétexte à de longs dialogues abordant divers sujets, mêmes s’ils sont bien loin de la question de départ.

Voici donc cet entretien téléphonique, que vous pourrez vous caler dans les oreilles. Cette interview a duré 40 minutes, prévoyez donc le fauteuil et le petit verre de vin qui va bien. S’il ne vous est pas possible de tout écouter, vous retrouverez ci-dessous la retranscription de l’interview. Mais franchement, ce serait dommage de vous priver de la jolie voix de l’artiste, de sa spontanéité, de son humour aussi.

 

 
Nous avons du faire un choix parmi vos questions, quelquefois en mêler deux en une pour éviter les répétitions et les débordements de sujet (et d’horaire également Complice).
Nous vous remercions de votre compréhension, et remercions à nouveau Richard Gotainer pour son amabilité et sa disponibilité !

A bientôt pour une prochaine interview ! Content


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Retranscription de l’interview !

 Bonjour Richard Gotainer ! Bienvenue sur Eighties.fr, et merci de nous accorder cet entretien. Un entretien d’autant plus agréable, parce que vous avez de nombreux fans parmi nos internautes. Ils ont été ravis d’apprendre qu’on vous mettait à l’honneur cette semaine, et que vous étiez d’accord pour répondre à leurs quelques questions.

 
On va faire un petit retour en arrière sur votre carrière, on va aborder les différents domaines artistiques où vous vous êtes illustrés, et bien sûr parler de votre actualité.
 
Tout d’abord, est-ce que vous pourriez nous dire globalement la vision que vous avez des années 80, où on a constaté que vous perciez auprès du grand public.

Personnellement, l’aspect  « Années 80 » m’a tellement demandé de participer à des manifestations des années 80, que j’ai l’impression que ce serait une jolie sépulture qu’on voudrait me faire, qui se construirait autour de moi. Les années 80 sont un moment formidable, et je vous expliquerai pourquoi, mais je ne me suis pas arrêté là, ma vie d’artiste, de créatif continue, et je ne suis pas tout à fait prêt pour entrer au panthéon, même à celui des années 80.

Maintenant, ce que je pourrais dire des années 80, c’est qu’elles avaient de formidable, en tout les cas en ce qui concerne les médias, c’est qu’il me semble que les médias étaient beaucoup plus éclectiques et créatifs. Quand j’allais faire une télé dans les années 80, si je prenais une chanson comme « Trois Vieux Papys » ou « Primitif », je faisais des tas de versions avec des scénarios différents, et j’allais à la télévision pour faire mon métier.

Maintenant quand on va à la télévision, c’est pour parler autour d’une table. Avec un peu de chance, on vous montre le disque ou l’image de votre disque à la télé, et on demande aux artistes de venir défendre leur dossier eux-mêmes, or il n’y a aucune raison de les croire. Moi, ce que je voudrais surtout, c’est qu’on me croit sur pièce et non pas sur parole.

Cela dit, les choses ont évolué. Je ne suis pas du tout un nostalgique des années 80, ni d’ailleurs d’autres années. La nostalgie, je l’aurais plutôt du futur. J’aurais envie de certaines choses que je ne trouve plus, mais je n’ai pas envie d’être un objet de brocante, si vous voyez ce que je veux dire …

Oui, d’être « catalogué » dans cette époque …

Voilà. J’ai un nouveau spectacle qui va commencer en novembre au New Morning, et je ne me sens pas du tout faire un spectacle ….

 Ce n’est pas un spectacle pour les nostalgiques des années 80, où vous ferez le récital de ces années.

 Voilà. J’ai envie d’exister aujourd’hui, et c’est vrai que les haut-parleurs et les fenêtres qui me sont offertes sont plus petits et moins ouvertes. Cela dit, des choses formidables se passent, comme Internet, qui permet de s’exprimer parallèlement à tout ça. Je suis très fier d’avoir un site vivant auquel je consacre pas mal d’énergie, et c’est une autre manière de communiquer avec son public.

Mais dès qu’on me parle des années 80, j’ai quand même une petite poussée d’urticaire.

 
Oui, je comprends. C’est également le reproche qu’on fait à notre communauté. On  nous reproche de vivre dans le passé. Or, on ne vit pas dans le passé, on vit avec le passé, parce que ça nous aide de nous souvenir de ce qu’il s’est passé dans ces années là, mais ça n’empêche pas d’être les premiers à utiliser Internet ou les téléphones portables. Se cantonner à ces années, effectivement est assez réducteur.

