DEPECHE MODE

Image
Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 180200Message Odilederey
01 avr. 2010, 00:09

Waow, effectivement excellent ce mix !!!! :cheers: c'est LE premier album que j'ai eu d'eux, en 1984, j'avais 14 ans, je l'ai écouté des milliers de fois donc je connais le morceau par coeur :geek: . Il est trés bien rendu et trés bien respecté tout en en donnant une autre vision, c'est extra !! :good:

Merci Alca pour ce partage ! :good:
Image

Avatar de l’utilisateur
Madgreen
Messages : 5707
Inscription : 19 oct. 2009, 12:00
Sexe : M
Localisation : Saint-Didier (84)/Saint-Etienne (42)

Re: DEPECHE MODE

Message : # 180291Message Madgreen
01 avr. 2010, 13:26

Merci Alcazar pour le remix de la chanson de dépêche mode, ça pulse grave.
Image

Avatar de l’utilisateur
Alcazar
Messages : 762
Inscription : 07 janv. 2010, 23:16
Sexe : Ready !!
Localisation : Tourcoing, Nord... 5 minutes de la frontière belge, 15 minutes de Lille

Re: DEPECHE MODE

Message : # 180414Message Alcazar
01 avr. 2010, 21:23

Voici pour les fans l'un des titres les plus remixés de DEPECHE MODE "Enjoy the silence".

Originalement extrait de l'album "Violator" en 1991, cette version est signé par le même DJ que "Something to do", je vous laisse apprécier le justesse et le bon goût de cette nouvelle version.

[youtube]x6LA0_DU80w&feature=related[/youtube]
Lev Livet varjä minut !

Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 180705Message Odilederey
03 avr. 2010, 01:03

Trés belle reprise en effet, on plane complètement, merci Alca ! :good:
Image

Avatar de l’utilisateur
katounie
Messages : 52
Inscription : 09 juin 2010, 09:59
Sexe : F
Localisation : Les Andelys (27)

Re: DEPECHE MODE

Message : # 191699Message katounie
10 juin 2010, 09:41

Ben moi Depeche mode, j'ai adoré les premiers albums, et comme de coutume à l'époque, dès lors que ca devenait vraiment "commercial", je n'écoutais plus. Le but était de se démarquer et surtout pas de rentrer "dans la masse" :geek:
Bref mon album chouchou c'est Broken Frame tellement différent de ce qu'ils ont fait plus tard.
:heart:

Leave in silence

Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 191723Message Odilederey
10 juin 2010, 11:18

"Leave in silence", excellent choix, ça m'a fait trés plaisir de réécouter un petit Depeche Mode ce matin :geek:, merci Katounie. :good:
Cette version n'est pas l'habituelle, elle est remasterisée on dirait et plus longue.

Par contre je ne trouve pas qu'il soit fondamentalement différent de ce qu'ils ont fait ensuite, même si c'était plus commercial. Ils ont toujours eu une musique trés à part, des précurseurs et c'est pour ça que je les aime autant d'ailleurs.
Image

Avatar de l’utilisateur
Djeunhomme
Messages : 1790
Inscription : 30 mars 2008, 00:00
Sexe : H
Localisation : Namur (Belgique)

Re: DEPECHE MODE

Message : # 191724Message Djeunhomme
10 juin 2010, 11:20

un très bon titre Katounie :good: ca me fait transporter ailleurs cette chanson style assez futuriste :D
la vie est si belle à nous d'en profiter :)
"je rêvais d'un monde couleur framboise..."

Avatar de l’utilisateur
Madgreen
Messages : 5707
Inscription : 19 oct. 2009, 12:00
Sexe : M
Localisation : Saint-Didier (84)/Saint-Etienne (42)

Re: DEPECHE MODE

Message : # 191727Message Madgreen
10 juin 2010, 11:22

Par contre moi je ne voit pas du tout et pour moi Depeche mode n'a jamais tombé dans le commercial. Cela à toujours été des musiques et des albums à part.
Image

Avatar de l’utilisateur
katounie
Messages : 52
Inscription : 09 juin 2010, 09:59
Sexe : F
Localisation : Les Andelys (27)

Re: DEPECHE MODE

Message : # 191753Message katounie
10 juin 2010, 12:14

Alors non, quand je dis commercial, c'est pas vraiment dans ce sens là.
Chez moi ca veut dire: lorsque ca passe sur les grandes ondes, ca remet pas en cause la qualité, ou le côté novateur des chansons.

Quand Close to me des Cure a commencé à passer sur NRJ (ou je ne sais plus quelle radio dite "grand public") , j'étais dégoutée.

Quand on est New wave, punk ou autre, on aime être à part. On recherche des groupes peu connus, en France du moins à l'époque.

Enfin bon, nous on pensait comme ca, fallait qu'on soit différent! :geek:

Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 191765Message Odilederey
10 juin 2010, 14:27

oui ok je comprends ce que tu veux dire ! :good:
Image

Avatar de l’utilisateur
1men1
Messages : 3607
Inscription : 07 mai 2010, 23:32
Sexe : homme
Localisation : centre

Re: DEPECHE MODE

Message : # 214968Message 1men1
15 nov. 2010, 02:30

depeche modele groupe phare des années new wave dans les années 80's les meilleures,j'ai découvert et écouter ça récemment sur "youtube",sympa et original

me playing: depeche mode "policy of truth"

Avatar de l’utilisateur
Depmod
Messages : 13
Inscription : 23 nov. 2010, 11:59
Sexe : masculin
Localisation : Normandie

Re: DEPECHE MODE

Message : # 216378Message Depmod
26 nov. 2010, 14:28

Enjoy the silence - live in Barcelona 2009


Pour celles et ceux qui n'y auraient pas encore pensé, le dvd/br de la dernière tournée à Barcelone est terrible. Personnellement, j'ai acheté le Bluray et le pack 1dvd + double cd et c'est une pure merveille.
D'ailleurs, j'ai assisté à 3 de leurs concerts sur la tournée "tour of the universe 2009-2010" - Paris Stade de France le 27-06-09 et Bercy les 19 et 20-01-10, c'était exceptionnel. Cette tournée est géniale même si on notera une absence cruelle de trop nombreux titres de Sounds of the universe, du moins sur une même setlist.
La tournée avait mal commencé dès le mois de juin avec l'opération chirurgicale de Dave Gahan causée par une tumeur, mais vite remis sur pied, il a su comme à son habitude faire chauffer l'audience avec Messieurs Gore et Fletcher ainsi que leurs deux musiciens additionnels depuis 1998, Christian Eigner (batteur) et Peter Gordeno (clavier).
J'ai relu tous vos commentaires (y'a quelques erreurs hein, mais je ne vais revenir dessus) et je vois que pour la plupart, le son de DM des années 80 vous manque....c'est justement ça le truc, où alors ils restaient cantonnés à ce style de musique et perdaient toute crédibilité, ou alors, ils évoluaient vers quelques chose de plus actuel (bien que ce ne soit pas accessible à tous, leur style n'étant pas....assez commercial?...), ce qu'ils ont su faire avec panache. Depeche Mode est toujours présent à ce jour, ça fait 30 ans, et rien que cette longévité atteste de leur art.
Je suis fier d'eux et fier d'être fan de ce groupe, connu, inconnu, méconnu, assez à part finalement parce que toujours là sans être à la mode. Merci, merci et encore merci.
Les loups ne se mangent pas entre eux

Avatar de l’utilisateur
Murray Bozinsky
Messages : 921
Inscription : 17 nov. 2010, 23:59
Sexe : M
Localisation : The West is the best.

