Bon allé, vite fait une petite avant d'aller au dodo à mon tour :
C'est un brave parisien qui possède une maison de campagne et décide d'aller y passer quelques jours.
Arrivé sur place le vendredi soir, dés le lendemain, voyant à travers le soleil la promesse d'un beau temps assuré, il décide d'enfourcher sa bicyclette pour aller pêcher dans un étang non loin de là. Il prépare donc minutieusement son matériel, arime tout celà tout aussi soigneusement à son porte bagage, et file allègrement sur une petite route de campagne. D'autant plus allègrement qu'une descente vertigineuse l'y aide et le conduira bientôt au bord de l'eau.
Notre bon Monsieur arrivé sur place déplie sa petite chaise, installe ses cannes, prépare ses apâts, bref, s'organise de manière à ne rien laisser au hasard. Et a surtout assurer le repas de midi pour sa femme et lui même...
Alors qu'il a commencé à pecher depuis quelques minutes seulement, un vieux Monsieur vient à sa rencontre, une canne à la main, la démarche mal assurée, le genou tremblotant... l'âge quoi... et il engage la conversation par un classique :
"-Alors, on pêche ?!..."
Et notre ami parisien de répondre sur un ton un peu froid tellement la chose est évidente :
"- Et bien oui mon bon Monsieur, vous voyez, je pêhce !!"
Aprés celà notre Papy l'air satisfait de ce court échange, ressaisit sa canne de plus belle et repart droit devant lui poursuivant son chemin.
Le parisien quant à lui d'un tempérament plutôt sotitaire se satisfait égalemernt de la brièveté des propos échangés et s'en retourne contempler béâtement l'hameçon flottant nonchalement au fil de l'eau...
Le temps passe, notre pêcheur demeurre bredouille, et semble commencer à perdre patience quand notre petit Papy au genou tremblotant réaparait.
De nouveau il engage la conversation :
"-Alors ?! On pêche ?!..."
Pour notre parisien, devenu entre temps un poil nerveux par le fait de n'avoir pas fait la moindre prise, C'en est trop :
"-Oui je pêche !! Vous êtes passé tout à l'heure en me posant la même question, je ne vois pas pourquoi alors que je suis au même endroit que tout à l'heure ma situation aurait soudainement changé !! Et puis en plus ça mord pas, il fait chaud, et j'ai soif, bref... je vais replier les gaules et rentrer de mettre au frais !!! Ca vous va où ça aussi il faut que je le répète ?!..." (j'vous avais dit il est nerveux là...)
Notre petit Pépé stoïque regarde notre quidam replier ses affaires avec empressement et enfourcher son vélo...
Le problème c'est que la descente qui plus tôt aidait notre vaillant pêcheur à rejoindre l'étang, s'est maintenant transformée en côte. Une côte abrupte, genre le Lautaret en moins long...
Toutefois, et dans le but d'avoir au moins une satisfaction avec l'aquelle nourrir son orgueil, notre vaillant parisien décide de grimper ce "mur" sans poser pieds à terre (il se dit en même temps que ça le calmera et qu'ainsi son épouse ne verra pas son état de nervosité, ce qui serait un comble vu qu'en plus il n'aura même pas ramené de quoi manger).
Le dénivelé est raide, presque insurmontable, mais notre ami s'accroche, souffle, transpire, hésite même à renoncer et à finir à pieds. Mais finalement aprés bien des grossièretés, des soupirs, et des gémissements il parvient au sommet de cette côte.
Satisfait, et se disant qu'il a bien mérité un petit répis, il décide de faire une petite pause et d'admirer l'exploit réalisé en contemplant la déclivité qu'il vient de vaincre héroïquement.
Alors qu'il sent sa tension nerveuse revenir à un état proche du satisfaiant, là, au bas de la descente, tout près du plan d'eau, il aperçoit Papy qui fait de grands gestes comme pour l'interpeler.
Trop loin pour entendre quoi que ce soit, consultant rapidement le porte bagage de son vélo, inévitablement notre parisien sent qu'il a oublié un matériel quelconque sur place, pris qu'il était par le stress de rentrer bredouille, et ce "vieux" qui l'ennuyait il a dû manquer de vigilence... sans compter cette soif qui se fait de plus en plus pressante
De fait, non encore remis de l'effort consenti à arpenter son "mur", et voyant l'heure avancer rapidement, il entreprend de remonter sur son vélo et de récupérer le matériel malencontreusement oublié. Au passage, il a une pensée pour ce pauvre Papy qu'il a injustement agressé et qui finalement lui aura sans doute évité la perte d'une partie de son matériel...
De nouveau au bord de l'eau, notre parisien toujours aussi rouge de transpiration, et essouflé cherche du regard ce qui a pu échapper à son attention, quand Pépé, les deux mains posées sur sa canne lui envoit :
"- Alors ?! On fait du vélo ?!..."