 
Il est vrai également que ça ne concerne pas que les années 80. A partir de la naissance des Beatles, autour de 62, jusque dans les années 85, on a eu un foisonnement, la pop music a pris un essor extraordinaire, et je crois qu’on a vécu une époque avec un foisonnement et une créativité que je ne retrouve pas vraiment maintenant.

Alors, heureusement les Beatles ont continué, on a eu un Michael Jackson, les Stones continuent, heureusement, il reste de la très bonne musique. Occupant le terrain, il y a eu des choses extrêmement médiocres. Il y en a toujours eu, mais maintenant j’ai l’impression qu’avec le développement de la Star Ac’ et de ces choses là, les grandes vitrines sont occupées par des choses qui prennent beaucoup de place. Je ne dis pas que ça ne devrait pas exister, pourquoi pas ? Mais ça prend toute la place.

Peut-être plus des produits que des vrais artistes ?

Maintenant, le jeu consiste à être connu. Il y a une espèce de course à la starification. Cindy Sander star, j’ai envie de dire « Mon cul sur la commode »

 (Rires)

On est globalement d’accord !

 On va revenir au début de votre carrière artistique. Vous avez commencé votre carrière artistique grâce à la Pub. Comment ça se passait, la conception des publicités ? Vous aviez déjà des musiques en stocks, et vous adaptiez les textes selon les annonceurs …

 
Je n’ai jamais rien en stock.

 
D’accord, donc vous composiez la musique pour coller au plus près des produits ?

 

J’ai toujours procédé de la même manière. La pub, c’est comme une espèce de DST, un Devoir sur Table ! On vous impose un sujet, et c’est à vous de trouver une manière rigolote, intéressante, passionnante, émouvant de véhiculer un message. Ça m’a toujours intéressé, et j’ai toujours fais de façon artisanale. Je pense que je suis un artisan. C’est peut-être le titre que je revendique le plus. J’aime bien mettre mes mains dans le cambouis, participer à la création des choses, être au premier plan.

Si un espèce de lutin ou d’Aladin sortait d’une lampe magique et me disait « Richard, tu as deux solutions : soit on t’amène sur un plateau un titre qui va devenir un tube international, tu n’as RIEN à faire, tu n’as qu’à mettre un chapeau à plume, et tu vas devenir très riche avec cette chanson, ou alors tu vas la faire toi-même cette chanson. Inévitablement je choisis la deuxième solution, parce que ça ne m’intéresse pas de faire des choses si je n’y participe pas. Je suis comme un gosse qui a envie de monter son jeu, car c’est aussi intéressant de monter le jeu que d’y jouer.

Dans mon tempérament, je suis plutôt un enfonceur de portes fermées. Dès que la voie est ouverte, ça m’intéresse un peu moins. Quand je regarde ma manière de faire, je n’ai jamais choisi la facilité. Alors, bon, je peux l’avoir pas mal payé aussi, mais disons que c’ets ma façon de jouer, quoi.

 
Vous êtes toujours autant sollicité pour les publicités ? Déjà, est-ce que ça vous intéresse toujours d’en faire ?


J’en fais toujours ! Sollicité, non, je suis moins sollicité, d’abord parce que quand je faisais de la pub sans être artiste, je pouvais aller voir les agences de pub et leur proposer mes services. Je démarchais les agences. Maintenant, un artiste qui démarcherait une agence de pub, on le prendrait pour quelqu’un qui a faim, et on ne donne pas du travail à quelqu’un qui a faim. On donne du travail à quelqu’un qui est gavé.

Donc, j’attends gentiment sur le bord de la route que ceux qui ont envie de faire de la pub  avec moi m’appellent, ce qui m’arrange assez bien parce que les pubs ne m’arrivent pas en trop grand nombre. Ça me permet de vivre ma vie d’artiste sans être saturé par des commandes trop nombreuses et un peu envahissantes. Mais j’adore, ça, j’adore la pub. C’est très rigolo …

 

Pour finir avec la pub, si je vous dis que 30 ans après, la fameuse pub « Belle des Champs » a été élue « publicité préférée des années 80 » par nos internautes, ça vous inspire quoi ? ça vous touche, ou vous faisiez simplement votre travail à l’époque ?