Re: DEPECHE MODE

Message : # 216422Message Murray Bozinsky
26 nov. 2010, 22:37

J'ai commencé à vraiment découvrir Depeche Mode avec le live 101. J'avais une copie cassette toute pourrie (une 120 minutes!) et finalement j'ai fini par acheter l'originale avec sa super jaquette.
Je connaissais déjà plusieurs de leurs tubes mais sans avoir jamais vraiment fait attention.
Depuis j'adore. Le premier CD que j'ai acheté était d'ailleurs un DM, la réédition du single "Dreaming of me".
Mon titre 80's préféré: "My secret garden".
Mon titre préféré sur toute leur carrière: "Enjoy the silence", sublime.

Avatar de l’utilisateur
Tommy
Messages : 10414
Inscription : 24 sept. 2007, 00:00
Sexe : Garçon
Localisation : Touraine
Contact :

Re: DEPECHE MODE

Message : # 216575Message Tommy
29 nov. 2010, 08:30

Très belle déclaration d'amour envers ce groupe Depmod !!!! :good:

En tant que non connaisseur, mon titre favori reste un de leurs plus connus : Personal Jesus, ainsi que People are People.
Image Au banquet de l'amitié, chacun peut trouver sa pitance ... Mais au festin des loups, il n'y a pas de dessert ... (Professeur Procyon)

Avatar de l’utilisateur
Vieux new wave
Messages : 189
Inscription : 25 janv. 2010, 10:52
Sexe : Avec plaisir!
Localisation : Dans un coffre à jouets
Contact :

Re: DEPECHE MODE

Message : # 219743Message Vieux new wave
06 janv. 2011, 18:38

Speak & Spell

Le tout premier album de Depeche Mode sorti en 1981. 25 ans après, ce disque ne peut que faire rire par le son qu’il dégage. Tout y est cheap et bricolé à la va-vite. Boîtes à rythmes basiques, synthés épurés aux sons clairs, presque enfantins, pas de trouvailles sonores. C'est robotique et primaire à l'image du jouet portant le même nom que cette album, la fameuse Dictée Magique. Pourtant, on sent là une énergie créatrice réelle que certains des derniers albums de Depeche Mode ne possèdent pas.
Enregistré en trois semaines, alors que la plupart des membres du groupe bossaient encore à côté, avec des titres déjà rodés et maîtrisés grâce à la scène, Speak & Spell n'est rien d'autre que l'aboutissement du rêve de quatre copains d'école : ils font leur premier disque, n'ont rien à perdre et ont encore tout à prouver. La motivation est donc bien présente, sans parler de l’excitation d’évoluer dans un environnement pro avec des machines qu’ils n’auraient jamais pu se payer avant.
Vince Clarke signe tous les titres de l’album, sauf Big Muff et Tora! Tora! Tora! écrits par Martin Gore. Avec Boys Say Go! ou Nodisco, Clarke commence d'ailleurs à roder son propre style qui servira à Yazoo en 1982 avec le succès que l'on sait. Photographic revient dans une version plus sombre et moins déglinguée que celle de l'album-compilation Some Bizarre qui donna sa première chance à Depeche Mode l'année précédente.
Album sautillant, alternant la glacial et le brûlant, truffé de mélodies à trois notes mais entêtantes au possible (I Sometimes Wish I Was Dead ou même tout simplement le tube Just Can't Get Enough), Speak & Spell n’en reste pas moins un témoignage de ces groupes new wave éphémères du tout début des années 80 avec leurs looks ridicules, leur insouciance, leurs traces d'acné encore vivaces et leurs synthés à piles, mais croyant dur comme fer qu’ils seraient demain les maîtres du monde.



A Broken Frame

Le titre met dans l’ambiance et semble autobiographique. Le départ de Vince Clarke fin 81, compositeur génial et tête pensante du groupe, sonne le glas pour Depeche Mode. Le quatuor devient trio et, passés les feux de la gloire de l’année précédente, il faut penser à survivre en ce début 82. Martin prend la place de compositeur. Enorme pression sur ses épaules maigrichonnes. Personne n’aurait misé un penny sur lui à cette période. Il était juste bon à amener une chanson comme-ci comme-ça, pour une face B à la rigueur et quelques mélodies secondaires de plus pour Vince. Mais se transformer en juke box à hits, non, vraiment, personne ne l’en aurait cru capable et lui le premier. D’autant plus que remplacer Clarke à ce niveau tenait presque de la prétention car, de son côté, il aligne les N°1 dans les hits-parade avec Yazoo et des titres imparables.
Martin s’y met pourtant, il fouille dans ses tiroirs et en retire ses premières chansons écrites pendant son adolescence, les remet d’actualité, en écrit de nouvelles, glisse quelques messages pseudo politiques assez naïfs dedans et à tendance socialistes voire même communistes (déjà la pochette…).
Le concept de Speak & Spell est largué avec ses fanfreluches et ses paillettes dansantes. Le pessimisme est désormais de rigueur et malgré des chansons s’essayant (mal) à la gaieté (A Photograph Of You, The Meaning Of Love), le ton est morose. C'est totalement anti-commercial au possible. Il fallait avoir des couilles pour sortir un titre aussi monocorde que Leave In Silence en single quand même.
Martin Gore démolira des années plus tard cet album en disant que c’était n’importe quoi et qu'il fût accouché dans la douleur, passant plus de 15h d'affilées par jour en studio à composer, à se presser le citron pour en extraire quelques rares gouttes. N’empêche que My Secret Garden, The Sun And The Rainfall, ou même l'instrumental Oberkorn (it's a small town) servant de face B au single The Meaning Of Love et injustement méprisé, avaient bien plus de gueule que Condemnation ou Dream On!
Album sombre, angoissé à juste titre, se cherchant, parfois salement bancal, mais totalement sincère.


