Comme je le disais sur un
autre sujet
un ami m'a fait lire dans Player One un article à propos d'un nouveau film d'animation qui semblait parti pour faire un carton, Akira... Je crois d'ailleurs que c'est dans cet article qu'étaient mentionnés pour qui voudrait en savoir plus l'existence d'un fanzine, Mangazone, consacré aux bandes dessinées japonaises, les « manga ». C'est dans Mangazone que j'ai appris l'existence d'Animeland, que j'ai ainsi pu découvrir dès son tout premier numéro, avant que n'apparaissent les premiers fanzines plus ou moins pros comme Tsunami, Manken Z, l'Effet Ripobe, et tant d'autres...
C'est donc vers 1990, 1991 (Animeland n°1 étant paru en avril 1991) que les choses ont commencé à bouger...
Je lisais déjà Akira depuis le n°1 de la première édition en fascicules (bien abîmés par mon chat d'alors). C'est aussi vers cette époque qu'un ami rôliste m'a fait découvrir par hasard une échoppe qui proposait des imports manga de Dragon Ball...
C'est alors que j'ai pu commencer à rencontrer d'autres fans, d'abord peu nombreux, à passer à Paris découvrir boutiques et imports à des prix prohibitifs, mais tellement incroyables en comparaison de ce qu'on trouvait en France alors.
Je me souviens des Newtype, qui, à une époque où Internet n'existait pas, nous permettaient d'en savoir plus sur l'actualité au Japon. Je me souviens des autres gros magazines japonais, Animedia, Anime V, Animage (Animeland était d'ailleurs le nom d'une rubrique de magazine, au départ), Out, Dragon... Je me souviens de Junku vendant des VHS de deux épisodes de Ranma1/2 à 900FF (soit environ 140 euros) pièce. Je me souviens que le seul moyen pour les non initiés de différencier des CD officiels et non officiels était le prix jamais vu des officiels (d'où le succès des autres). Je me souviens des boutiques qui n'existent plus, Déesse, Tokyo-do, Atomic-club, Madoka, Katsumi, Samurai-club, Tonkam (à l'époque où il fallait faire la queue pour... Entrer dans le magasin!) ...
Je me souviens de la grande époque de Jump, gros pavé au papier des mauvaise qualité, dont le sommaire était encore à tomber. Je me souviens d'avoir suivi Dragon ball dans ces mêmes magazines, où j'ai découvert l'arrivée de Trunks bien avant la diffusion du DA en France (on a même brièvement pensé que c'était Son Gokû, alors porté disparu suite à son combat contre Freezer). Je me souviens d'avoir failli assister au festival de Corbeil Essonnes en 1993, où ont été diffusés pour la première fois en VO (et doublage simultané, à ce qu'on m'a raconté), les films du studio Ghibli, bien avant que ce nom n'évoque quoi que ce soit sous nos latitudes.
Je me souviens qu'à ses débuts, Animeland essayait de sortir des traductions pas vraiment officielles (Move-design). Je me souviens d'Animarte, qui n'a jamais fonctionné comme ça aurait dû. Je me souviens de Radio-Loustic / Superloustic et de la parade des dessins animés (toons?), des débuts d'Olivier Fallaix (et de Nostal-J). Je me souviens des catalogues de la boutiques lilloise Dangereuses Visions, et du fanzine de comics Scarce, dont Mangazone était issu.
Je me souviens d'avoir acheté dans des Fnac, Virgin, etc... des K7 de séries comme Robotech, dont on achetait le début en sachant qu'on n'aurait jamais la fin, mais aussi des imports PAL (aux couleurs plus vives) et NTSC (aux couleurs plus baveuses), et des magnétoscopes multizones qui du coup devinrent vite un objectif. Je me souviens du club Dorothée Magazine, qui avait lui aussi proposé des traductions pirates de manga en petits fascicules (Nicky Larson...), longtemps avant qu'on imagine de telles traductions officiellement possibles.
Je me souviens d'Akira, mais aussi de Dômu (Rêves d'enfants), en trois tomes aux Humanoïdes associés, œuvre injustement méconnue d'Ôtomo. Je me souviens de l'ouvrage de Benoît Peeters sur l'univers des manga qui m'a tant appris sur le sujet. Je me souviens de l'essor des LD (en import et en VO)... Pardon si tout ça vient en vrac, et il y en aurait tellement plus à dire, mais je fais une pause...