 Evidemment que ça me touche ! Comme ça me touche de savoir que j’ai des textes du Youki ou de Primitif dans les livres d’écoles. Ça veut dire que je fais partie de la culture des gens de mon pays. Je rentre dans la conscience collective, et les gens, malgré moi, malgré ce que je veux et ce que je ne veux pas, m’emportent avec eux et m’emportent vers le futur. Et je rentre dans la « culture », mais avec un petit « c », hein ? Mais ils m’emportent avec eux. Et ça, c’est absolument génial …

 
Je l’ai compris à tel titre que Belle des Champs, à force que les gens m’en parle, j’en ai fait une chanson à part entière. Ça veut donc dire que j’ai conscience de ça. Et en même temps, je ne veux pas le savoir. Parce que je crois que ça pourrait tellement chatouiller ma vanité que je pourrais avoir envie de m’asseoir. Et je pense que ce qui arrive de pire à un artiste, c’est de s’asseoir. Il faut qu’il garde toujours son bâton de pèlerin à la main, et qu’il continue son chemin, vers un horizon qui, évidemment, disparait ou avance au fur et à mesure qu’il s’en approche. J’ai pas du tout envie de m’arrêter ou de me retourner. C’est pas encore l’heure pour moi de me retourner sur mon passé, de me dire « Ah, Putain, j’étais un mec vachement bien » … Non, non, non ….

 
On continue à mettre les mains dans le cambouis, donc.

 
Voilà. Et les pieds dans la boue. (rires)

 On va parler  de votre musique, puisque c’est surtout par cette activité que le grand public vous connait et vous apprécie. Vous avez composé des grands succès dans les années 80 …

 
Petit rectificatif quand même, car c’est une façon de dire les choses un peu erronée. Je n’ai jamais composé une musique, au risque de vous décevoir. J’ai toujours travaillé avec des musiciens. Il y a Michael Lapie. Avant, il y avait Claude Engel, qui a composé une grande partie des tubes qui m’ont amené à la connaissance du public. Mais je dis souvent, et il faut que j’arrête de le dire  parce que je vais finir par devenir un vieux con à force de le dire : « Je ne joue pas de musique, mais je joue du musicien ».

En ce moment, on répète le spectacle pour le New Morning, je leur ai dit encore hier « Mais putain, comment vous faites, je n’arrive pas à comprendre, vous êtes des vrais magiciens ! ». Pour moi, un musicien est un magicien.  Je ne comprends pas comment ils font. Par contre, ce qui est formidable, c’est que j’arrive très très à communiquer avec les musiciens. Parce que j’arrive à leur tirer des choses, et je ne sais pas pourquoi ils m’écoutent et pourquoi j’ai du crédit auprès d’eux, car je ne connais pas le nom des notes, ni leur prénom.

Quand je parle à un musicien, je lui parle de bleu, de ciel, d’ambiance, de tristesse, de gaieté … ça boîte, ça court … et ils traduisent ça. Et ils adorent ça. Ils adorent être le prolongement, le paralytique à l’aveugle que je suis. Si j’étais tout seul, je pense que j’aurais choisi un autre mode d’expression. Ce qui m’amuse aussi beaucoup dans la musique, aussi, c’est l’aspect « Bande de pote », la déconne, quoi. On déconne beaucoup, hein …

En parlant de déconne, est-ce vous qui inventiez les chorégraphies et les pas de danse dans vos clips ? Notamment ceux du Youki et du Sampa qui ont vraiment marqué les esprits …

 
Oui, ça part de moi, mais je me fais aider pour ça par un partenaire extrêmement formidable qui s’appelle Jean-Pierre Domboy. C’est un mec qui maintenant est mon attaché de presse depuis 1977, et avec qui j’ai toujours travaillé. Il a toujours été mon œil extérieur, avec qui on a bossé des tas de trucs. Par exemple, il est arrivé souvent que ces pas de danse, on les faisait dans mon salon. Lui s’asseyant dans un fauteuil, moi lui montrant des trucs, et à partir de ça, on bossait ensemble, on arrivait à construire des chorégraphies. Moi, ces chorégraphies, j’ai toujours appelé ça des bougeries. Parce que ça n’a pas la prétention d’être de la danse, C’est du même ordre, mais pour moi, c’est de la bougerie. Voilà.

 Parmi les chansons que vous avez écrites à l’époque, parmi lesquelles le Mambo du Décalco, le Youki …, est-ce que les paroles vous viennent directement de vos souvenirs, notamment vos souvenirs d’enfance, car on a vraiment l’impression que ça sent le vécu !