Construction Time Again

A Broken Frame n’a pas marché lourd et son style boiteux d’ado dépressif s’est fait éreinté par les journaleux en Angleterre même si les concerts affichent toujours complets. Le fait que le trio soit redevenu quatuor, par l’introduction d’Alan Wilder, recruté par une petite annonce mi 82, ne fait même pas sourciller les journalistes. Pour eux, en cette année 1983, Depeche Mode est un groupe mort et un reflet du passé, ce passé qu’ils portaient aux nues auparavant et qu’ils s’échinent à détruire désormais comme s’ils en avaient honte.
Soyons honnête! Martin Gore a beau s’affirmer en tant que compositeur prolifique, jamais il n’aurait pu sauver Depeche Mode du naufrage sans Alan. Musicien confirmé, ex membre des Hitmen, et bête de studio, il poussera le groupe, avec le producteur Daniel Miller, à s'investir dans le travail en studio, en particulier avec les premiers samplers de l'époque, les fameux Fairlight et autres Synclavier. Construction Time Again sera l’aboutissement de cette modernité acquise tout récemment. Même si l’album se montre parfois trop riches de ces sonorités samplées, comme si Depeche Mode, tels de vrais gosses tout contents de frimer leur copains, avaient voulu nous montrer à tout prix les possibilités de leurs nouveaux jouets, Construction Time Again est l’album du virage. On largue les ritournelles ridicules pour quelque chose de dur et d’industriel. Les Allemands, qui ne se sont jamais vraiment remis de Kraftwerk et ne se sentent plus pisser dès qu'ils entendent un bruit de tôle, feront un triomphe à cet album sidérurgique alors qu’en France et en Angleterre, il sera descendu par la critique. Qu'attendre de journalistes en pleine crise de nostalgie sur leurs années 60 de toute façon?
Les dernières séquelles de leur pop pour puceaux se retrouve dans Love In Itself mais le reste est très mature. More Than A Party file à 100 à l'heure, Pipeline ose le morceau expérimental, métallique au possible et anti pop. Martin continue ses allusions politiques, résultat de la découverte du monde en tournée et qu'il y a toujours plus malheureux que soi. Alan signe deux chansons, The Landscape Is Changing, complainte écolo assez risible sur le plan des paroles, et Two Minute Warning. Enfin, Everything Counts, qui fermera de nombreux concerts des Mode par la suite, sonne sur le plan du fond comme le digne successeur de Money des Pink Floyd 10 ans après. Le spectre du retour à la vie civile s'éloigne, Depeche Mode respire, même si ce sont pour l'instant des vapeurs de métal en fusion. Le meilleur est à venir.
Notons pour finir le léger lien entre la pochette de A Broken Frame avec la paysanne russe à la faucille et celle de Construction Time Again avec son ouvrier au marteau...


Some Great Reward

Les journalistes Anglais disaient que Depeche Mode était mort. 1984 sera l’année de la résurrection du groupe et de l'explosion à l'échelle mondiale après deux années de traversée du désert et de travail acharné. Les singles People Are People et Master And Servant deviendront des tubes incontournables de ces années 80. C'est également à cette période que le groupe se révèlera en France et à ma modeste personne. Enorme claque pour moi, aussi puissante que leur son de caisse claire. J'avais trouvé LA musique qui me convenait. N'ayant pas de sous pour me payer leur disque, je me contentais de la radio et de K7 enregistrées alternant bouts de chansons, commentaires stupides d'animateurs et publicités ringardes.
Construction Time Again était un album de découverte du sampler, une sorte d'échauffement, de prise en main. Some Great Reward, qui devait s'appeler à la base "Perversions" mais finalement refusé car jugé trop hard, utilise et maîtrise ce sampler désormais. Depeche Mode largue le côté m'as-tu-vu et se sert désormais de cette technique sonore essentiellement pour la rythmique pour mieux nous matraquer. Attention, le groupe n'a rien inventé. Les bruits de marteaux sur des enclumes, et qui marqueront une génération entière, ne sont en fait que des resucées de ce que faisait Kraftwerk en 1977 dans l'album Trans-Europe Express avec le titre Metal On Metal. Mais ça marche.
Le style d’écriture de Martin s’affine. Son cynisme et son regard sur le monde s’aiguise de plus en plus. De par ses paroles grinçantes, Blasphemous Rumours, pourtant pas une chanson facile à sortir en single mais profitant de l'effet locomotive des précédents People Are People et Master And Servant, créera un mini scandale en Angleterre et aux USA, pays bigots et hypocrites par excellence. Toujours à propos de Gore, son look change. On le voit maquillé comme une gonzesse et arborant mini jupes en cuir, soutifs en dentelle noire, paires de menottes accrochées à la taille... Un genre gay et sado & maso sulfureux qui fit la grande joie des photographes pour magazines de jeunes, mais qui rendait fou les autres membres du groupe, pensant surtout à la mauvaise publicité que cela leur créerait...
20 ans après, l’album agace quelque peu et sent trop le commercial malgré ses idées pertinentes pour l’époques. Plutôt que les hits archi rabattus, on préfèrera réécouter dedans Lie To Me par exemple, parfaite chanson qui laisse augurer des futurs albums du groupe (Black Celebration et Music For The Masses) et du style personnel de Martin Gore encore actif maintenant.


The Singles 81-85

Première compilation du groupe, sortie en plein succès et à vertu éducative, histoire de faire découvrir aux nouveaux fans les premiers morceaux du groupe et de se faire accessoirement encore plus de blé. Son achat demeure tout de même indispensable pour les quatre singles jamais sortis en album, à savoir leur tout premier, Dreaming Of Me, puis Get The Balance Right (chanson commandée et détestée par Martin), It’s Called A Heart (merde commerciale pour tout le groupe mais que je ne peux oublier…) et l’incroyable Shake The Disease qui me transporta durant tout l'été 85. Une nouvelle version de cette compilation, sortie en 1998, ajoute deux titres sans grand intérêt: Photographic (Some Bizarre version) et Just Can't Get Enough (schizo mix).
A noter qu'une version américaine de cette compilation, baptisée Catching Up With Depeche Mode, est facilement trouvable par chez nous mais lèse le consommateur sur les chansons avec la disparition de Get The Balance Right et The Meaning Of Love et prétend compenser ça avec les faces B fadasses de Shake The Disease et It's Called A Heart (respectivement Flexible ou Fly On The Windscreen). A éviter.


