Alain Manaranche, un artiste discret et talentueux !


Alain MANARANCHE fait partie de ces artistes qui ont marqué les années 80 grâce à un ou deux succès puis qui se sont faits plus rares. Souvenez-vous de « Deux marins et moi » puis « Les oiseaux sans ailes », c’était lui. Bien sûr sa carrière ne se limite pas à cette courte célébrité. Je vous propose de découvrir son parcours en détail :

 Les débuts :

 Peu d’informations sont disponibles sur ses débuts. Il était leader du groupe Absinthe qui aurait sorti quelques 45 Tours et un album (on ne retrouve de trace que du single « Paris-Saint Denis » en 1981 chez Flarenasch).

  On découvre Alain Manaranche en solo avec le 45T « Oublier » sorti également en 1981 chez Flarenasch. Il disparaît ensuite quelques années du devant de la scène, ce qui n’est pas idéal pour aider au lancement d’une carrière. Cette période sera au moins en partie consacrée à l’écriture pour d’autres artistes, mais les collaborations se poursuivront au-delà. On peut citer parmi ces artistes : Bibie, Guy Marchand, Vivien Savage, Suzy Andrews, Egon Kragel, Enzo Enzo (pour « Pacifico »), Terry Scott Jr, Arielle Angelfred, Henriette Coulouvrat et Zoof Box.

  On le retrouve en 1984 avec le titre « Chercher la nuit » co-signé – comme le précédent – avec Arielle Angelfred (qui sortira de son côté le 45T « J’me félicite d’être là » a la même époque, avec une pochette très ressemblante).

 Seul single de sa carrière sur le label L’expo, distribué par WEA. C’est une collaboration avec Thierry Matioszek, chanteur, compositeur, musicien et producteur.

  Les choses s’accélèrent ensuite avec son arrivée chez Emma Production/Carrère. En 1985, sort le 45T « Drôle de vie, la vie ». Le succès n’est toujours pas au rendez-vous mais le 45T suivant va marquer une évolution importante, « Deux marins et moi » connaît un grand succès en radio en 1986 (ce sera son premier titre à bénéficier d’un pressage Maxi 45T avec un Remix destiné aux clubs). 

 

 

En 1987 il poursuit sur sa lancée avec « Les oiseaux sans ailes » qui est également bien accueilli et qui sortira aussi en Maxi 45T. Ces deux titres constituent ses plus gros succès et malgré la qualité des titres à venir et le support d’un label comme Polydor pour la suite, le succès sera beaucoup plus limité. Sa persévérance ne sera pas récompensée.

  Une transition difficile :

  Comme pour tout chanteur qui a connu le succès avec un ou deux titres, le premier album est un tournant difficile. S’il a parfaitement su gérer cette difficulté d’un point de vue artistique, ses efforts n’auront pas eu l’impact attendu auprès du public. Son premier album Les mots dits sort en 1989 chez Polydor. Le label cite Etienne Roda-Gil (l’auteur des textes de ses deux succès), qui lui prévoit un bel avenir pour sa carrière, dans une biographie promo adressée aux médias.

  

  Deux titres en seront extraits : « Colle-moi Loulou » et « Berlin chansonnette ». Deux bons titres qui ne réussiront pas à percer. Le reste de l’album bénéficie de la même qualité, mais le problème vient surtout des médias. On arrive à la fin des années 80, de nouveaux courants musicaux comme la house music sont en train de prendre la relève.

 
 La variété qui a bercé notre décennie favorite n’a plus la côte et les artistes qui la représentent ont de plus en plus de mal à s’imposer dans ces conditions. Les chanteurs en place résistent plutôt bien mais les nouveaux doivent réussir un coup d’éclat pour y parvenir et bien souvent ça ne dure pas. 

Cette difficulté ne décourage pas le chanteur qui nous propose en 1990 son album Sentiment. Musicalement très abouti, il aura encore plus de mal à trouver sa place dans la programmation des radios. 

  Trois singles en seront extraits : « Histoire d’amour », « Carry on » et « Mais ma Madeleine ». Parmi eux au moins deux tubes potentiels, mais il n’en fut rien. A cette période le Maxi CD est ajouté au 45 T, le titre « Carry on » en bénéficiera, avec les versions single seulement (il sera certainement le titre le plus diffusé de l’album, mais on ne peut même pas parler de succès d’estime).

 

 Polydor a bien essayé d’insister sur les qualités qui le distinguent des chanteurs en vogue avec leurs titres formatés pour le succès. Le CD promo de l’album (sampler 4 titres) ne pouvait être plus précis dans la présentation.
 
 Malgré cet accueil décevant, l’aventure se poursuit toujours chez Polydor. Ce label a pourtant fait le nécessaire au niveau promotion, mais sans véritable retour dans ces conditions difficiles.
  

En 1992 sort l’album Dans le vent. Les 12 titres sont aussi soignés que d’habitude mais seul « Emporte-moi » sortira en 45 T et Maxi CD (ce sera son dernier 45T, la disparition du support ayant été fixée au 9 mai 1993). Parmi les titres on retrouve une reprise de Serge Gainsbourg « La ballade de Melody Nelson ». Cet album est resté très confidentiel.

  Cette situation n‘empêche pas Alain Manaranche de poursuivre son chemin. Il faudra cependant attendre 1995 pour découvrir son album Un enfant rêve. A l’intérieur du boitier cristal un encart propose de recevoir l’actualité d’Alain Manaranche en retournant le coupon (avec pour les 50 premières réponses une place gratuite pour un concert au Sentier des Halles du 2 au 6 mai). Ce document est important car il confirme que sa carrière se poursuivait normalement à cette époque, avec des concerts à Paris même si on ne l’entendait plus depuis des années sur les ondes.

 Ce quatrième et dernier album contient 12 titres qu’il a écrits sauf deux textes. La qualité est toujours bien présente même si aucun titre ne semble correspondre aux attentes des radios en ce milieu des années 90, très orientées dance music, contrairement à son avant dernier album Sentiment beaucoup plus conforme à la programmation du moment des FM. 

 Face à ces difficultés persistantes, et contre lesquelles un artiste qui suit son inspiration plutôt que les phénomènes de mode ne peut pas lutter, il est contraint d’abandonner et de se tourner vers une autre activité après 14 ans de carrière solo.

  Conclusion

Ses deux tubes sont de très bons souvenirs qui ont marqué la grande époque des radios FM indépendantes. Ensuite, seul « Carry on » aura droit à une petite diffusion en 1990. Ce n’est que durant ces dernières années en effectuant des recherches plus précises que j’ai découvert la richesse de sa carrière, en élargissant à ses collaborations. C’est vraiment dommage que seuls deux titres aient réussi à être connus du grand public, alors que le reste méritait tout autant de succès.

  Si vous souhaitez aussi découvrir ses titres restés dans l’ombre, ses albums se trouvent assez facilement en occasion.

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