Je crois qu’on est ce que l’on vit, on sent ce que l’on bouffe … Oui, forcément. Moi, je vous dis, je ne suis pas nostalgique, je n’ai pas du tout envie de me raconter dans mes chansons, la démarche n’est pas du tout nombriliste. C’est pas moi que je raconte, c’est Nous, c’est Vous, c’est ce que nous aurons en commun. Mais ce que nous avons en commun, j’en ai une partie. Donc je suis bien obligé, quand je chante le Mambo du Décalco, c’est parce que quand j’étais petit j’étais un fan des décalcos. Pourquoi j’y évoque Davy Crocket ? Parce que pour moi, c’était mon héros. Comme certains peuvent avoir Zorro ou je ne sais qui, moi c’était Davy Crocket. Je voulais … je rêvais d’être Davy Crocket quand j’étais petit. Et puis je rêvais d’être chef Indien aussi.

 Tout ça rentre dans ma culture, en plus de Racine, de Corneille, et de Victor Hugo qu’on m’apprenait à l’école, j’avais aussi Laurel & Hardy, Tex Avery … Tout ça rentrait dans ma culture. Et Brassens. Et Trenet. Et tout ça mélangé fait que, vu avec des grosses lunettes, ça a fait du Gotainer.

Quand je me mets à ma table de travail, je ne veux pas faire du Gotainer. Et quand j’entends dans mon équipe, des gens avec qui je travaille : « Ouais, mais ça fait Gotainer ou ça fait pas Gotainer », ça me met hors de moi ! Je ne veux pas entendre ça. Je m’en fous de Gotainer, moi ! Je veux aller de l’avant. Sinon, après avoir fait le Youki, je vous aurais fait le Miaou, ou le Minou. Après le Mambo du Décalco, je vous aurais fait le Twist de l’autocollant.

Il est pas question de ça ! Moi, j’ai été à l’école des Beatles. Et les Beatles avaient jamais deux morceaux semblables. Jamais ils ne se copiaient, jamais, jamais … mais ils avaient des références. Chuck Berry, le Rock … Bah ça, c’est de la culture. On a le droit d’avoir des inspirations. Je crois qu’un artiste sans référence n’est pas grand-chose. A moins qu’il soit assez balaise pour poser lui-même ses premières références. Heureux l’homme de Cro-Magnon qui posa sa main sur une caverne, et en fit pour la première fois le contour avec un charbon de bois. Celui-là, il avait inventé un concept. Moi, j’ai pas envie de me refaire, ça m’intéresse pas … Voilà.

Sur le site, on a titré l’article à votre sujet« Richard Gotainer, l’artiste complet ». Est-ce qu’il y a tout de même encore un domaine artistique dans lequel vous aimeriez vous aventurer ?

 Il y a une chose qui me tente beaucoup, que j’essaie d’exercer tous les jours …DISQUE POIL AU TABLEAU GOTAINER

Je pense que la plus belle œuvre d’art, même si c’est avec un petit « a », même si c’est de l’art mineur, je voudrais que ce soit ma vie, pour moi. C’est-à-dire que ça sert à rien de faire de la création. Toutes les ambitions de tous les hommes ne sont rien si ils ont loupé leur vie. Pour l’instant, ma vie, je la trouve plutôt pas mal gaulée. Je me suis sorti de pas mal de couillonnades qui auraient pu mal tourner. J’ai pleinement profité de ma paternité et je vis avec mes enfants des moments formidables que je ne voudrais louper à aucun moment.

C’est tous les jours que ça se passe. Et je suis comme tout le monde. Et j’ai des coups de blues. Et des fois ça va pas, et des fois ça fait chier parce que j’ai trop d’impôts. Et parce que j’ai pas assez de blé, et parce que il pleut, et parce que il fait noir …

Mais j’ai cette chance d’avoir une espèce de bosse de l’optimisme qui fait que je vois toujours mieux ce que la vie peut m’apporter de drôle.

Parce que la vie, elle est rigolote ! Elle est quelquefois très très chiante, et y’a des mecs qu’ont pas de bol, c’est vrai. Et puis y’en a qui ont un peu plus de chance, et il faut le savoir quand on a de la chance, sinon ça sert à rien …

Donc si y’a vraiment un domaine dans lequel je voudrais exceller … J’voudrais un jour arriver peut-être à m’offrir un moment de vie sabbatique, on va dire … où je peux faire ce que je veux sans aucun autre soucis que de regarder le soleil et d’avancer, de pédaler sur un vélo, de me promener, ça oui, je voudrais bien !