Black Celebration

Après ce succès mondial, et de grosses engueulades dans le groupe dues à toute cette pression nouvelle pour eux, Martin s’installe à Berlin et décroche le téléphone. Il veut qu’on lui foute la paix. Ce climat intimiste lui permettra tranquillement d’écrire ses chansons les plus personnelles et, peut-être, les plus belles. Black Celebration est plus l'album de Martin que celui de Depeche Mode. Déjà, il interprète lui-même quatre de ces titres. C'est avec ce disque que les journalistes français commenceront à prendre au sérieux les quatre de Basildon, en particulier Gérard Bar-David du mensuel Best qui, après des années de critiques acerbes, succombera à la "modemania" et deviendra un ami du groupe.
Album à la beauté noire, le ton est résolument glacial et morbide. Une vraie crypte! Bizarrement, les titres que j'aime le moins sont ceux sortis en single, que je trouve faciles et commerciaux, mis à part A Question Of Lust. Stripped est rapidement pénible et A Question Of Time trop ciblé FM. A noter que c'est avec ce dernier titre que commença la collaboration avec le photographe Anton Corbjin pour les clips du groupe puis tout leur visuel.
It Doesn't Matter Two, chanson complètement mélodique et froide comme la mort, entête dès le début. C'est avec ce genre de titre que je passerais au collège pour un amateur de "chansons tristes" auprès de mes charmants petits camarades... Here Is The House nous montre le potentiel mélodique de Gore. Le même se lâche avec New Dress qui est un énorme pavé dans la mare de Lady Di mais aussi une sorte de réveil politique pour certains.
La version Cd de cet album contient trois chansons bonus: Breathing In Fumes, sorte de démo digitale de Stripped, le navrant But Not Tonight en version longue histoire de nous achever (titre commandé pour le film Modern Girls, film déjà ringard à l'époque alors imaginez maintenant...), et Black Day, dans lequel Gore se prend pour Bob Dylan mais c'est pas une réussite.
Le premier album complet des Mode que j'ai possédé dans ma vie, même si c'était une vulgaire K7 copiée...


Music For The Masses

Quand je pense à Music For The Masses, je pense à l’hiver 87. Il faisait froid, il neigeait, c'était moche dehors et ça allait parfaitement avec cet album divin. Il faut une ambiance pour certains disques. Celui-ci, impossible de l'écouter par une belle journée d'été avec les papillons et autres conneries d'oiseaux chantant. Dépressifs chroniques, jetez-vous dessus car Music For The Masses vous poussera à franchir le pas du suicide et ainsi débarrasser le monde et votre entourage de vos lamentations insupportables et contribuera à renflouer le trou de la Secu par l'arrêt des remboursements de vos multiples d'anti-dépresseurs...
Quasiment tout est parfait dans ce disque. Never Let Me Down Again, probablement leur titre le plus puissant, ouvre le disque et s'enchaîne avec le suicidant The Things You Said aux paroles désespérées. Dix minutes de bonheur noir rien qu'avec les deux premiers titres. Behind The Wheel se montre un peu faible musicalement parlant en misant tout sur la rythmique et Strangelove facile, dans la même veine que A Question Of Time du précédent album.
Le clip de Never Let Me Down Again me marqua au fer rouge. Je priais presque chaque soir devant le Top 50 pour le voir, même amputé de plus de la moitié comme d'habitude avec ce genre d'émission, mais Marc "salut les p'tits clous" Toesca, préférait largement se masturber en passant ses chouchous et comme il détestait les Mode... Connard!
Album grandiose, puissant, noir et extrêmement mélodique, Music For The Masses (titre à prendre au 2e degré car, comme disait Martin Gore: "Qui appellerait sérieusement un album comme ça, à part George Michael?!") est l'un des piliers de l'œuvre du groupe. De par son intro, To Have And To Hold évoque immanquablement l'accident de Tchernobyl et l'horreur qui s'en suivit. Little 15 vous envoie directement au Père Lachaise. Pimpf, mot allemand signifiant un gosse des jeunesses hitlériennes, confirme vaguement que Gore a une fascination malsaine pour cette époque noire.
Comme pour Black Celebration, le Cd de Music For The Masses contient un peu de remplissage, avec quelques titres en plus, des faces B ou des remix. Agent Orange, instrumental martial, Never Let Me Down Again (Aggro Mix) avec ses lames de fond de synthés vous déferlant sur la tête dès le début. To Have And To Hold (spanish taster) par contre se révèle une excellente surprise, larguant le côté catastrophe pour une sorte de flamenco glacé. Pleasure Little Pleasure est un bon moyen pour Gore de se faire plaisir avec du faux rock en version électronique, tout comme il le fit avec le techno-bouseux Flexible en 1985 et comme il le fera encore avec Route 66 en face B de Behind The Wheel. Pas un bon trip tout ça. A noter que la K7 audio contenait également ces titres mais pas la version vinyle. J'ai eu pour commencer le vinyle de l'album en 87, puis la K7 audio en 90 (mon disque était mort) et enfin, le Cd en 92. Depeche Mode a bien mangé avec moi...


101

Beaucoup de fans avaient gueulé sur le fait que la tournée précédente, Black Celebration Tour, n'ait pas été filmé ou même enregistrée. Depeche Mode s'en est souvenu et pour celle-ci, ils mirent de gros moyens. Donc, concert enregistré en vu d'un disque live, le premier du groupe, mais aussi un film complet retraçant le dernier concert de leur tournée, au Rose Bowl de Passadena, équivalent du Stade De France. Qui aurait cru ça au début des années 80 en les voyant se dandiner en futal cuir derrière des claviers cheap?
Autant le disque se révèle plutôt bon, même si ce n'est qu'une compilation de tubes avec du public en fond sonore, autant la vidéo, filmée par D.A. Pennebaker, vieux machin célèbre pour avoir filmé le festival de Monterrey et le Don't Look Back de Dylan dans les années 60, est totalement insipide et néglige le concert pour ne s'arrêter que sur le portrait de fans débiles. Ça donne une bonne image pour les autres... A voir tout de même pour deux choses: la première, c'est le courage des Mode de nous avoir montré le côté commercial de leur business avec les cartons remplis à rabord de dollars rien qu'avec la vente de goodies à chaque concert. Dans un monde où, dès que quelqu'un gagne trop bien sa vie, il refuse de parler d'argent voire même, joue les pauvres, Depeche Mode n'a pas coupé ces scènes. C'est pas Bono de U2 qui aurait fait ça, préférant nettement jouer les donneurs de leçons sur ce si honteux capitalisme qui fait crever les petits enfants de faim mais qui le nourrit si grassement.
La seconde chose, plus légère mais tout aussi hallucinante, c'est cette scène surréaliste lorsque Gahan, en slip noir dans sa loge, se posant des questions sur lui-même et se demande très sérieusement s'il n'était pas plus heureux lorsqu'il était magasinier dans un supermarché pour un salaire de misère que l'actuel chanteur multimilliardaire d'un groupe adulé dans le monde entier... Arrête Dave, tu vas nous faire chialer!...
101 termine la décennie 80's des Mode dans une sorte de bilan rétrospectif. Tous les hits de ces années magiques sont là, même Just Can't Get Enough, ultime séquelle d'une époque révolue et tube phare toujours tenace du groupe bien que non signé par Martin Gore et déclenchant encore des cris hystériques parmi les fans dès les premières notes. Vince Clarke devait se marrer.
101 eut tout de même le mérite de mettre une bonne claque aux mauvaises langues journalistiques qui qualifiaient les Depeche Mode depuis leurs débuts comme des minets et que leurs machines faisaient tout à leur place. On voit les connaisseurs... Les années 80 auront vu un lynchage total sur les musiciens électroniques de la part de journalistes ne croyant qu'au sempiternel quatuor "chanteur, guitare, basse, batterie". C'est tellement plus simple ensuite pour eux d'écrire: "Nous avons trouvé les nouveaux Beatles!" Avec l'électronique, ils ne savaient pas d'où venait la batterie et ne voyait aucune guitare, ils étaient déboussolés et ne comprenaient rien à ce qui se passait. Le phénomène house fera retourner un nombre incalculable de vestes Cardin l'année suivante...


