Message : # 211732Message
Hobbes
25 oct. 2010, 14:43
J’ai pu enfin mettre la main sur cet ouvrage, car tout comme l’Arlésienne de Daudet, j’en entends beaucoup parler mais je ne l’avais encore jamais vu… C’est chose faite à présent, et je vais vous donner mes impressions sur ce livre qui semble susciter quelques débats sur ce topic (à juste titre !).
Tout d’abord les points positifs :
- Le format : certes, Hors Collection nous a habitués à ce format de 144 pages 26x26 avec d’autres ouvrages (Nos jouets 70/80, L’album de ma jeunesse 60/70 et 70/80), mais ça reste un bon choix qui m’a toujours séduit.
- La « facture » du livre : le papier est de bonne qualité, la couverture glacée avec rabats sympathique, bref un savoir faire chez H-C en la matière qui est à souligner car c’est pas toujours le cas chez d’autres éditeurs…
- Une grande variété de dessin-animés proposés allant bien au delà des années 70/80, ce qui est appréciable pour toucher un maximum de lecteurs.
Les points négatifs :
- La première chose qui frappe lorsque l’on tient le bouquin entre les mains, c’est la couverture ! Jamais je n’ai vu une couverture aussi laide pour illustrer un livre de cet acabit ! Non mais franchement, H-C nous avait habitué a quelque chose de bien plus travaillé, fouillé et recherché sur le plan esthétique et du montage photo, là on se retrouve avec des scans effectués à la va-vite quasiment sans retouche à partir d’anciens magazines, disques, ou autres articles divers. Ils sont ensuite superposés à qui-mieux-mieux pour en faire tenir un maximum sur une page, et on se retrouve avec un truc immonde, qui malheureusement ne donne pas au livre ses lettres de noblesse voulues par l’auteur. Payez vous un infographiste de qualité ou faite appel à des professionnels de l’infographie, cette couverture pourrait avoir été faite par un gamin de 14 ans sous Photoshop, je le croirais bien volontiers !
Je ne parlerai même pas du côté « racoleur » de celle-ci, des problèmes de droits suscités par l’insertion de sujets soumis à licences, bref le côté « borderline » qui risquerait de « chatouiller » désagréablement les ayants-droits s’ils venaient à tomber sur le bouquin, vu les précédents dans notre pays…
- Concernant le sommaire, j’ai un peu de mal avec la classification faite par l’auteur. Pourquoi avoir voulu absolument scinder les catégories pour chaque dessin-animés ? Comme si chaque dessin animé devait absolument rentrer dans une case particulière et non généraliste ! N’aurait-il pas été plus simple de faire 4 ou 5 catégories au lieu des 19 proposées ? Certes, même si Goldorak est à lui seul une justification de la suprématie des DA pour notre génération, était-il réellement légitime de lui donner un chapitre entier ? La question reste posée…
Que vient faire « Jem et les Hologrammes » dans la rubrique « Shojo » ??
De même, que vient faire le « Club-Dorothée » présenté ainsi dans la rubrique « Série de combat » ? Même si des séries contestées (Ken le survivant par exemple) ont été proposées dans le Club-Dorothée, pourquoi l’insérer dans cette rubrique ? J’en oublie d’autres, désolé je n’ai pas le bouquin sous la main !
C’est à la lecture de ces premières pages qui donne le ton du livre que l’on est en droit d’imaginer le pire pour la suite, et je ne fus pas déçu…
- Si la mise en page pour chaque dessin-animé est plutôt agréable (couleurs, police de caractère, encarts et bulles diverses, etc.) et coutumière chez H-C, le contenu est pour le moins léger, voire minimaliste… En effet, mis à part des évidences ou des choses connues depuis des lustres dans le milieu de l’animation, on n’apprend pas grand-chose de nouveau sur les DA de notre enfance…
Ah pardon, j’oubliais une chose, étant plongé dans le milieu de l’animation depuis de TRES nombreuses années, il est évident que je n’ai pas attendu le livre de Florence Sandis pour aller à la pêche aux infos sur mes séries favorites. Donc quand on apprend que Caliméro est originaire d’une publicité italienne, ou que Charden est à l’origine des musiques et chansons d’Albator en France, j’aurai préféré en retour y voir des choses un peu plus fouillées et encore mal connues du grand public comme par exemple, l’inexistence de 7-Zark-7 et d’1-Nonos-1 dans la Bataille des Planètes version japonaise (personnages rajoutés par les américains pour palier aux problèmes de censure et coller à l’univers Star Wars alors devenu à la mode), ou bien que les magnifiques musiques philharmoniques d’origines de Seiji Yokoyama pour Albator ont été purement et simplement supprimées au profit de sons électriques bas de gamme pour des problèmes de reversement de droits d’auteur. Quant à la pochette de la chanson d’Albator de Noam, il ne nous ait même pas signalé qu’il s’agit d’une photo de l’Alcorak, ce qui lui confère le statut de « curiosité d’incompétence » de la part du concepteur de la pochette… Bref, y’avait mille et une choses à raconter sur chaque série pour plaire aussi aux plus hard-core, mais même en cherchant bien, pas grand chose de neuf sous le soleil dans les articles…
- Quant au contenu lui-même des textes, c’est du light, un truc qui ne vous donnera pas une indigestion d’informations (on va tous devenir incollable sur le nombre d’épisodes de chaque série !), c’est du même acabit de ce que l’on peut trouver sur des sites généralistes, du pré-digéré qui finit par donner au livre une connotation TRES large public qui est effectivement la cible visée par l’éditeur et l’auteur (Noël c'est dans 2 mois jour pour jour !). H-C nous avait habitué à des auteurs très pointus dans ses autres références, ils ont sentis le bon filon pour un livre nostalgique sur les DA, mais peut-être se sont-ils trompé d’auteur. Pourtant, les spécialistes dans le domaine ne manquent pas en France…
- Pour ce qui est des images, certains plus haut dans le topic l’ont déjà évoqué : soit il s’agit de trucs vus et revus dans des magasines spécialisés ou les dossiers de presse, soit il s’agit de captures d’écran faites avec les moyens du bord, pas toujours très judicieusement choisies, et non retravaillées pour rehausser les couleurs et la beauté des images dans un ouvrage papier (le même infographiste que pour la couverture ?).
En conclusion : même si le travail accompli est respectable, la qualité de cet ouvrage s’adressera principalement à ceux qui ne sont pas forcément férus de Dessin-Animés mais qui garde juste un petit côté nostalgique au fond de leur cœur. Ca n’est pas le genre de bouquin encyclopédique que l’on prend pour rechercher une information particulière, certains sites internet comme Planète Jeunesse ou Wikipedia par exemple le proposeront gratuitement ! C’est juste un bouquin que l’on va lire une ou deux fois, puis qui finira par se retrouver au fond d’une bibliothèque ou dans un vide-grenier d’ici 2 ou 3 ans.
Donc pour les fans exigeants de la première heure des DA de notre enfance, passez votre chemin, et gardez vos 25 euros. A ce prix, vous aurez une chouette série animée en boutiques spécialisées qui vous apportera de longues heures de visionnage, alors qu’en une ou deux heures, vous aurez fait le tour du bouquin…
"La peur est le chemin vers le côté obscur. La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance..."
Maître Yoda.