Sinon, tous les autres domaines, je les aborde … là j’ai commencé l’écriture d’un truc …. La création, c’est ce qui me nourrit, c’est qui me fait avancer, hein ….

J’veux pas que ça nuise à ma vie. Je suis, comment dirais-je, navré, mortifié quand j’entends des gens qui en arrivent à se suicider parce qu’ils sont pas heureux dans leur travail ! Et j’me dis « Mais bordel ! Comment, pourquoi t’as pas eu un pote à côté de toi qui t’a dit ‘’Laisse tomber ton bâton de machin ! Va te Promener. Va te Promener !’’ La vie, elle est quand même …. »  J’arrive pas à comprendre pourquoi les mecs se foutent sur la gueule, j’arrive pas à comprendre pourquoi … pourquoi … j’arrive pas.

 J’ai du mal à comprendre … l’Humanité, quelquefois. J’ai du mal.

 On va à présent parler de votre actualité, parce qu’elle est assez fournie. Vous avez sorti un disque en 2008, Espèce de Bonobo. Pourriez-vous expliquer aux gens qui ne le savent pas forcément, ce qu’est un bonobo, s’il vous plait ?

 gotainer espece de bonoboAlors, un bonobo est un petit singe qui ressemble à un chimpanzé, et qui se trouve dans l’échelle de l’évolution darwinienne, entre l’Homme et le Chimpanzé. C’est-à-dire qu’il est très très évolué, enfin, si on peut considérer que l’Homme est le plus évolué de tous ces primates. Ce que, j’ai été étonné, la plupart des hommes ne reconnaissent pas. Souvent, l’homme se considère au-delà de l’animalité, ou hors zoologie. Hors, on fait partie du parc zoologique du monde. Et cet animal a une particularité, une singularité, c’est d’être très très branché sexe, et règle toutes les tensions du groupe par la sexualité. Alors j’ai trouvé qu’il y a avait une grosse ressemblance avec nous, les hommes. Je pense que l’homme est avec ce bonobo, un des animaux du monde à être plus branché sur sa quequette et sur son cul. Et le moteur, le nerf de la guerre, est un peu là. Le blé, l’argent, la puissance, le pouvoir … Ce ne sont que des manifestations de poils de cul ! Donc il me semblait que c’était pas mal !

 Moi, j’ai un peu détourné le truc, parce que ce disque est un disque très très branché sur … disons sur l’Amour. Voilà, c’est un disque amoureux …

 Oui, on retrouve des chansons coquines et drôles, mais aussi de chouettes moments de poésie, voire même de gros blues. A mon sens, le sentiment qui prédomine est une déclaration d’amour, pas forcément à la femme, mais à l’être humain. Vous aviez envie de transmettre toutes ces émotions à la fois sur cet album ?

 Oui, et une il y a une chanson qui est très très triste, qui s’appelle « L’Image de Toi ».

Moi, j’ai toujours aimé ça, au fur et à mesure, que les gens me découvrent … La question que j’ai toujours, je vais me la poser avant que vous ne me la serviez ! C’est « Est-ce que ça ne vous embête pas d’être pris pour  un clown, alors que vous avez des chansons qui sont plus sentimentales ? » Moi, ça a été depuis le début, dès mon premier album, j’ai toujours eu des chansons … J’ai jamais joué qu’avec le nez rouge. Et puis, le rigolo ne m’intéresse pas. Moi, ce qui m’intéresse, c’est le drôle. Parce qu’une chanson rigolote, vous l’écoutez une fois, elle vous fait chier au bout de la deuxième. En revanche, une chanson, si elle est drôle, vous pouvez l’entendre plusieurs fois. Et le propre d’une chanson, c’est de pouvoir être écoutée, hein… Donc moi, j’aime bien jouer avec tous ces sentiments. Alors c’est vrai que le drôle fait partie de l’histoire.

 Et quelquefois, quand la tristesse est tellement grande, ça peut faire le tour du cadran, et ça peut en devenir drôle.

 Pour terminer, on va parler de votre actualité brûlante, puisque vous vous apprêtez à donner une série de concerts au New Morning. Ce sera du 3 au 7 novembre … Cette salle a une ambiance vraiment particulière à Paris, très très intimiste. Je voulais vous demander à quel spectacle doit-on s’attendre ?