Violator

Ah Violator... Je me rappellerai toujours du sondage organisé par le magazine Best de 1990 demandant à leurs journalistes, puis aux lecteurs par référendum interposé, les meilleurs moments musicaux de cette année là. La rédaction du magazine ne fit que dans la branchouille, avec des trucs presque inconnus et très tendance (le rap commençait hélas! à déferler...) sans oublier les "nouveaux Beatles" de cette année là style Soup Dragons ou Stone Roses... Pas un seul ne parla de Depeche Mode, sauf un qui mit Enjoy The Silence dans sa liste de single.
Le mois suivant, les lecteurs donnèrent leur verdict et plébiscitèrent Depeche Mode comme le meilleur groupe de l'année mais également avec le meilleur single et le meilleur album. La claque! Cela prouve une nouvelle fois le décalage qu'il y a entre les journaleux et le public...
Comment ignorer Violator? Même des anti-Depeche Mode primaires furent séduits par cet album mêlant très habilement des mélodies à la guitare avec l'électronique. Il était clair qu'après Music For The Masses, il fallait passer à autre chose de peur de s'auto-parodier. Martin Gore le dira au moment de la sortie de Violator: "Avec Music For The Masses, nous étions arrivés au bout d'une formule que nous avions mis plusieurs années à développer!" Le premier single à en être tiré, Personal Jesus, en août 89, avait surpris les fans mais pas effarouché. Cette espèce de chanson évoquant de suite le far west (le clip de Corbjin a dû se faire tout seul tant cela était évident), héritière des musiques d'Ennio Morricone pour les légendaires westerns spaghettis de Sergio Leone, et aux paroles on ne peut plus ambiguës, était tout sauf mauvaise. Enjoy The Silence, sorti au début 90, me fascina littéralement (et me fascine encore...), je retrouvais la même passion que j'avais éprouvé avec Never Let Me Down Again en 87. Policy Of Truth m'en remis une couche. Gore retrouve le sens de la mélodie et de l'émotion avec Waiting For The Night qui aurait pu figurer dans Black Celebration. Avec Blue Dress, sa fringale sexuelle reprend le dessus. On ne se refait pas...
Neuf chansons, pas plus mais quelle baffe! Probablement le meilleur album du groupe.


Songs Of Faith And Devotion

Et non! Vous ne lirez pas uniquement des critiques dithyrambiques ici. Fan de Depeche Mode peut-être mais encore objectif. Songs Of Faith And Devotion est une merde! Je me revois en train de l’écouter le jour même de sa sortie et en essayant de me convaincre que c'était génial. Pauvre fan transi que j'étais... Au fond de moi-même, une petite voix très désagréable (la voix de la raison?) me disait tout le contraire. Etait-ce donc possible que Depeche Mode puisse se planter et rater totalement un album? OUI!
Violator s'essayait avec succès au techno-rock. La guitare était présente mais fondue dans le canevas. Songs Of Faith And Devotion la laisse dominer et en rajoute des tonnes. Du mauvais grunge en version électro. D'autant plus qu'on est loin des méthodes d'enregistrement en live, Songs Of Faith And Devotion pue l'ordinateur et le sample à tout va.
Et s'il n'y avait que ça! Avec une pression de plus en plus forte sur le groupe due au très bon score de Violator dans le monde entier (leur meilleure vente encore à ce jour), l'appât du gain, un chanteur complètement accro au Skip et se tapant des trips extrêmes de rebelle de quatre sous, le résultat ne pouvait être que totalement creux et naze. Gore n'est pas très en forme en plus. Alors que Gahan sniffe des barils de lessive entiers et s'injecte le cadeau Bonux, Gore picole comme un trou et s'envoie en l'air à coup d'ecstasy... Fletch et Wilder font un peu tout ça en même temps mais à des doses plus homéopathiques quand même. Mick Jagger, revenu de toutes les défonces et autres excès en tout genre depuis plus de quarante ans, avait dit une fois à propos de son propre cas: "Entre se droguer et travailler, il faut un moment choisir!" Bien qu'il ne soit plus qu'un croulant lippu grotesque et avide d'argent, il a raison le père Mick. Depeche Mode avait choisi en cette année 93! Lessive power!!
I Feel You n’est que la suite de Personal Jesus, c’est quasiment le même riff de guitare mais en plus bruyant. Et qu’est-ce que c’est que ce Condemnation?? On sait que Martin raffole du gospel. De son propre aveux, lorsqu'il est bourré, il en chante devant ses amis. Il nous en avait déjà glissé un bout dans Black Celebration avec Sometimes. C'était court, amusant et ça ne mangeait pas de pain. Mais de là à sortir ça en single, non! On sature très vite des beuglements de Gahan et des chœurs blackos derrière. Une chanson qui aurait parfaitement convenu pour une face B, une sorte de récréation pour se faire plaisir, comme le fut Route 66 pour le single Behind The Wheel, mais qui n’a rien à faire en single. C'est bien la seule chanson des Mode que je ne peux écouter jusqu'au bout.
On retrouve quand même quelques bonnes choses dans ce pauvre album, avec ce son typique du groupe, comme l'excellent Walking In My Shoes, dont l'intro en live dégage indubitablement quelque chose de fort, Higher Love ou One Caress et son orchestre symphonique, mais le reste...
Songs Of Faith And Devotion, associé au concert donné à Bercy le 29 juin 1993, avec un public de fanatiques que je n'imaginais même pas, eut tout de même le mérite de me mettre un énoooorme coup de pied au cul et me faire sortir de mon fanatisme "modien" entamé dès 1984. 10 ans plus tard, Martin avouera que cet album était probablement une erreur de sa part. Faute avouée est-elle à demi pardonnée?


