Tout d'abord Bridget, je n'ai pas eu moi non plus de moment très glorieux. Les moqueries pour ma part ont commencé dès la maternelle [J'ai toujours en mémoire tout le florilège qui m'était attribuée], au point de vraiment me pourrir la vie en CE1 [mon père a du intervenir car je ne voulais plus trop aller à l'école...]. Je sais que bien souvent quand je subissais des brimades et insultes, je gardais tout en moi car si on allait voir un adulte, ça redoublait d'insultes plutôt que cela ne s'arrangeait... mais en revanche il n'etait pas rare que je m'effondre le soir en larmes dans les bras de ma mère quand la journée avait été trop dure. Mis à part mes classes de 5ème, 4ème et 3ème, j'ai pas été vraiment gâtée de ce côté là, aussi bien en 6ème, au Lycée c'était pareil, je vous scannerai peut être un jour la sublime carte d'anniversaire reçue [Sans commentaire] [mis à part avec 5 / 6 personnes avec qui j'ai toujours des contacts et que je vois parfois en ville].
Ces personnes là, je ne veux surtout pas les revoir sinon je risquerai d'être très désagréable voir peut être grossière et mesquines avec certains. Quand on vous pourri la vie durant des mois, voir des années, il est particulièrement délicat d'accueillir des "cons" avec le sourire. Etre au centre des brimades étaient pour moi un calvaire... qu'est ce que j'ai pu notamment en 6ème maudir la récréation, me retrouver toute seule, le dos adossé au mur à emmener des brins de laines blanches pour faire des tresses et tenter de me faire un bracelet brésilien [chose qui n'arrivait jamais à marcher d'ailleurs, j'avais même une mini-couture avec fil et aiguille pour essayer que cela réussisse à ressembler à un bracelet]. Seule dans mon coin, pendant que les autres s'amusaient ensemble, riaient ensemble et discutaient ensemble durant une heure et demi tous les jours de la semaine. La Solitude ? Un enfer... J'aurai préféré disparaître que de me retrouver cette dans cette fichue cours d'école. Et surtout la HONTE, et là le mot en majuscule n'est peut être pas à mes yeux assez fort pour vous dire à quel point j'étais honteuse d'être seule et rejetée par les autres. C'est quelque chose qui m'a marquée à vie et à chaque année scolaire je priais le ciel pour ne pas me retrouver seule... J'ai d'ailleurs parfois quelques séquelles du symptôme...
Et renouer avec des gens pareils après 20 / 25 ans, je suis pas assez bête pour revivre mes cauchemars d'enfants... Leurs pardonner ? Certainement pas ou alors je dirai ça dépend qui et de l'empoisonnement qu'il m'a fait subir... mais globalement il faudrait qu'il y ait une raison extraordinaire avec des excuses hautes comme l'Himalaya pour... lol... et encore Et moi aussi, comme Bridget, j'en veux aussi à certaines personnes encore après tout ce temps...
Je me dis que si je m'étais moins tue à certains moment, j'aurai peut être été plus d'une fois dans le bureau du directeur [je n'y suis jamais allée, trop sage pour ça...]. Une fois, je me suis défendue sauf que ça a fini en bagarre, l'insulte de trop, les coups et on m'a tiré les cheveux, alors j'ai fait pareil, c'était un jeudi fin septembre ou octobre 1988 à 12 H 20 / 25 [devant la porte de la classe], ça a été le mot de trop après trois semaines d'acharnement gratuit. Elle m'a empoigné les cheveux, j'ai fait pareil, sauf que pour raison inconnu, elle a perdu deux tresses qui sont tombées à terre... Et oui, elle avait la peau noire... et du coup, je me suis faîte traiter de raciste et montrer du doigt toute l'année scolaire. Et pourtant, ce n'est pas moi qui avait commencé les insultes et les coups de pieds ! [D'ailleurs c'est pour cela ensuite que je me suis aussi retrouvée seule à la récré et mis à l'écart, car j'avais beau dire que je n'étais pas raciste et que je n'avais fait que de me défendre, pour les autres j'étais l'espèce de monstre qui avait arraché des cheveux !, et tous les élèves étaient quasiment contre moi et quand je dis tous... mouarfff quand j'y pense. Et certains profs avaient pris également partis plus ou moins dans le truc même si c'était fait de façon déguisée ! En une après midi, tout le monde me connaissait et savait ce qui s'était passé ! J'ai été la plus connue de l'école ce jour là, même l'année d'après on m'en a reparlé mais il a fallu attendre une année pour que les choses se calment.]
Alors Galdwin, même si tu essais de te faire pardonner adulte... On a beau se dire qu'on était enfant, et avec toute la sagesse que l'on acquiert, on refuse par protection, c'est au dessus de nos forces.... Enfant ou Ado, on ne send pas toujours de la puissance des mots... et même encore aujourd'hui certains adultes ne sont pas très fut fut... [et dire que certains montrent l'exemple aux plus jeunes...]
D'ailleurs c'est là que la difficulté se corse car même si en tant qu'adulte je dois conserver une certaine neutralité, hé bien il y en a 2 / 3 que je suis censée inviter à la soirée d'Anciens élèves et là, j'avoue que j'ai beaucoup de mal à me faire à l'idée, de les joindre au téléphone pour leurs dire : "On fait une soirée, ça serait bien que tu viennes !". Que feriez vous d'ailleurs à ma place pour ces personnes là ?
Et puis, être sur Facebook ou Copains d'Avant ou tout autre site d'anciens camarades de classes revient à la personnalité de chacun. Comme nous en avons parlé hier et avant hier avec Odilederey, certains sont perméables et d'autres non et d'autres ne souhaitent pas l'être pour pas revoir leurs cauchemars ressurgirent... Pour ma perméabilité, elle se résume en trois années ! :p
Concernant les photos, si j'ai mis les photos de classe en ligne, je me suis dit que "Quitte à ce que quelqu'un les affiche, autant que ça soit moi" !
Coeurs-de-Bonbons.