 Pour être tout à fait honnête, je n’en sais rien … je ne sais pas tout de ce spectacle encore … ce que je sais …

 Bon, c’est dans une semaine, quand même !

 Oui, mais je commence à voir les contours … Vous avez raison, mais j’suis en pleine répète, on répète tous les jours. Vous avez raison, mais je sais ce que j’ai envie de vivre avec les gens. D’habitude, je suis plutôt en « Show off », je suis plutôt sur le mode Music-Hall, on va dire … C’est-à-dire que sur scène, il y a un spectacle un peu … ouais, Show-Off, avec des costumes, avec des effets de scène, des lumières …  Ça, c’est un truc. Le New Morning, j’ai envie d’arriver avec une bande de potes. C’est un spectacle qui s’appelle « Comme à la maison ». Déjà, ça vous donne un peu le ton.

 C’est à dire que j’ai envie de choses beaucoup plus proches des gens. Il n’y aura pas de mise en scène spéciale. J’ai envie d’arriver un peu avec des potes, comme certains Bluesmen ou certains Jazzmen arrivent, s’installent, et puis bon …

 Ils prennent la guitare et ils improvisent.

 Oh, improviser, c’est pas le mot, parce que c’est pas mon style, et l’improvisation, ça viendra sur un truc qui sera mis au point. Mais j’ai envie de jouer des choses que j’ai pas jouer depuis très longtemps, comme « les 4 saisons », comme « Rupture de stock », y’aura du « Béquillard des Bois »

Evidemment , y’a du Sampa … mais tout ça sera traité d’une manière que j’ai jamais traitée.

C’est à dire que je ne vais pas faire de la reconstitution du Sampa ou du Mambo du Décalco tel que les gens le connaissent dans l’oreille …

On va prendre les chansons et on va les jouer comme si on était des potes autour d’un feu de bois. Avec une intention de convivialité énorme. Ça va plutôt être ça, quoi.

 Et quand vous dites que c’est dans une semaine, et que je sais pas encore comment va être le spectacle … y’a quelque chose de vrai, là-dedans, y’a quelque chose ! Moi-même, je vais être le premier spectateur de mon truc. Ça veut pas dire que je serai pas prêt, hein ! ça veut dire que la vraie image de ce spectacle, je vais l’avoir une fois que je vais y être.

 Vous avez envie de vous surprendre vous-même ?

 Bah oui, sinon, c’est pas marrant !!

 Richard Gotainer, je vous remercie infiniment au nom de tous vos fans qui se trouvent sur notre site, et qui m’ont chargé de vous embrasser bien fort. Vous souhaitez dire un p’tit mot pour terminer, leur donner un message particulier ?

 gotainer annees 80 J’pourrais leur dire, si vous ne pouvez pas venir au New Morning … ce qui serait dommage parce que … j’vais pas chanter jusqu’à trois cents ans, hein ! Y’a un moment donné, j’aurais peut-être envie de faire autre chose.

Mais là, ceux qui m’aiment bien, en tous les cas, vont entendre au New Morning des trucs que j’ai jamais joués. J’peux vous dire que les répètes en ce moment … les musiciens savent ! Mes chansons sont apparemment simples, mais techniquement, les musiciens s’attrapent quelquefois un peu les couilles, quand même, parce que c’est pas toujours évident !

 Mais on est en train de monter un truc qui a une drôle de tronche ! Ah ouais … Je sais pas si vous connaissez un morceau comme « Allelujah », c’est un truc, c’est pas facile à monter, mais on va y arriver, et ça va être très chouette !

Donc ça va être une espèce de carnet, j’espère vachement intéressant. Et ceux qui ne peuvent pas venir à ce New Morning, j’espère qu’on va les visiter parce qu’il est prévu une tournée en France. Ceux qui ne connaissent pas encore mon site, qu’ils viennent me rendre une petite visite sur le www.gotainer.com, qui est un endroit que j’aime bien, et qui est fait pour ceux qui m’aiment bien, voilà.

 Rendez-vous tous sur le www.gotainer.com. Rendez-vous également au New Morning du 3 au 7 novembre, pour des morceaux interprétés d’une manière différente, ou même pas interprété depuis très longtemps … Comme à la maison. Et sinon, bien sûr, le disque « Espèce de Bonobo », qui est toujours votre actualité, et qui est disponible. Monsieur Gotainer, je vous remercie infiniment, et je vous dis à très bientôt !

 C’était un vrai régal.

 Merci ! De même !

 Allez, j’vous salue !

 

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