Songs Of Faith And Devotion live

Encore une preuve que ça n'allait pas bien chez Depeche Mode en 1993: la sortie de cet album reprenant exactement les mêmes chansons, et dans le même ordre, que Songs Of Faith And Devotion mais en live. Quelle idée stupide et surtout, quel intérêt? D'autant plus que la plupart de ces titres ne brillaient pas spécialement sur scène comparés aux classiques comme World In My Eyes ou Enjoy The Silence, la réaction du public le confirme dès le début des intros. Un coup de marketing dont Depeche Mode ne nous avait pas habitué et qui fit mal aussi bien au porte-monnaie qu'au cœur, surtout à la vue du résultat. Le plus zarbi fut de voir Higher Love en fin d'album alors qu'il avait été refait pour ouvrir chaque concert...
Un disque aussi foireux que la tournée, grandiloquent et creux. Les Mode étaient devenus des sortes de Rolling Stones sur la route; des tonnes de camions, de matériel, de suceurs accrochés à leurs baskets... Trop d'argent. No way!
Album braillard, bruyant, commercial, risible grâce à la baudruche Gahan, et même pas voulu par Gore en plus. Une énorme tâche gluante et nauséabonde sur un chemin presque immaculé qu'est là carrière de Depeche Mode. A oublier très vite.


Ultra

Les impôts et l'ISF étant ce qu'ils sont, il fallait se remettre au travail pour payer son dernier tiers. En 96, Depeche Mode revient en studio pour enregistrer un nouvel album. Enfin, Depeche Mode... Plutôt ce qu'il en reste! A ce moment là, le groupe semblait bien mal en point. Déjà, le fameux quatuor n'est plus qu'un trio. Et oui! Epuisé par les concerts et les excès de la précédente tournée, et surtout par le manque de reconnaissance des autres membres du groupe, Alan Wilder claqua la porte pour se consacrer à ses propres projets, à savoir Recoil. On murmure également d'énormes dissensions entre lui et Fletch mais aussi du fait qu'on lui laissait bien peu de marche de manœuvre, Gore décidant pour tout le monde de la direction des chansons entre deux cuites. Après tout, c'était les siennes aussi. Il dira par la suite que Alan voulait tout contrôler à la fin et qu'il s'en est allé péteusement, laissant à sa femme le soin de dire aux trois autres membres qu'il partait parce qu'il n'avait pas le courage de le dire en face. Ah les règlements de comptes...
Martin dut se sentir quand même un peu emmerdé avec ce départ dès les premiers jours d'enregistrement. La vie était belle avant. Il amenait ses démos, qu’on lui demandait de plus en plus dépouillées afin que tout le monde puisse bâtir le reste, donnait les idées générales et quelques directives, et Alan se chargeait du travail en studio avec le producteur pendant que Gore allait se soûler la gueule à la boîte du coin. Terminée la belle vie! Bon, c'est embêtant, mais pas dramatique. Y'en a d'autres des bêtes de studio. Par contre, quand le chanteur commence lui aussi à manquer à l'appel, alors là, ça se complique. En ce début 96, Dave Gahan est toujours le même que pendant la tournée de 93 à 94, à savoir une seringue humaine. Son appart de Los Angeles est squatté par des dealers et autres parasites se prétendant ses amis. Sa femme aussi est accro à la lessive. Tous deux se shootent à l'héroïne additionnée de coke (cocktail appelé dans le jargon des junkies un "speedball"; c'est avec ça que John Belushi est mort en 1982...) vu que les deux drogues prisent séparément ne leur font plus rien. Tout va bien quoi...
Gore se demandait, au moment des débuts de l'enregistrement d'Ultra, en voyant dans quel état lamentable était Gahan, à quoi bon continuer.
C'est terrible à dire mais l'overdose de Gahan durant l'été 96 (il fut déclaré cliniquement mort pendant deux minutes...) fut nécessaire au groupe pour se reprendre en main. Il fallait un électrochoc. A ce niveau, c'est presque digne de la chaise électrique comme dans le clip In Your Room... Une fois remis, il décrocha, non sans mal, remis de l'ordre dans sa vie et dans sa tête et se demanda si tout ça n'était pas un rêve. La leçon porta ses fruits. Terminé le look Jésus super star du rock avec les cheveux longs et la barbichette. Seuls ses énormes tatouages sur la poitrine et le dos témoignent encore de ses excès passés. C'est un Gahan presque repenti et avide de se faire pardonner auprès du groupe qui débarqua en studio. Le travail pouvait enfin reprendre.
Ultra est un album spécial, celui de la sortie du purgatoire. J'acquis le disque en 98, un an après sa sortie. Après la déception de Songs Of Faith And Devotion, Depeche Mode me gonflait et je ne voulais presque plus en entendre parler. Mais les atomes crochus perdurent... Dans les clips que je voyais tard le soir sur M6, il me fallait bien reconnaître que Barrel Of The Gun et It's No Good me bottaient salement! Ultra tire les leçons de Songs Of Faith And Devotion. Mettre Tim Simenon de Bomb The Bass aux commandes de la production de l'album fut une riche idée, il avait déjà signé des remix dance de chansons live pour le 101 du groupe. Une performance.
La chanson et surtout le clip de Barrel Of A Gun illustrent très bien les différents remous sérieux qu'a connu le groupe. La musique est totalement torturée, presque instable, une sorte de crise de manque atroce. Quant au clip, il nous montre un Gahan déboussolé, paumé. Avec les yeux ouverts peints sur ses paupières, il semble nous dire: "Je voyais mais j'étais aveugle!". Au fait, le coup du manteau avec les lampes électriques dedans, Pink Floyd l'avait déjà fait sur la pochette de leur (horripilant) live Delicate Sound Of Thunder en 1989...
Tout l'album est une sorte de labyrinthe souterrain, on s'y perd très vite pour notre plus grand bonheur. Les jeux de pistes sont nombreux et les pièges également. Martin chante un Home bourré d'émotions. Uselink donne l'occasion à papa Miller de ressortir un vieux synthé de la guerre pour jouer la mélodie de cet instrumental, comme pour prouver à ses "enfants" qu'il était toujours là à ce moment où ils étaient si fragiles. Sister Of Night se révèle un titre fait pour la scène, pour faire passer un moment de paix et de tranquillité désespérante. The Bottom Line laisse Gore et sa voix caverneuse nous transporter dans une chambre froide en attendant la mise en bière.
Ultra renoue avec le vrai Depeche Mode: électronique, cynique et sombre comme on l'aime. Mêmes les clips seront excellents. It's No Good introduit le comique avec un Gahan qui n'a même pas besoin de se forcer pour incarner un chanteur ringard vu que son jeu de scène, encore actuel, est très proche de ça car trop poussé et donc caricatural...
Ultra me redonna confiance dans le groupe et probablement en lui-même!


The Singles 86-98

Mouais... Encore du commercial ici bien que ça soit presque indispensable. La digne suite des singles 81-85 donc. Aucune surprise donc pour les fans. A noter le classique inédit de ce double Cd, et cette fois-ci de qualité contrairement aux autres attrape-nigauds du même style, Only When I Lose Myself, une chanson impassable en radio car trop lente et trop longue et dont les paroles nous confirment que Martin est toujours aussi obsédé...
Un double Cd qui peut se justifier pour ses versions singles, souvent plus courtes que les versions albums, ne contenant que l'essentiel, et parfois de nouveaux arrangements. Parfois excellents (la ligne de basse surmultipliée dans Useless), parfois, bien nazes (In Your Room).


Exciter

Sorti en mai 2001. Ce qui était pour moi auparavant un évènement à ne pas louper n'est plus qu'une formalité. Je me rappelle simplement que je faisais la queue à la Fnac St Lazarre dans une des files d'attente de caisse et, devant moi, un type attendait aussi son tour pour payer avec à la main, comme moi, son Cd de Depeche Mode. Je lui ai lancé un : "Ça ne pouvait pas attendre hein?" Il s'est retourné, m'a regardé bizarrement et quand il a vu que j'avais également mon exemplaire d'Exciter, il s'est marré en me disant: "Non, je pouvais pas!".
Exciter n'est pas un bon cru. Malgré la présence à la production de Mark Bell, ça sent trop la gratte. Dream On n'est rien d'autre que "le retour de I Feel You de la vengeance de Personal Jesus"... Gore ne possèderait-il que trois accords de guitare en stock? Quelques bonnes choses pourtant, Comatose par exemple ou I Am You. I Feeled Love sent un peu trop le hit dance par contre. Beaucoup de "love" dans Exciter.
Depuis Ultra, Martin se laisse aller à quelques petites plages instrumentales permettant de souffler entre deux titres. L'une d'elle, Easy Tiger, sera pillée par Bertrand Burgalat. Le vilain...
Album volontairement minimaliste, bien que très richement produit, le courant ne passe pas bien et les fans préfèreront toujours dans le côté dépouillé un bon vieux Speak & Spell.


Remixes 81...04

En attendant le nouvel album du groupe, logiquement prévu pour l'automne 2005, entre quelques albums solos plutôt médiocres, des tonnes de coffrets singles et plusieurs déclarations sulfureuses de Gahan descendant ses deux autres potes ("Fletch ne sert à rien, Martin refuse toutes mes idées de musique ou de texte, on ne fait plus ça que pour l'argent..."), Depeche Mode continue de rapporter du blé indirectement. La preuve avec cet album de remixes. Exactement le genre d'initiative que je déteste! Tout comme le Tribute For Depeche Mode sorti voici quelques temps déjà et que je ne prendrai même pas la peine de chroniquer tellement c'était mauvais (à écouter quand même, la version de World In My Eyes par Robert Smith. S'il a voulu se foutre de la gueule de Depeche Mode, groupe qu'il n'a jamais vraiment encaissé et souvent descendu dans les années 80 dans certaines interviews, avec de la surenchère électronique, c'est réussi...), ce genre de disque ne sert à rien sauf à ramasser encore plus de fric niveau droits d'auteur et à se faire un peu de promo pas chère pour quelques adeptes du copier-coller de samples.
Je déteste les remixes. Bien souvent, c'est juste une démo de ce que peut faire un ordinateur avec quelques gimmicks en plus et un beat surmultiplié pour faire danser les cons. Les mecs qui les font n'ont bien souvent pas un gramme de talent, juste du matos. Je me souviens à l'époque de Songs Of Faith And Devotion, chaque single avait ses tonnes de remix et c'était inécoutable.
Mike Shinoda, du groupe pour acnéiques Linkin Park, ne s'est vraiment pas fait chier avec sa version "Reinterpreted" (quelle prétention!) de Enjoy The Silence. Combien de temps cela lui a-t-il pris pour pondre ce truc presque copie conforme à la version originale et ses gros riffs de grattes puantes de MIDI? Le temps d'aller pisser et de laisser mouliner son Mac probablement... Le duo frenchy Air également est à bout de souffle, en mélangeant la voix de Gore pour Home à leur style musical "Nicolas et Pimprenelle dans l'espace". Autant marier l'eau et l'huile!
Le plus amusant dans tout ça est que les remixes les moins nazes proviennent directement des années 80, comme le Never Let Me Down Again (Split Mix). Le reste ne vaut même pas la peine que j'en parle. A noter pour notre plus grand malheur que ce disque se décline jusqu'à 3 Cd de remixes. Au secours!


Playing The Angel

J'ai acheté le Cd ce matin à la Fnac, le jour même de sa sortie, comme je le fais depuis (déjà!) Music For The Masses. Fanatique ? Non, plus depuis 1993 et le magistral mais salutaire coup de pied aux fesses que me donnât le catastrophique SOFAD, mais il est difficile de chasser 20 ans de vie commune avec le groupe qui illumina de ses ténèbres glorieuses ma jeunesse bien morte désormais...
Pas grand monde à la Fnac St Lazare. Des tas entiers d’albums sont disposés juste devant l’escalator menant au troisième. L’album, qui côtoie celui de Michel Sardou (-_-), est en écoute sur plusieurs bornes. J’ai même vu la version vinyle qui semble assez superbe niveau forme mais le temps où j’achetais tout sur DM est bien loin. De toute façon, j’ai plus de platine-disque depuis des années alors…
Je prends le premier Cd de Playing The Angel qui vient. 19,99€, avec un DVD bonus dedans. Ça tombait bien vu que je voulais m’acheter avec le DVD single de Precious. Un bon rapport qualité prix. Direction les caisses.
La seule différence avec les précédents albums est que je connaissais déjà Playing The Angel avant de le mettre dans mon lecteur. Terminés l’excitation, l’attente interminable, le passage à la caisse puis le retour chez soi en quatrième vitesse pour l’écouter de suite, le Cd que l’on épluche fébrilement de son blister et la joie d’entendre les premières notes de cette musique qu’on a si longtemps attendu. C'est l'ère du numérique qui veut ça... Il y a du bon et du mauvais dans tout ça.
Bref ! j’ai écouté le Cd, plusieurs fois, et il ne fit que confirmer ce que mes samples pourris en 32kbp/s m'avaient déjà désagréablement chuchoté à l'oreille: Playing The Angel est un album raté !
Les chansons semblent faites à la va-vite, elles sont brouillonnes et très souvent braillardes. Des intros voulant se la jouer analogiques mais très éloignées des climats sinistres et travaillés qu'on peut trouver même sur le décevant Exciter, des repiquages d'ambiances d'anciens albums (l’intro de Macro est quasiment la même que celle de In Your Room), une chanson single Precious, au demeurant excellente mais totalement repompée d'Enjoy The Silence... Tout cela forme un disque très écologique: 100% recyclé ! Les rares nouveautés sont bâclées voire ratées. On s'ennuie profondément à l'écoute de Playing The Angel.
Reste comme sur chaque album de DM, mêmes parmi les pires, quelques petites choses irrésistibles, comme John The Revelator, qui aurait gagné en étant moins bruyant niveau voix, ou le totalement noir Nothing's Impossible, sûrement la chanson la plus « DM » dans le son et pourtant écrite par Gahan. Et ça, ça va faire mal aux fans de Gore ! Le reste est plat, déjà entendu est sans surprise. Lilian ressemble à I Feel Loved dans la forme, une sorte de semi-hit pour boîte de nuit. Gore essaye de se la jouer gospel avec Macro, ça promet pour les concerts ! Pas mal de chansons sont des amorces de bonnes choses mais retombent très vite.
Quand on regarde ça, on se dit que l'on a perdu 4 ans de sa vie à attendre un nouvel album de DM, à espérer une claque musicale magistrale, et finalement pour rien. Les anciens disques continueront de tourner régulièrement dans la platine contrairement à ce Playing The Angel qui sera vite rangé dans sa discothèque pour ne pas en ressortir de si tôt. D’autant plus frustrant que le single Precious nous avait laissé présager une cuvée exceptionnelle.
Depeche Mode est mort pour moi. Non pas que je ne suis plus amateur du groupe, mais je pense sincèrement que jamais plus ils nous sortiront un album digne d’un Violator ou même d’un Ultra, leur dernier « bon » disque d’après moi. Ils ont vieilli, changé, leurs rapports ne sont plus les mêmes entre eux, la scène électronique n’est plus la même non plus. Beaucoup de facteurs qui peuvent nuire à la conception d’un disque. Si c’était juste pour faire du blé qu’ils ont pondu Playing The Angel, parce que mauvais ou pas, ça se vendra, ce serait bien décevant.
Un disque dans la même veine qu’Exciter, que les fanatiques trouveront « mega génial ! » comme toujours, que certains vieux fans posés oublieront bien vite et qui ne fera certainement pas découvrir DM aux newbies. Playing The Angel : album de l’année ? Quelle blague ! Mais la déception de l’année, là, oui, sans problème…
A noter que trois chansons sont signées Gahan/Eigner, à savoir Suffer Well, I Want It All et Nothing’s Impossible.

Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 219802Message Odilederey
07 janv. 2011, 00:33

ça y'est j'ai pris le temps de lire cette longue analyse !! :geek:

Je ne suis pas d'accord avec tout mais dans l'ensemble, c'est trés interessant à lire et trés vrai. ça m'a permis de me replonger avec grand plaisir dans chaque album que je connais trés bien. :good:

Est-ce que c'est toi qui en est l'auteur ou tu l'as pris quelquepart Vieux new wave ? Parce que je vois que l'analyse s'arrête à "Playing the Angel" donc c'est vieux déjà.

Depmod : Tu as fait 3 concerts du tour of the universe ? Waow la chance !!! :cheers: Je n'en ai vu qu'un seul, celui de Lyon en novembre l'an passé, un gigantesque moment de bonheur que j'espère renouveler dès qu'ils reviennent en France. :cheers:
Image

Avatar de l’utilisateur
DEPECHE MODE
Messages : 1
Inscription : 22 déc. 2010, 20:02
Sexe : M
Localisation : Maroc

Re: fan de dépèche mode..rdv ici :)

Message : # 219804Message DEPECHE MODE
07 janv. 2011, 05:11

Bonjour à tous, mon premier album de DM fut "shake the disease" remix, depuis, je n'ai pas arrêter de les suivre dans leur discographie et leurs concerts.
Mes albums préférés sont "speak and speel", "construction time again" et bien entendu, le "music for the masses" et le meilleur album live "101"" mon premier concert de DM à Besançon !!!!
grand moment d'émotion pour ma part !!!
Petite anecdote: j'ai rencontré le groupe en Angleterre sur Oxford street dans une petite boutique de fringues bien "new wave" alors que j'étais rentré pour acheter un blouson en cuir style "DM", je ne vous dis pas la surprise lors de la vue de Dave et Martin, ceux que j'ai vu en premier, je croyais au début que c'était des sosies !!!! Mais non, les vrais en chair et en os, rencontre super sympa à l'époque et ils ont même poussé le plaisir à son comble quand ils ont accepter de venir boire un verre avec nous dans un pub proche de là !!!!
Séance photos oblige et mitraillage de questions en règle !!!
Souvenir à jamais gravé dans un petit coin de ma tete, j'y repense souvent lorsque je veux oublier de vieillir !!!!!! :geek:
Bon voilà, en espérant avoir des nouvelles des vrais fan de DM dans l'avenir, je serai toujours dispo pour pour parler de ce légendaire groupe !!!
Jérémie Monnin
Maroc

Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 219829Message Odilederey
07 janv. 2011, 11:25

Fantastique cette rencontre dis-donc, bravo ! :cheers: :good: ça serait sympa de nous montrer ces images souvenirs si tu les as toujours.
Image

Avatar de l’utilisateur
Vieux new wave
Messages : 189
Inscription : 25 janv. 2010, 10:52
Sexe : Avec plaisir!
Localisation : Dans un coffre à jouets
Contact :

Re: DEPECHE MODE

Message : # 219830Message Vieux new wave
07 janv. 2011, 11:45

> Est-ce que c'est toi qui en est l'auteur ou tu l'as pris quelquepart Vieux new wave ?
Non non, c'est bien de moi.

> Parce que je vois que l'analyse s'arrête à "Playing the Angel" donc c'est vieux déjà.
Oui, j'avais un mini site sur DM auparavant et ces reviews viennent de là. Le site a sauté en 2005, ce qui explique l’omission du dernier album en date, Sounds Of The Universe, que j'ai trouvé épouvantable d'ailleurs. Un album vite fait juste pour partir en tournée ça.

Odilederey
Messages : 15804
Inscription : 29 mars 2007, 00:00
Sexe : F
Localisation : Bordeaux

Re: DEPECHE MODE

Message : # 219831Message Odilederey
07 janv. 2011, 12:02

OK merci pour les précisions. Bravo alors pour cette analyse détaillée ! :good:

J'ai relativement bien aimé le dernier album moi par contre, même si c'est pas du grand DM d'autrefois, ça faisait tellement longtemps que j'attendais du neuf de leur part.

Les albums que je préfère et j'écoute trés régulièrement c'est Violator, Black Celebration et Music for the masses (et Some Great Reward aussi, le premier que j'ai eu), j'ai toujours cette flamme et cette émotion qui m'animent en entendant ces sons si particuliers que j'adore. :heart: Les autres je les écoute aussi mais il y a moins d'unité comme dans ceux-là, j'écoute plutôt certaines chansons choisies piochées ça et là.
Image

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 44 invités